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Sortie des députés de la majorité : Le Bmp apporte sa caution à la lutte contre l’impunité
Publié le mercredi 28 fevrier 2018  |  Matin libre




Les députés du Bloc de la majorité présidentielle sont prêts à accompagner le Chef de l’Etat dans la lutte contre la corruption et l’impunité. Ils l’ont fait savoir hier, mardi 27 février 2018, devant les hommes des médias à Azalai Hôtel de la Plage. Autour du 1er coordonnateur du Bmp Jean-Michel Abimbola, les députés Louis Vlavonou, Gilbert Bagana, Boniface Yèhouétomè, Orden Alladatin et Gérard Agbénonchi se sont prononcé sur les questions brûlantes de l’actualité.

Lorsqu’il sera officiellement saisi de la demande de levée d’immunité parlementaire des députés de même que la poursuite d’anciens ministres dont les noms sont cités dans des affaires de malversation, le Bloc de la majorité parlementaire (Bmp) jouera sa partition. Le débat sur la levée d’immunité de députés et d’anciens ministres de Boni Yayi fait partie des sujets abordés hier par le Bmp lors de sa rentrée politique sur le thème : « Engagés avec le président Patrice Talon pour des réformes majeures qui transforment qualitativement notre pays ». Pour Orden Alladatin, la procédure ne souffre d’aucune illégalité car elle répond aux articles 136-137 de la Constitution et 70-71 du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale. S’agissant du fond du dossier, il s’étonne que ceux qui parlent d’acharnement contre l’opposition ne puissent pas apporter la preuve que, du point de vue du droit, la procédure enclenchée par la Justice ne tient pas. « Au Bénin, on veut une chose et son contraire. Il faut qu’on y aille, même si c’est dure, même si ça ne plait pas », a-t-il laissé entendre. Le député Un trouve qu’on ne saurait parler de lutte sélective dans la mesure où actuellement des personnalités de la Majorité sont également poursuivies dans d’autres affaires.

Au nombre des sujets abordés par le Bmp figure aussi la non désignation et installation des membres du Cos/Lépi. Gérard Agbénonchi a reconnu qu’il est vrai que selon la Constitution et le Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, la mission du Cos/Lépi prend effet le 1er juillet de chaque année. Cependant, il trouve qu’il n’y a pas péril en la demeure d’autant plus que même si le Cos/Lépi était installé le 29 décembre 2017, comme l’exigeait la Cour constitutionnelle, sa mission prendrait fin en juin 2018. C’est donc les travaux du Cos/Lépi qui sera installé le 1er juillet 2018 qui serviront aux Législatives de 2019. Il sera soutenu dans cet argumentaire par son homologue Gilbert Bagana qui, après avoir rappelé les conditions dans lesquelles l’Assemblée nationale n’a pu donner une suite favorable à l’injonction de la Cour, trouve que les actualisations qui se font dans les périodes qui ne sont pas celles des élections constituent des gaspillages de ressources. D’autres sujets comme les grèves dans l’administration et la réforme du système partisan ont aussi été abordés.

Ce Bmp conduit Talon dans le mur

Dans sa déclaration liminaire hier, le coordonnateur du Bmp Jean-Michel Abimbola a mis un point d’honneur à citer les réalisations qu’il juge à l’actif du gouvernement de la Rupture en presque deux ans du pouvoir. Face aux critiques de certaines personnes qui crient partout que depuis le 06 avril 2006 le régime Talon n’a pas réalisé ne serait-ce qu’un seul puits mais trouve du plaisir à saccager les acquis du gouvernement défunt, l’exercice devrait avoir le mérite de rabattre le caquet aux pourfendeurs du régime et de montrer les réalisations concrètes du régime de la Rupture. Mais à quoi a-t-on assisté ? Une liste exhaustive de réformes à polémiques qui n’ont aucun impact sur le quotidien des populations. Des réformes telles que le début du dédommagement des expropriés de Glo-Djigbé, une supposée fin de délestage, la supposée libération à temps des subventions des écoles, les cantines scolaires…

Selon certains analystes, Abimbola parle de choses qu’il ne maîtrise pas. Car, mis à part le fait que ces réformes suscitent beaucoup de remous et d’autres des grincements de dents au sein de la population, il y en a qui sont mal pensées et mal exécutées sur le terrain. Le coordonnateur du Bmp a-t-il une idée sur la manière dont les cantines scolaires fonctionnent et quelle est la part des parents et les communautés dans les repas servis aux enfants ? Est-il informé des plaintes de plus en plus persistantes sur la qualité des repas ?
Nul n’ignore la ruse et la rage avec lesquelles le gouvernement est en train de gérer la question du dédommagement des propriétaires terriens de Glo-Djigbé. Des gens sont mis en prison et d’autres subiraient des pressions pour accepter la modique somme à eux proposée et pour convaincre d’autres expropriés à se plier à la volonté du Chef de l’Etat. Quant aux subventions qui seraient désormais libérées à temps, il suffit de faire un tour dans les écoles pour savoir si tous les chefs d’établissement ont reçu à ce jour les subventions et comment se débrouille-t-ils pour gérer les écoles.

Gbénonchi, le comble…

C’est sur le dossier de non désignation des membres du Cos/Lépi que le Bmp s’est le plus fourvoyé. A la manœuvre Gérard Gbénonchi, rapporteur de la Commission des finances. Un juriste qui trouve que ce n’est pas bien grave si les décisions de la Cour ne sont pas respectées, si la loi, qu’eux-mêmes les députés ont votée, est violée de façon aussi désinvolte. On comprend dès lors que c’est ce Bmp qui encourage le Chef de l’Etat dans la violation des lois de la République. Sinon, comment peut-on justifier la non désignation et la non installation des membres du Cos/Lépi par le fait que les actualisations qui se font dans les périodes où il n’y a pas élection constituent des gaspillages de ressources. Les députés qu’ils sont ne le savaient-ils pas avant de voter la loi sur le Cos/Lépi ? Pourquoi n’ont-ils pas alors abrogé la loi sur le Cos/Lépi si tant est qu’ils sont convaincus qu’il n’est pas indispensable de procéder à l’actualisation de la Lépi durant les années qu’ils appellent années intercaler ? Cet alibi est dangereux pour l’Etat de droit en même temps qu’il constitue une caution pour les nombreuses violations des textes de la République à l’actif du gouvernement de la Rupture.

M.M
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