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En vérité : Ultimatum aux grévistes !
Publié le jeudi 1 mars 2018  |  Fraternité




Une cessation de travail illégale ! Des agents qui se seraient mis dans une posture d’abandon de poste. Le ton est donné. L’amusement a assez duré. Arguments juridiques à l’appui, le gouvernement veut sévir. Les travailleurs sont prévenus. S’ils pensent tirer le drap de leur côté avec l’article 25 de la loi 2001-09 du 21 juin 2002 portant exercice du droit de grève en République du Bénin, ils se fourrent le doigt dans l’œil jusqu’au coude.
Désormais, à leurs chères études, le gouvernement les renvoie. Se fondant sur les articles 2, 3, 4, 7 et 11 de la loi la plus interprétée de l’heure, à bon droit, il constate une violation flagrante des dispositions légales. En effet, avant toute grève, il y a moult étapes à franchir. Ultime recours, elle ne doit intervenir sans l’échec des négociations et un préavis dûment transmis aux autorités compétentes. Autrement, elle est illégale et la loi permet à l’Etat de constater l’abandon de poste.
Et puisque jusqu’ici, aucune des parties ne s’active pour saisir le juge administratif, libre cours au gouvernement d’arguer que les syndicalistes ont une compréhension biaisée de la jouissance de leur droit à la grève et qu’ils en abusent. Première réponse administrative au mouvement de débrayage sans une base juridique solide, la défalcation. Grande menace après constat de l’abandon de poste et, sans doute, après un passage devant le conseil de discipline, la radiation. Effectivement, ces grèves-là, qu’elles soient des magistrats ou des enseignants, ont l’art de surprendre. Hier, c’était grève pour une loi en instance de contrôle de constitutionnalité. Aujourd’hui, c’est pour des défalcations, avec comme seul support tangible, l’article 25 d’une loi. Demain, ça serait peut-être parce qu’au temps de la Rupture, ils travaillent trop.
Tellement, les syndicalistes dégainent l’arme de la grève que finalement, il est impérieux d’appeler le législateur à presser les pas pour un encadrement conséquent.
Mais en attendant, le gouvernement prend ses responsabilités. Finie la carotte, il sort la grosse artillerie pour remettre la nation au travail. Il était temps. Dans un pays pauvre, où les chômeurs se comptent par millions, il y a des luxes qu’il ne faut pas se permettre. Une grève illégale, des semaines sans travail et pourtant, les travailleurs exigent que leur salaire leur soit entièrement payé. Il n’y a que les syndicalistes pour croire au père Noël en mars.
Malheureusement pour eux, le temps de la complaisance est terminé. En somme, les partenaires sociaux, tout en continuant le dialogue, sont invités à revoir leur copie. S’ils ne le font pas et ne demandent pas à leurs militants de reprendre le travail, advienne que pourra.
En tout cas, la position du gouvernement est claire. Je parie que parmi les travailleurs, il y a des téméraires. Je loue leur témérité. Mais, s’ils suivent aveuglément les syndicalistes, tant pis pour eux. Ils n’auront que leurs yeux pour pleurer. Même s’ils saisissaient le juge administratif et qu’à la longue, par extraordinaire, la loi leur donne raison, ils auraient déjà souffert le martyre.
On dit souvent : « Un tien vaut mieux que deux tu l’auras ». Et quand une sérieuse menace plane sur les emplois, un peu comme quand il pleut, que chacun cherche à protéger sa tête. L’autre a parlé de démocratie nescafé. Quand un syndicalisme nivaquine s’en mêle, à la guerre comme à la guerre !
Angelo DOSSOUMOU
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