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Dénonciations contre les défalcations opérées et poursuite des grèves: Les syndicalistes appelés à ne pas faire une application sélective des textes
Publié le vendredi 2 mars 2018  |  L`événement Précis
Paul
© aCotonou.com par Didier Assogba
Paul Essè Iko, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb), Dieu-Donnée Lokossou, Syndicaliste Secrétaire général de la Csa-Bénin et Noël Chadaré, Secrétaire général de la Confédération des Organisations Syndicales Indépendantes du Bénin (COSI-BENIN.
Cotonou, le 02 Novembre 2016. Affaire de cocaïne, l`ambiance à la brigarde territoriale de Cotonou.




a persistance des grèves dans l’administration de la justice et en l’occurrence dans le système éducatif crée de vives réactions au sein des syndicalistes et des populations béninoises. En effet, après plusieurs rencontres sanctionnées d’échec entre gouvernement et syndicats, les défalcations opérées sur salaire et la menace de radiation brandie par le gouvernement ont fait déborder le vase. Sur les décisions, syndicalistes et citoyens fustigent le comportement du gouvernement. Cependant, certains invitent les travailleurs et les syndicats à penser à l’avenir des enfants.

Secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme AMOUSSOU: « Banaliser une fronde sociale est une erreur de gouvernance »
« La décision du conseil des ministres est une fuite en avant et un essai pour tester la détermination des travailleurs. L’inexistence de procès-verbal pour constater le désaccord des parties ne saurait être opposable aux grévistes. Prendre part à une grève illégale ne saurait être assimilé à un abandon de service. On ne peut non plus laisser à l’exécutif le droit de qualifier d’illégale une grève et de prendre des sanctions. Ce serait abusif. A la limite, le gouvernement aurait pu en laisser le soin à la justice en la saisissant. Sinon toute grève serait déclarée illégale par l’exécutif. Je pense que Monsieur DJOGBENOU conduit (encore une fois) l’exécutif dans le décor. Banaliser une fronde sociale est une erreur de gouvernance. Les travailleurs doivent savoir, qu’en définitive, est légale toute grève qui réussit!!!! »

Bidossessi Ghislain Magloire LOKONON, Secrétaire général du SYNEPEQ-BENIN: « Le gouvernement doit absolument revoir au plus vite sa copie »
Le Ministre ou l’Avocat DJOGBENOU et le Gouvernement savent-ils que les différentes sessions du Conseil Sectoriel pour le Dialogue Social (CSDS) régulièrement tenues dans chacun des Ministères font office de séances de négociations avec les syndicats de base répartis tous dans les regroupements comme le Front, les diverses Fédérations de l’éducation au niveau des Centrales, l’intersyndicale du MEMP, dont ils déclarent aussi les motions de grèves illégales évoquant le fallacieux prétexte de vice de procédure découlant d’une fictive absence de négociations préalables, de procès-verbal constatant l’échec total, partiel ou accord des négociations, de préavis de grève?
Mon syndicat rappelle au Gouvernement «légaliste» à titre indicatif :
1- que depuis le 21 novembre 2015 où ces Statuts Particuliers ont vu le jour, et même avant, que des négociations ont toujours eu lieu entre la partie syndicale et l’administration sectorielle ministérielle toutes les fois à toutes les sessions du CSDS, et aussi au niveau du Bureau du CSDS entre les Ministres de l’éducation, leurs collaborateurs et les représentants des syndicats d’enseignants en grève;
2- que ces négociations ont régulièrement échoué sur toutes les questions faisant objet de revendications contenues dans les diverses motions de grève dites illégales
3- que les points d’accord et de désaccord ou d’insatisfaction les plus nombreux d’ailleurs sont toujours mentionnés dans les différents rapports qui sanctionnent la fin de ces assises avec les avertissements des syndicats; lesquels rapports qui dans le fond, font état de tout ce que contiendrait des PV si c’était le thème consacré dans l’arrêté régissant le CSDS
4- que les syndicats de base de l’éducation par le biais de leur regroupement ont bel et bien adressé de Préavis de grève à qui de droit parlant des motions de grève déclarées illégales à tort, par ignorance ou mauvaise foi par l’Exécutif qui ne saurait se substituer au Pouvoir Judiciaire pour juger, condamner, décider jusqu’à la confiscation des salaires qu’aucune loi de la République du Bénin n’autorise dans le contexte actuel sans autres procédures que celle empruntée par le Gouvernement aujourd’hui pour intoxiquer le peuple et affamer ses fonctionnaires, ses enseignants…
5- aussi, voudrions nous rappeler au Garde des Sceaux Ministre de la Justice et au Gouvernement et à son Chef le Président TALON que sur la question de l’interprétation de l’article 25 de la loi portant Exercice du droit de grève en République du Bénin qu’ils font semblant d’ignorer, que le gouvernement défunt de YAYI BONI dont ils assurent la continuité au nom du principe de la CONTINUITE de l’ETAT, parlant des défalcations sur SALAIRE pour fait de grève au lieu de CONFISCATION, a eu à saisir la Cour Suprême pour un arbitrage. Jusqu’à la date d’aujourd’hui, nous n’avons pas connaissance de la suite donnée à une telle saisine. Si elle existe cette décision de la Cour Suprême qui autorise le Gouvernement à faire ce qu’il fait actuellement contre les travailleurs jusqu’à la CONFISCATION de leur SALAIRE mensuel, c’est le moment plus que jamais de la brandir à la face du monde. Au cas contraire, la sagesse, le bon sens et le sens de responsabilité tout au moins devraient amener le Gouvernement à s’abstenir de poser de tels actes suffisamment préjudiciables à la vie, la survie de ces travailleurs dont les salaires de février 2018 restent confisqués à cette date, à la consolidation de la cohésion et de l’unité nationale d’un jeune État de droit comme le nôtre, à la paix sociale et à un climat propice à la bonne continuation des négociations Gouvernement/ Centrales Syndicales!
Le gouvernement doit absolument revoir au plus vite sa copie s’il a une oreille de démocrate et de bon dirigeant d’une nation historiquement pacifique comme le Bénin notre seule patrie ! »

Enock PRODJINONTO, enseignant: « C’est le gouvernement qui veut donner une couleur à l’année »
« La grève des enseignants est légale et nous n’allons pas démordre. Le gouvernement veut juste mettre la pression sur les enseignants qui sont décidés à ne pas démordre. On est prêt à aller jusqu’au bout de cette grève. Nous ne craignons pas une année blanche puisque c’est le gouvernement qui lui donnera la couleur. Il faut noter que les dernières décisions du gouvernement sont contre l’assentiment des enseignants. Nous parlons de l’application du statut particulier des enseignants. Sous l’ancien régime, nous avions fait trois mois de grève avec des menaces de radiation. Ce qui est impossible. Le président Boni Yayi l’a très vite compris et a rétrocédé les fonds puis signé les statuts particuliers. L’Etat étant une continuité, nous avions juste demandé au gouvernement actuel de mettre en application les statuts particuliers par décret. Mais, il trouve que nous n’avions aucune revendication à faire. Nous irons jusqu’au bout de la grève ».

Anicet KOUTHON, Agent portuaire: « Chaque année, on répète les mêmes choses… ce n’est pas bien »
« Moi, je ne dirai pas que c’est le gouvernement qui a raison ou que c’est les enseignants qui ont raison. Ce que je sais, c’est que nous n’avons pas encore trouvé un système de gouvernance qui puisse mettre fin à ce désordre. Dites-moi au cours de quelle année scolaire il n’y a pas eu de grève ici au Bénin ? Il n’y a pas. Chaque année, on répète les mêmes choses. Les revendications ne changent jamais et le gouvernement aussi ne cesse de créer des situations qui révoltent les enseignants. Imaginez ce que peut sentir les enseignants lorsque nous avons vu ici sur les réseaux sociaux les salaires des préfets et certains cadres nommés dans l’administration. C’est trop pour un si petit pays. Même si c’est du mensonge, je dis la vérité n’est pas loin de là. Alors, qu’on donne aux enseignants le minimum pour mettre fin à ces grèves ».

Calixte, Couturier: « Défalquer ne fait qu’aggraver la situation »
« Nous, on est là, on suit tout ce qui se passe dans le pays à la radio. Pour ce que le ministre de la justice a dit hier, je crois que, quelque part, il a raison. Qui n’a pas travaillé, n’a pas droit au salaire. Mais le gouvernement est dans une position où il doit jouer à l’apaisement. Défalqué en réalité n’est pas la solution. Au contraire, ça ne fait qu’aggraver la situation. C’est pour cela que moi, j’invite le gouvernement à revoir sa position et à satisfaire les revendications. On crit partout que l’argent ne circule pas et le peu que les gens vont gagner encore est défalqué. Ça fâche. Les enseignants aussi doivent savoir qu’après les grèves, ils vont rattraper les cours. Alors, le travail qu’ils refusent de faire aujourd’hui, ils vont le faire demain parce que le programme doit être suivi ».

Pierre GBEDJI, Conducteur de Taxi Moto: « On ne gouverne pas un pays de cette façon »
« Nous, on nous a appris à l’église que c’est un péché lorsque vous percevez un salaire pour un travail que vous n’avez pas fait. Là-dessus, le gouvernement à raison. Mais, ce que moi je déteste chez ce gouvernement, c’est de trop tirer les choses. Il y avait un système en place dans lequel, lorsque les gens crient un peu, le gouvernement donne un peu et les choses évoluent. Mais avec le président Talon, le non est non alors que l’avenir des enfants est en jeu. On ne gouverne pas un pays de cette façon. Moi, je pense que le gouvernement doit revoir sa position. Tout coûte cher et les enseignants font un travail noble. La formation des élites de demain. Moi je n’ai pas été à l’école mais je sais ce que l’école fait dans la vie d’un homme. Alors, chacun n’a qu’à regarder l’avenir des enfants et laisser tomber ».

Eric N’TCHA, CVA: « Après, c’est pour comptabiliser le nombre de grossesse en milieux scolaire »
« Moi, je ne comprends pas bien cette affaire de grève là. Ce que je sais, c’est que ça crée trop de conséquences. Voyez-vous, la jeune fille ou le jeune garçon qui est allé à l’école et on lui dit que les enseignants sont en grève, imaginez tout ce qu’elle ou ce qu’il peut faire dans cette tranche d’heure avant de rentrer à la maison. Après, c’est pour comptabiliser le nombre de grossesse en milieux scolaire par département. Ce n’est pas normal. Nous avons des gouvernants qui refusent de prendre leur responsabilité et d’assumer. On fait la politique partout et dans tout. Les enseignants quelque part ont raison parce que la vie coûte cher et pendant ce temps, les salaires des politiciens augmente. En tout cas, chacun n’a qu’à prendre ses responsabilités ».

La réaction du Front d’actions des enseignants de l’éducation
Durcissement de ton et menace de radiation de juges, enseignants et professionnels de la santé en grève. Le conseil de gouvernement, selon le Garde des sceaux, fait savoir que tout agent public qui observe le mouvement de grève en cours prend une posture d’abandon de poste.
La grève est illégale, démonstration de Djogbénou, à l’appui.
Ce n’en est pas une, en matière de démonstration juridique. Le front des syndicats protestataires
Les premières questions du FRONT au Ministre DJOGBENOU
1-Pour le gouvernement, la grève est illégale. Pour les syndicats, la grève est légale. Qui doit départager ? Le ministre de la justice ou le juge ?
2 – La charte nationale du dialogue social signée le 30 Août 2016 dispose en son
Article 6 Alinéa 4:Le gouvernement s’engage à «garantir l’exercice du droit syndical et ne porter atteinte au droit de grève en estimant son caractère licite ou illicite qui relève de l’appréciation du juge
Connaissez-vous cette disposition ? A-t-elle un sens pour le gouvernement auquel vous appartenez? Ou bien désormais sous la rupture Garde des sceaux = juge ?
3-Dans quels textes de la République est-il écrit ou prévu que Agent gréviste = Agent démissionnaire? Veuillez éclairer les petits ignorants que nous sommes.
4-En supposant même que la grève est illégale, indiquez- nous les dispositions législatives ou réglementaires qui prévoient que : Grève illégale entraîne confiscation de salaire
5-En tant que «légaliste», Pourquoi avez-vous ouvert les négociations puis engagé les échanges avec les confédérations syndicales sur la base des motions qui sous-tendent une grève que vous estimez pourtant illégale? Ou bien la grève n’était pas illégale au début ?

La rédaction
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