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Demande de poursuites et de levée d’immunité contre des députés et ministres: La majorité parlementaire favorable, l’opposition réticente
Publié le lundi 5 mars 2018  |  L`événement Précis
Guy
© aCotonou.com par DR
Guy Dossou Mitokpè, Député




Secrétaire général du parti «Restaurer l’espoir » et député de la 16ème circonscription électorale à l’Assemblée Nationale, l’honorable Guy Dossou Mitokpè était, ce dimanche 4 mars 2018, sur l’émission hebdomadaire «Sans langue de bois » de la radio Soleil FM. En 90 mn d’échanges, le parlementaire a fait le tour de l’actualité sociopolitique du pays avant d’inviter le chef de l’Etat à rester à l’écoute de son peuple et de cesser de jouer ‘’aux opérations de charmes’’.

« C’est une opération de charme puisqu’il est en difficulté. Il est en difficulté pour la mobilisation des ressources ». C’est à travers ses propos que l’invité de l’émission « Sans langue de bois », le député Guy Dossou Mitokpè a traité les rencontres du chef de l’Etat avec certaines couches de la société. A en croire le député de la minorité, les difficultés du chef de l’Etat se ressentent sur la population qui crie et qui se plaint dans les oreilles d’un sourd. « Le béninois souffre, le peuple souffre, les gens mangent difficilement une fois par jour. Mais, pendant ce temps, il y a un noyau qui se surenrichit. Pendant ce temps, les lois sont votées pour faciliter la vie à des riches, les lois sont votées pour qu’un clan soit encore plus dodu et obèse… Et, quand c’est comme ça, c’est difficile », a estimé le secrétaire général du parti Restaurer l’Espoir de Candide Azanaï. Pour lui, le président Talon doit dire la vérité au peuple. « Je pense que les rencontres du chef de l’Etat avec les couches sociales doivent être des rencontres de vérité. Mais comme une opération de concours de verve, d’éloquence, d’art oratoire, il ne dit pas la vérité aux populations », a regretté le député de la minorité qui pense que le gouvernement doit agir pour toucher les problèmes des populations. Abordant la question des grèves et des menaces sur abandon de poste, l’honorable Guy Mitokpè s’inscrit en faux et condamne le gouvernement d’interpréter les textes à sa guise. « Si les défalcations sont prévues par les textes, il faut reconnaître aussi que les grèves sont aussi prévues par les textes. Je refuse qu’on interprète les textes à sa guise pour humilier l’autre et mettre l’autre en difficulté », a-t-il précisé.

Le député Jean-Michel Abimbola, 1er Coordonnateur du BMP: «Les levées d’immunités sont nécessaires pour que les collègues aillent laver leur honneur »

L’aboutissement certain des demandes de levées d’immunités parlementaires et de poursuite à l’encontre de certains députés et anciens ministres se dessine de plus en plus. Invité hier, de l’émission « Zone Franche » de Canal 3, le député Jean-Michel Abimbola, 1er Coordonnateur du Bloc de la Majorité Parlementaire (BMP) l’a vivement souhaité. Si la position officielle du BMP n’est pas encore connue sur la question à ce jour, il pense que la tendance générale ira dans le sens de cette demande formulée par le Procureur de la République près le Tribunal de première instance de Cotonou, et récemment transmise au bureau de l’Assemblée nationale, par le ministre de la justice. « La position de principe dans cette affaire est que nous accompagnons le gouvernement et le peuple béninois dans la volonté d’assainir, de lutter contre la corruption et de nettoyer les écuries d’Augias. », a insisté Jean Michel Abimbola, précisant, que le présent dossier sera examiné cas par cas. « Nous ne sommes pas là pour dire que parce qu’ils sont des députés de l’opposition, il faut les livrer. Il est déjà arrivé quand j’étais dans la même sensibilité que des collègues sous le régime du président Thomas Boni Yayi, et on nous avait demandé de levée d’immunité ; il y avait suffisamment de députés proches du régime pour qu’on lève l’immunité. Pourtant, on ne l’a pas fait. Cela veut dire quoi, il n’ya rien de mécanique », a-t-il aussi affirmé. Si chaque député pris individuellement est appelé à apprécier, la tendance générale aujourd’hui, selon lui, est d’arrêter avec l’impunité, et donner surtout des chances aux députés mis en cause de laver l’honneur. Si de telles demandes n’ont pas pu prospérer dans le passé, les conséquences n’en sont pas moindres, selon l’invité de Canal 3, qui a regretté que « les collègues députés qui ont été concernés, n’ont jamais pu se laver de ce soupçon. Et on continue de les accabler, alors que par ailleurs, la justice a classé ces affaires. Cela veut dire qu’il est préférable pour ces collègues qu’on les mette en situation pour qu’ils aillent prouver leur innocence ». « La deuxième chose, est qu’aujourd’hui, nous avons de plus en plus, l’exigence de l’exemplarité, l’exigence de pouvoir rassurer le peuple et le monde entier sur la meilleure gouvernance de notre pays », a-t-il soutenu. « «Nous devons nous réjouir que la justice fonctionne dans notre pays. De tout temps, les médias, la société civile et autres se sont plaints que nous soyons dans un régime d’impunité, que la haute Cour de la justice n’avait pas de grain à moudre. Les gens se plaignent aussi de ce que ces genres de dossiers n’aboutissent jamais. Mais bien malin qui peut donner la suite à ce présent dossier, parce que c’est la plénière qui décidera si oui ou non, il y aura une suite », a aussi déclaré hier le 1er Coordonnateur du BMP sur l’émission « Zone Franche ». Et d’ajouter : « Dans tous les cas, tant pis pour les députés et tant mieux pour le peuple. Tant pis pour moi, si c’était moi. Personne n’est vertueux. Je félicite d’ailleurs le gouvernement, parce qu’il y a des pays aujourd’hui, où quand vous y allez et vous faites un cadeau à un fonctionnaire, parce qu’il vous a rendu un service, il proteste. »

A la question de savoir pourquoi ces demandes de levée d’immunité ne visent que des députés de la minorité parlementaire, Jean Michel Abimbola, citera à contrario le cas de l’honorable Atao Hinnouho pour dire qu’il était encore membre de son groupe parlementaire quant les enquêtes, au fort de l’opération Pangea 09 contre les faux médicaments avaient commencé. « Son dossier a commencé avant qu’il ne bascule dans la minorité. », a-t-il donc indiqué. Il s’est insurgé aussi sur le fait que l’on fasse croire à l’opinion que ces demandes de levée d’immunité et de poursuite ont surgi dès les jours suivant le dernier congrès des FCBE, soulignant que ce sont des dossiers qui ont pris, un à un an et demi, avant d’atterrir.

Christian Tchanou et Yannick SOMALON
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