Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Fronde sociale : Ecoles, Hôpitaux, Cours et Tribunaux «morts»
Publié le mardi 6 mars 2018  |  Matin libre
Grève
© ABP par DR
Grève




Après les défalcations opérées sur les salaires pour fait de grève, le gouvernement de la Rupture, en Conseil des ministres mercredi dernier, a jugé la grève en cours d’illégale et menacé de considérer les agents en grève comme étant dans une posture d’abandon de poste. La menace de radiation a été brandie et en fin de semaine, les ministres des enseignements secondaire, maternel et primaire ont été davantage menaçants. D’après les correspondances signées dimanche, jour non ouvré, les constats d’abandon de poste devraient être effectifs pour compter de ce lundi, 05 mars 2018. Chose curieuse, cela n’a point inquiété les enseignants qui étaient plutôt descendus dans les rues que de rejoindre les salles de classes…

La décision du gouvernement de procéder à des constats d’abandon de poste est considérée par les enseignants comme une tentative d’intimidation à laquelle il ne faudra pas céder. Plus que jamais révoltés après les défalcations opérées sur leurs salaires pour fait de grève, ils ont décidé de braver simplement ce lundi, 05 mars 2018, la décision du gouvernement. Les injonctions des ministres Mahougnon Kakpo et Karimou Salimane ont été bafouées. Car au lieu de se retrouver dans les salles de classes pour dispenser les cours, les enseignants ont organisé une série de manifestations, de marches de protestation sur toute l’étendue du territoire national. Ces derniers ont alors défié leurs ministres de tutelle. « J’informe tout(e) enseignant (e) qui ne reprendrait pas le chemin des classes pour compter de cette date qu’il/elle se retrouverait en cessation illégale de travail et traité (e) comme tel, car cette posture est considérée comme un abandon de poste » avait menacé le Memp, Salimane Karimou dans sa correspondance. Et au ministre de l’enseignement secondaire, Mahougnon Kakpo de brandir la même menace « tout(e) enseignant (e) qui n’aurait pas rejoint son poste de travail sera considéré comme en situation d’abandon et s’exposera à toutes déconvenues.» Mais la réalité ce lundi était tout autre. De la grande marche des enseignants à Allada aux mouvements d’humeur organisés dans la partie septentrionale du pays et dans le Mono-Couffo sans oublier les Assemblées générales un peu partout, il faut dire que les enseignants viennent de prouver au gouvernement qu’ils ne reculeront devant rien pour obtenir satisfaction de leurs revendications. Le comble est que le mouvement de débrayage devient davantage corsé dès cette semaine avec la grève qui passe à 96 heures dans les établissements scolaires. C’est clair, le gouvernement du Nouveau départ s’est aventuré sur une piste glissante et désormais le pire reste à craindre.

Le Front et l’Intersyndicale dans les rues de Cotonou, la grève reprend à la santé et la justice…

Le Front d’action des syndicats de l’éducation et l’Intersyndicale de la maternelle et du primaire organise une marche de protestation à Cotonou ce jour, mardi 06 mars 2018, pour revendiquer la signature des arrêtés d’application des statuts particuliers des enseignants du premier degré et du deuxième degré. Du Carrefour Unafrica au Ministère du Plan en passant par l’Etoile Rouge, la mosquée Cadjèhoun, PTT cadjèhoun et le Ministère de l’Agriculture, les enseignants entendent battre le macadam pour se faire davantage entendre. Une marche qui annonce le passage de la grève de 72heures à 96 heures dans écoles et collèges du Bénin. Dans le secteur de la santé, le flambeau de la lutte a été repris et dès ce mardi, 06 mars 2018, le Collectif des syndicats de la santé observe un mouvement de grève de 72heures reconductible par tacite reconduction. Ceci, pour exiger la rétrocession des défalcations opérées sur les salaires pour fait de grève. Les formations sanitaires seront une fois encore paralysées. Pas même question d’offrir le service minimum dans le secteur de la justice. Les magistrats ont déclenché depuis la semaine écoulée, une grève illimitée de 5 jours sur 5. Ici aussi, ce sont les défalcations qui fâchent… La fronde sociale se radicalise et au regard des récents actes du gouvernement, le dégel de la crise n’est pas pour bientôt.

Aziz BADAROU
Commentaires