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Autorité du bassin de la Volta: Changements climatiques et actions anthropiques plombent l’organisation
Publié le mardi 13 mars 2018  |  La Nation
Conférence
© Présidence de CI par DR
Conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`Autorité du Bassin de la Volta (ABV) en marge du 51 ème Sommet ordinaire de la CEDEAO
Dimanche 04 juin 2017. Monrovia (Libéria). En marge du 51 ième Sommet ordinaire de la CEDEAO s est tenu la conférence des Chefs d`Etat et de Gouvernement de l`Autorité du Bassin de la Volta (ABV)




Les chefs d’Etat des pays membres de l’Autorité du bassin de la Volta (Abv) œuvrent pour mettre en commun les ressources en eau dont la nature a doté leurs pays pour en faire bénéficier les populations. Cette volonté est confrontée aux changements climatiques et aux actions humaines, selon Djoouro Bocoum et Sanoussi Razaki qui ont participé, la semaine dernière, à un atelier organisé par l’Autorité du Bassin de la Volta sur sa charte de l’eau.

« Les problèmes que rencontrent l’Autorité du bassin de la Volta portent sur la rareté des ressources, les changements climatiques et proviennent également de l’homme qui pollue la ressource. D’où la nécessité de se mettre ensemble pour envisager la gestion durable desdites ressources dans l’intérêt des générations futures », explique Djoouro Bocoum, directeur national adjoint de l’Hydraulique du Mali, représentant du point focal national Abv Mali. Selon lui, l’eau devient rare pendant que les populations s’accroissent. Si quelqu’un a tendance à se servir plus que d’autres, cela crée des problèmes qu’il faut gérer, relève-t-il.

Il faut alors, justifie-t-il, se mettre ensemble pour partager ce qui va être prélevé de façon équitable. Et aussi développer la protection de la ressource, pense-t-il.
C’est ainsi que les chefs d’Etat des six pays qui partagent le bassin de la Volta (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Ghana, Mali et Togo) se sont concertés pour créer une autorité pour la gestion durable des ressources en eau dudit bassin. Ainsi, dans le cadre de la gestion intégrée des ressources en eau, de manière à préserver cette ressource immense aussi importante pour les six pays, il est apparu nécessaire de se mettre ensemble pour mieux la gérer, notamment pour la production électrique, pour l’agriculture et l’élevage.
La charte qui définit les conditions de gestion et de partage de l’eau permet de prévenir d’éventuels conflits qui pourraient survenir. Elle permet de mettre les Etats ensemble à l’image des autres organismes frères tels que l’Omvs et l’Abn, de mettre en place les règles et principes de l’utilisation de l’eau. La charte va favoriser l’utilisation d’ouvrages communs comme un barrage. Elle favorisera une collaboration qui va contribuer à l’avenir à la réalisation de ces ouvrages, pressent Djoouro Bocoum. « Cela va pousser les pays à aller vers un intérêt commun, développer de façon harmonieuse et globale les six pays au profit des populations», estime le directeur national adjoint de l’Hydraulique du Mali.
Ce que confirme Razaki Sanoussi, cadre béninois, directeur de la planification et de la gestion intégrée des ressources en eau de l’Abv, en poste à Ouagadougou.

Potentialités

Le bassin, relève-t-il, couvre d’énormes potentialités sur le plan hydraulique, par rapport à l’écosystème en général, et des richesses qu’on peut tirer de par l’utilisation de ces ressources, notamment l’agriculture, l’électricité et autres.
Le problème qui se pose aujourd’hui, indique-t-il, concerne la menace qui pèse sur ces ressources de par l’utilisation abusive par les hommes, en raison des changements climatiques qui influent considérablement sur la pluviométrie, avec des impacts sur l’écoulement des eaux. « Quand vous allez dans la Pendjari aujourd’hui, on note de remarquables modifications et si ça continue comme ça, le cours d’eau même va disparaître parce que l’ensablement est progressif à cause de la mauvaise utilisation des terres, à cause des pressions anthropiques, de la pollution et d’autres éléments qui compromettent la survie du bassin », apprécie Razaki Sanoussi.
Selon le directeur de la planification, au niveau de chaque portion nationale, existent les mêmes potentialités en termes de richesses.
Il n’est pas facile d’évaluer ce que chaque Etat gagnera de façon individuelle, fait-il remarquer. On raisonne, selon lui, d’abord de façon globale, quitte à ce que les ressources en eau bien conservées et préservées à travers une bonne planification, permettent de profiter aux populations en termes de développement.
« Lorsque les problèmes sont résolus de façon globale, au niveau local par exemple, nous aurons une aisance de par l’utilisation des ressources,des renforcements de capacités et des projets d’application qui seront montés et des retombées qui vont en résulter », estime Razaki Sanoussi?

Le bassin de la Volta en question

Neuvième plus grand fleuve d’Afrique, le fleuve Volta qui coule sur une distance totale de 1850 km est partagé par six pays d’Afrique de l’Ouest : le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Mali et le Togo. Ses principaux affluents que sont la Volta noire (Mouhoun), la Volta blanche (Nakanbé), la rivière Oti (Pendjari) et la plupart des rivières de la basse Volta se jettent dans le lac Volta. En aval du lac, le fleuve Volta se déverse dans l’océan Atlantique au Ghana.
Le bassin de la Volta couvre une superficie estimée à 400 000 km2, inégalement répartie entre les six pays. Le climat y est fortement variable dans le temps et dans l’espace. En effet, la pluviométrie annuelle varie de 500 mm environ dans la partie supérieure du bassin au Mali et au nord du Burkina Faso à plus de 1100 mm dans la partie inférieure du bassin au Ghana. La température moyenne également y varie entre 27°C au Sud et 36°C au nord au cours de l’année.
Le bassin de la Volta est source de moyens d’existence et moteur de développement socio-économique pour ses 23,9 millions d’habitants qui vivent en majorité de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche et de l’aquaculture et de la foresterie.
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