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Rencontre décisive entre gouvernement et syndicats, ce jour : Ce qui risque de se passer
Publié le mardi 13 mars 2018  |  Matin libre
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Le ministre Abdoulaye Bio Tchane et le syndicaliste Noël Chadaré




Rencontre de tous les dangers, rencontre décisive pour ce qui est des négociations pour le dialogue social. Ce jour mardi 13 mars 2018, des ministres du gouvernement et les secrétaires généraux des centrales et confédérations doivent se revoir pour discuter des revendications qui fâchent dans le rang des travailleurs. Cette énième rencontre tant attendue dans l’opinion publique, intervient à un moment où la radicalisation des débrayages a atteint un seuil inquiétant. Dans le secteur de l’éducation, on serait déjà à la lisière d’une année blanche, même si les spécialistes refusent de le dire urbi et orbi. La rencontre intervient aussi après celle boycottée par les syndicalistes, il y a trois semaines, qui ont dû quitter la salle de l’Infosec. Et pour cause, le gouvernement n’a pas cru devoir rétrocéder les défalcations qu’il a opérées sur les salaires des travailleurs ‘’pour fait de grève’’. Après cette séance ratée, le gouvernement avait projeté une autre pour mardi dernier. Mais au dernier moment, elle fut annulée puisque le gouvernement dit n’avoir pas l’assurance qu’elle allait se tenir sans anicroche vu la furie des travailleurs notamment des enseignants épaulés par leurs organisations syndicales respectives. En dépit des nombreuses menaces et armes brandies, le chef de l’Etat, Patrice Talon et ses ministres ont compris que les mouvements ne faiblissent pas avec des grévistes plus que jamais déterminés. Pris par le temps et l’étau des partenaires au développement, des apprenants, des enseignants et des parents d’élèves, le gouvernement choisit de mettre de l’eau dans son vin. Avant de convoquer la séance prévue pour ce matin, deux ministres à savoir celle en charge de la Fonction publique, Adidjatou Mathys et son collègue Garde des Sceaux, Joseph Djogbénou sont montés au créneau vendredi dernier. Ils ont réitéré la main tendue du gouvernement et appelé les syndicalistes et les travailleurs à un sursaut patriotique pour la reprise du travail et des négociations en suspens. Le gouvernement serait même prêt à signer six des huit arrêtés quant aux statuts particuliers des enseignants. Un point capital de la plateforme revendicative. Mais la condition posée par l’Exécutif est la reprise sans condition des cours. C’est donc dans ce contexte que gouvernement et syndicats vont se retrouver ce mardi.

Négociations sans rétrocession ?

Si dans le rang de certains secrétaires généraux de centrales et confédérations on dit déjà que le gouvernement a fait un pas important en miroitant ces promesses aux enseignants, à la base par contre, on ne pense pas la même chose. Des communiqués du Front des enseignants se multiplient sur les réseaux sociaux pour mettre en garde les Sg qui oseraient conclure un marché de dupe avec l’Exécutif sans avoir constaté que les sous défalqués « illégalement » sont retournés aux travailleurs. Cette épée de Damoclès qui plane sur les responsables syndicaux risque de leur être fatale s’ils prennent le contre-pied de ce que veulent les syndiqués.

Risque de désobéissance…

Dans les prochains jours, certains Sg confédéraux risquent d’être comme des généraux sans troupe au cas où ils iraient, ce jour, mordre à l’appât du gouvernement pour des intérêts égoïstes. Il se susurre que dans le rang de ces secrétaires généraux, ce n’est plus la bonne entente et la même fermeté comme au début de la grève il y a deux mois. La majorité, en tout cas, aurait déjà un pied dans le camp de l’employeur. Beaucoup de surprises donc en téléchargement dans cette lutte syndicale. Et les probables schémas qu’il faut envisager est que, soit certaines centrales vont chercher à signer, unilatéralement, un communiqué appelant à la reprise, et la base qui ne se retrouverait pas dans les engagements pris, va désobéir ; soit certains syndiqués vont effectivement reprendre et on aura une école publique à double vitesse. Dans ce dernier cas, le gouvernement pourra à nouveau sortir l’arme du contrôle de la présence au poste suivie de la radiation. Mais contre combien d’enseignants ? Puisque connaissant la force du Front, on peut sans risque de se tromper affirmer qu’il y aura plus de résistants que de défaitistes. Ce qui va vicier davantage les choses. Autant avoir des négociations franches, sincères et consensuelles que de chercher à ouvrir un autre front. Cela y va de l’intérêt de tous. Et le dégel tant souhaité, c’est aujourd’hui ou jamais !

JB
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