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Art et Culture

Sélectionné dans le cadre de ‘’Visas pour la création 2018’’ : Sèdjro Giovanni Houansou honore le Bénin à l’international
Publié le mercredi 14 mars 2018  |  Matin libre
Sèdjro
© aCotonou.com par DR
Sèdjro Giovanni Houansou, jeune entrepreneur culturel béninois




(Une résidence d’écriture de trois mois au Sénégal et en Gambie)
Le jeune entrepreneur culturel béninois, Sèdjro Giovanni Houansou fait son petit bonhomme de chemin sous d’autres cieux. Par le biais d’une sélection internationale le dramaturge bénéficie de trois mois de résidence d’écriture qui lui permettront de sortir un nouvel ouvrage. Il séjourne en Gambie et au Sénégal.

Il est un jeune dramaturge qui s’affiche de plus en plus dans le paysage artistique et culturel béninois. Par la qualité de sa plume et son sens profond de la lecture sociale à travers ses textes, Sèdjro Giovanni Houansou attire davantage sur lui l’attention des experts internationaux. Il séjourne depuis mardi 27 février 2018 à Dakar au Sénégal, pour écrire une nouvelle pièce de théâtre à la hauteur de ses attentes. Après cette première destination où Sèdjro Giovanni Houansou passera deux mois à faire des recherches pour, comme il le dit lui-même « rencontrer des choses qui échappent à ceux d’ici et qui sont chères à ceux de là-bas », il mettra par la suite le cap sur la Gambie, où il fera un mois. Ce déplacement du jeune dramaturge béninois fait suite à ses précédentes sorties en Guinée Conakry, où il avait été convié à réfléchir sur les migrations clandestines en Afrique. Il avait alors développé un projet d’écriture intitulé « Egorythmes ». Mais le travail de SèdjroHouansou, devait continuer, tel qu’il le souhaitait car pour lui, écrire l’Afrique est plus qu’un simple leitmotiv. « Je suis souvent bousculé par l’envie de questionner pas seulement l’humain, mais l’humain africain sur une série de sujets intrigants et souvent dramatiques (…) et les réponses que je veux ne sont pas ni dans la bouche des professeurs d’université, ni dans celle des politiciens, encore moins des philosophes. Je cherche les réponses qui trainent sur le trottoir, dans les rues non pavées, dans les maisons sans toiture, dans la transpiration des jeunes qui limitent la mort… ».

Une joie d’être embarqué dans l’aventure…

C’est donc poussé à la fois par un désir de trouver des choses à partager qu’il passera du temps au Sénégal et en Gambie dans le cadre d’une résidence soutenue par le Ministère Français de la communication et de la Culture à travers l’Institut français. Et ceci, grâce au dispositif VISAS POUR LA CRÉATION, dont Sèdjro est l’un des lauréats 2018, choisi parmi une multitude de prétentions entre l’Afrique et les Caraïbes. Etait-ce aisé de conquérir le cœur de ce Jury ? Il faut croire que le parcours, la qualité de travail et surtout l’engagement du jeune auteur ont joué un grand rôle dans sa sélection. « Dans ce processus, j’ai été agréablement surpris par les soutiens que j’ai reçus de la part de grands professionnels du théâtre, que je n’ai jamais rencontrés, mais qui ont témoigné de la qualité de mon travail, pour avoir lu un ou plusieurs de mes textes dans les couloirs de circulation des œuvres dramatiques. Leur témoignage a été non seulement décisif, mais au-delà, j’ai surtout entendu me dire : il faut que tu continues ! », Laisse entendre Sèdjro Houansou. C’est dire que la reconnaissance du travail de l’artiste est en pole position dans le processus. Et parlant de reconnaissance, après sa première pièce « Sept milliards de voisins », écrite en 2012, qui est aujourd’hui l’une des œuvres les plus jouées de sa génération, ces trois dernières années ont permis à Sèdjro de s’illustrer dans l’univers de l’écriture dramatique à l’international. Lauréat 2016 du concours Textes en Scènes, il a été finaliste 2016 et 2017 du réputé prix RFI Théâtre francophone avec ses pièces « Courses au soleil » et « La Rue bleue ». En 2017, il est accueilli en résidence d’écriture à Conakry où il écrit « Egorythmes » une pièce polyphonique sur les Migrations clandestines en Afrique. Cette pièce, a été présentée en Guinée sur Univers des Mots, de Bilia Bah sous forme de maquette avec des acteurs et techniciens guinéens, français, suisses et belges, sous la direction du metteur en scène français, François Rancillac.

Ce à quoi on peut s’attendre…

Au cours de sa résidence actuelle, le jeune auteur aura à questionner l’articulation de l’idée du « départ » dans l’environnement socio culturel du Talibé ; pour faire corps avec une série d’urgences d’Afrique relatives à la thématique des migrations. À la fin, le texte qui sera produit sera restitué dans plusieurs pays à commencer par le Bénin (Cotonou, Porto-Novo, Abomey) ; le Mali (Bamako) et le Sénégal (Dakar). Ce sera aussi l’occasion pour l’auteur d’exprimer plus amplement sa reconnaissance à tous ceux qui ont contribué directement et indirectement à ce nouveau pas dans sa carrière. En attendant, l’Institut français de Paris, l’Institut français du Bénin, l’Institut français Léopold SédarSenghor de Dakar et l’Alliance française de Banjul accompagnent le jeune auteur dans sa recherche. Notons que le dispositif VISAS POUR LA CREATION est ouvert aux artistes résidant en Afrique ou dans les Caraïbes, justifiant d’une expérience professionnelle dans le domaine artistique concerné et qui ont besoin, pour développer leur création ou leur carrière, d’un temps de résidence de trois (3) mois à l’étranger. Il ne prend en compte que les talents qui méritent d’être accompagnés parce qu’on estime qu’ils ont de la matière. Si dans l’aventure actuellement Giovanni est pratiquement le seul béninois qui a pu avoir la chance de décrocher cette bourse, il est à espérer que les années à venir, le Bénin s’invite davantage au concert avec beaucoup d’autres jeunes artistes.

Teddy GANDIGBE
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