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Aimé Sèbio, manager de Flowers et entraîneur handball du Bénin : Don de Dieu ou l’homme atypique dans son job !
Publié le mercredi 14 mars 2018  |  Matin libre
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© Autre presse par dr
Handball / Stage de formation: Les directeurs techniques nationaux reçoivent leur diplôme




Un homme, une histoire… Celle d’Aimé Sèbio, Manager de Flowers handball club de Cotonou et entraîneur de la sélection masculine de handball du Bénin, reflète l’homme en personne. Atypique en son genre, il fait l’unanimité aussi bien par son dévouement au travail que son caractère impulsif.

Né le 27octobre 1980 à Lokossa, département du Mono dans une famille de six enfants dont il est l’ainé, Aimé Sèbio (en langue fongbé, Sèbio veut dire ce que le destin a demandé, ndlr) est l’actuel manager de Flowers handball club de Cotonou. Une équipe qu’il dirige aussi bien chez les hommes qu’au niveau des dames depuis 2006,mais entouré par des adjoints et une équipe technique dévouée à la tâche. Un poste qu’il cumule avec celui de l’entraîneur de la sélection masculine de handball du Bénin.

Et pourtant, il avait entamé sa carrière sportive en tant que pongiste (pratiquant de tennis de table) dans sa ville natale avec à la clé, le titre de champion départemental dans la catégorie cadette.Mais son histoire commença, quand un jour, les dirigeants l’Aso Baobab handball club de Lokossa lui ont fait appel pour palier un joueur blessé. ‘’L’équipe de Siamoa avait besoin d’un gaucher pour participer au championnat Cps. Et c’est comme cela Mr China est venu me chercher. A chaque fois que j’allais à l’entraînement, il me donnait de l’argent pour me motiver’’, a révélé Aimé Sèbio. Une source de motivation qui lui a permis de saisir sa chance avec une prestation remarquable. Il intègre l’équipe et a disputé plusieurs rencontres de championnat. ‘’De Cps, j’ai été sélectionné pour l’équipe nationale junior. Après, j’ai intégré l’équipe départementale sénior où j’ai participé au championnat national sénior en 1995 à Natitingou’’, a-t-il affirmé. Mais en 1998, ‘’on a balancé Siamoa à Aso Baobab de Lokossa, équipe avec laquelle j’ai fait deux saisons’’. Ses prouesses lui ont ouvert d’autres portes, puisqu’il a été repéré par les dirigeants de Flowers qui lui ont fait les yeux doux. ‘’J’ai été sollicité par Flowers pour prendre part à une compétition africaine de Coupe d’Afrique. Mon club n’a pas voulu me libérer mais moi j’étais parti de force puisqu’au terme du championnat, j’étais élu meilleur ailier’’, a fait savoir Aimé Sèbio.

Le rêve d’un grand ailier brisé, mais une autre carrière prit corps

Destiné à un meilleur avenir de handballeur, Aimé Sèbio a vu son rêve s’éteindre, quand il fut blessé au genou, l’obligeant à s’éloigner du terrain. ‘’Un jour, alors qu’on était à l’entraînement, j’ai été blessé au genou. Je devrais aller suivre des soins à l’extérieur mais ça n’a plus été fait’’, a-t-il raconté. D’où sa reconversion en tant qu’entraineur. ‘’Un jour, Charles Toko me dit que tu peux être un bon entraîneur. Tu lis bien les matches. Et c’est comme cela j’ai commencé par entraîner l’équipe féminine de handball, saison 2005-2006’’, a-t-il fait savoir. Et pour sa première fois sur le banc de Flowers dames, il était face à son ancien club Aso Baobab de Lokossa en finale de la Coupe de l’indépendance. Aimé Sèbio et ses joueuses ont courbé l’échine d’un but d’écart (au niveau des hommes, Flowers a encore perdu contre Pélican Hbc, ndlr). Mais ‘’vula prestation, les félicitations fussent de tous les côtés’’, a-t-il souligné.Et la cerise sur le gâteau a été sa nomination à la tête de Flowers en tant que Manager général. ‘’Juste après cette finale, c’est-à-dire le lundi, une note est sortie me nommant Manager général de Flowers’’, se réjouit Aimé Sèbio qui ajoute : ‘’ en ce moment, je n’avais aucun diplôme d’entraîneur’’. Une lourde responsabilité qu’il a su assumer puisque, depuis cette nomination, les années qui ont suivi ont été couronnées de succès. Ainsi, a-t-il été champion du Bénin au cours des saisons 2006-2007 ; 2007-2008 ; 2009-2010 ; 2010-2011 avec les hommes mais a réalisé le doublé (Champion du Bénin en hommes et dames) de façon successive au cours des saisons 2011-2012 ; 2013-2014 ; 2015-2016 (en plus vainqueur de la coupe du Bénin en hommes et dames et 2016-2017. Aucun entraîneur n’a encore réalisé un tel parcours au Bénin au niveau du handball. C’est d’ailleurs à ce titre qu’il a été élu meilleur entraineur de l’année à l’occasion de la première édition du ‘’Salon des Sports du Bénin’’.Sous sa houlette, l’équipe de Flowers a été plusieurs fois désignée meilleur club du Bénin par le Fonds national pour le développement des activités de jeunesse, des sports et des loisirs (Fndajsl) du Ministère des sports respectivement en 2010, 2011 et 2012. A ce jour, l’équipe de l’actuel maire de Parakou Charles Toko, reste incontestablement le seul club au Bénin à réaliser le doublé (hommes et Dames), que ce soit en championnat ou en Coupe du Bénin depuis 1962, année de création de la Fédération béninoise de handball.

Promu à la tête de la sélection nationale junior du Bénin…

Ces brillantes prestations ont poussé les responsables de la Fédération béninoise de handball à lui confier la sélection nationale masculine du Bénin en 2012. Avec cette sélection, les rendements n’ont pas été aussi attrayants qu’en club. Mais on retiendra d’Aimé Sèbio, qu’il aperdu à deux reprises la finale de la phase zonale du Challenge Trophy mais en a gagné une seul fois (2016). Sur le plan continental, il a été vice-champion chez les hommes pour le Challenge Trophy puis a œuvrépour le sacre africain du Challenge Trophy au niveau des dames à Dakar au Sénégal (2017). ‘’Aimé Sèbio a changé les donnes. Alors que l’équipe béninoise était en difficulté, il est venu puis a changé le système de jeu. Ce qui a permis à l’équipe de battre le Cameroun pour décrocher le titre continental, qui donne droit au Challenge Trophy mondial’’, a avoué Ospisse Metoli, journaliste sportif à l’Ortb et présent à Dakar pour la compétition.
Le diplôme du second degré obtenu dans une situation drôle…

Mais avant qu’Aimé Sèbio, père de deux belles filles, ne se voie confier cette sélection nationale, il a suivi un stage de formation des entraîneurs de second degré. Et pourtant, il n’avait pas le premier degré. Il s’en souvient comme si c’était hier. ‘’J’ai participé à un stage au Congo qui a duré 10 jours. Le stage était destiné aux entraîneurs de second degré alors que moi, je n’avais même pas le diplôme du premier degré. Mais le président Arèmou est intervenu en disant à l’expert que je peux le faire. C’est comme cela que j’ai pu participer à la formation’’, a-t-il affirmé. Un stage au terme duquel le Manager qui pèse 92Kg pour 188cm de taille a fini deuxième au niveau de l’Afrique sur les 42 participants. ‘’C’est comme cela j’ai eu mon diplôme d’entraîneur du second degré’’, a-t-il ajouté. Mais avant, une scène s’est produite.

‘‘En effet, l’expert, pour tester ce que j’avais dans le ventre, a demandé devant tout le monde que j’aille au tableau pour leur montrer comment faut-il jouer face à une défense 6-0 et comment faut-il jouer face à une défense 5-1. J’ai commencé par le lui expliquer. Il a compris que celui-ci maitrisait les donnes et il m’a demandé d’aller m’asseoir. Il ne s’attendait pas à ça. Il a été certainement satisfait et convaincu finalement que j’avais ma place à ce stage’’, a relaté Aimé Sébio. ‘’ A la fin de la formation, il (Paul) m’a remis mon diplôme en disant, ce petit est un bon petit. Jusqu’aujourd’hui, on a gardé de très bonnes relations, et il m’envoie parfois des documents’’, a-t-il complété. Mais après ce diplôme, il a suivi d’autres formations pour mieux s’aguerrir et murir en expérience.

Sa force, son secret et sa méthode de travail dévoilés

Atypique et unique en son genre de par son caractère impulsif, la force de Aimé Sebio est le travail et la rigueur. Deux éléments sur lesquels il se table pour atteindre ses objectifs. Par contre, la documentation et les formations sont les secrets de sa réussite en handball.

‘’Moi, je n’ai pas fait l’institut de sport. C’est pourquoi, j’aime la documentation. Je fouille beaucoup. J’ai des CD des entrainements, des CD où on explique à qu’elle moment il faut exploiter telle forme de défense, ou il faut adopter telle forme d’attaque. Quand tu es dans telle situation, ce qu’il faut faire’’, a-t-il dit tout en avouant sa méthode de travail. ‘’J’échange beaucoup avec mes joueurs. J’ai des joueurs qui ont déjà participé au moins à une coupe du monde junior. Ils ont le minimum d’expérience. Donc, on échange et on trouve les solutions ensemble. Mais à des moments donnés, j’impose mon véto.Mais à des moments donnés aussi, je leur permets de participer à la décision. C’est ça qui fait qu’il y a une cohésion au niveau du groupe.

Faut pas dire que c’est toi qui est entraîneur donc, c’est toi qui connaît tout’’, a laissé entendre celui qui est père de deux belles filles.

Les objectifs de Aimé Sèbio…

A 38 ans, Aimé Sèbio a des objectifs à atteindre et rêve toujours gros. A l’en croire, son premier objectif est d’amener l’équipe de Flowers à un niveau acceptable au cours d’une campagne africaine notamment, la Coupe d’Afrique des clubs champions ou la Coupe d’Afrique des vainqueurs de coupe et surtout, atteindre la barre du carré d’as. ‘’Outre l’équipe du Pélican qui avait réalisé une telle prouesse en 1998, aucune équipe béninoise n’a plus atteint ce niveau’’, a-t-il martelé. Il rêve aussi de voir l’équipe nationale rééditer l’espoir de 2016 et 2017 en gagnant la phase zonale de Challenge Trophy, mais surtout celle continentale qui donne désormais droit à la participation à la Coupe du monde junior (la formule a été changée). ‘’Par rapport à cela, on doit travailler davantage pour atteindre l’objectif’’, a-t-il confié. Cependant, il pense aussi léguerles choses dans les années à venir à d’autres générations et se consacrer à la formation de jeunes talents tout en ayant une voix décisionnelle au sein des différentes sélectionnes nationales du Bénin.

Dossier réalisation par : Abdul Fataï SANNI


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