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Protection du patrimoine faunique béninois: La nécessité de la sensibilisation répressive pour sauver les espèces menacées d’extinction
Publié le mercredi 21 mars 2018  |  L`événement Précis




L’étape de la sensibilisation verbale est dépassée. Seule, la sensibilisation répressive peut garantir une protection pour les espèces intégralement protégées. Cela s’illustre par la série de décisions prononcées par la justice. En effet, depuis les condamnations fermes enregistrées en 2017, dans le cadre de la lutte contre la criminalité faunique, on note qu’il y a plusieurs qui, sauf erreur, sensibilisent mieux les trafiquants. Parlant de la sensibilisation répressive, certaines condamnations sont en phase avec la loi n°2002-16 du 18 octobre 2004 portant régime de la faune en République du Bénin. Un regard rétrospectif sur ces décisions de justice permet de se rendre compte que des trafiquants ont écopé de privation de liberté allant de 2 mois jusqu’à 60 mois. Ce qui a plus réjoui les activistes est la décision du tribunal de Kandi qui a condamné un des trafiquants arrêtés en juillet 2017 dans l’affaire de commercialisation de 20,09 kg d’ivoire à Gogounou, à 5 ans de prison ferme. Cette condamnation fait penser à l’article 154 de la loi évoquée supra. Cet article « punit d’une amende de 300 000 à 800 000F et/ou d’un emprisonnement de 6 mois à 5 ans quiconque importe, exporte, réexporte ou commercialise des animaux sauvages ou leurs trophées et dépouilles en dehors des cas permis ». Ce qui a fait couler beaucoup de salive est la décision de la Cour d’Appel de Parakou qui a réduit la peine privative de liberté de 40 et 48 mois, et les trafiquants libérés après 6 mois de détention avec une amende de 1.000.000F CFA. Or, ces trafiquants ont été condamnés plutôt à 40 et 48 mois avec une amende de 400.000F CFA et au paiement à l’Etat béninois de la somme de trois millions (3.000.000) de francs CFA à titre de dommages-intérêts. Cette décision de la Cour d’Appel, au lieu d’être dissuasive était sans risque de se tromper favorable aux trafiquants qui, certainement, ne regretteraient pas l’acte posé et pourraient saisir d’autres occasions pour commettre les mêmes forfaits sachant que c’est un business très rentable. Face à cette situation, DOVI Homéfa, activiste environnementaliste, Coordonnateur Adjoint du programme « Appui à l’Application des Lois sur la Faune et la Flore au BENIN souhaite que « les trafiquants soient rigoureusement sanctionnés et sans clémence conformément à la loi sur la faune. C’est la seule voie efficace pour sensibiliser et combattre toute personne impliquée dans ce trafic ». Pour sauver le reste du patrimoine faunique béninois, il conseille d’accompagner le gouvernement dans cette noble lutte contre la criminalité faunique, si nous voulons véritablement conserver les rares espèces comme l’éléphant en voie d’extinction au profit des générations futures.

Emmanuel GBETO
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