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Editorial : L’arbre, un compagnon de vie
Publié le mercredi 21 mars 2018  |  Fraternité




« Qui a planté un arbre n’a pas vécu inutilement », dit l’adage. Si mettre un plant en terre est déjà un acte salutaire, il faut encore pouvoir l’arroser de manière constante, en prendre soin pour lui garantir une croissance certaine afin de profiter de ses bienfaits. Cette journée, celle du 21 mars, offre chaque année l’opportunité à chacun et à tous de s’interroger sur son rapport avec l’environnement. En effet, fidèle à ses habitudes, l’Organisation des Nations-Unies a cru devoir décréter une journée dédiée, non pas à l’arbre, mais aux forêts. Pour inciter la population mondiale à s’intéresser de près à cette journée qui ne peut passer inaperçue, un lien, à la fois subtil et ténu, a été opéré entre les forêts et l’urbanisation. « Faisons de nos villes des lieux plus verts et plus sains où il fait bon vivre ». Tel est le slogan retenu à l’international pour capter l’attention des uns et des autres.
Pour éviter que l’opinion internationale et même nationale reste indifférente à cette journée, l’Onu a trouvé la formule pour amener les citadins à opérer des choix conséquents. En effet, une ville sans végétation, sans arbres, sans espaces verts est une ville où il ne fait pas bon vivre. En ville, la forêt filtre l’air en absorbant les polluants. « Les forêts et les arbres, de par leur capacité à stocker le carbone, contribuent à atténuer les effets du changement climatique dans les zones urbaines et en périphérie. En plantant des arbres à des endroits stratégiques en zone urbaine, on rafraîchit l’air (jusqu’à 8°C en moins), ce qui se traduit par une réduction de 30% des besoins en climatisation. En ville, les arbres constituent d’excellents filtres de l’air puisqu’ils éliminent les particules fines et les polluants présents dans l’atmosphère. Mieux, les arbres atténuent la pollution sonore en protégeant les habitations du bruit provenant des routes et des zones industrielles qui les entourent.
Le thème choisi est encore plus pertinent qu’il est en lien avec les objectifs de développement durable définis par l’Onu. Comme chacun sait, l’objectif 11 a trait aux villes et aux communautés durables, l’objectif 13 est lié aux mesures relatives à la lutte contre les changements climatiques et l’objectif 15 concerne la vie terrestre. Le monde connaît à l’heure actuelle, une urbanisation sans précédent. Selon des estimations, 6 milliards de personnes, soit l’équivalent de 70% de la population mondiale, vivront dans les villes à l’horizon 2050. Ce la ne doit aucunement être perçu comme une menace, car l’urbanisation croissante n’est pas nécessairement synonyme de villes polluées. Comme le démontrent certaines études, « les forêts dans les zones urbaines et en périphérie contribuent à filtrer et à réguler l’eau, permettant ainsi à des centaines de millions de personnes d’avoir accès à une eau douce de qualité. Les forêts protègent également les bassins versants et préviennent les inondations du fait que les arbres stockent l’eau dans leurs parties aériennes et dans le sol ».
Le Bénin n’est pas détaché de ce concert mondial pour l’environnement. Dans son axe stratégique n°7, le Programme d’actions du gouvernement prévoit faire de nos cités urbaines, des villes vertes et résilientes. Une ambition qui tranche avec la conception qu’a le Béninois de l’arbre. Par ici, l’arbre est considéré comme cette chose encombrante qui offre néanmoins de l’ombre, qui produit de l’oxygène et de laquelle il faut tirer du bois, des racines, des feuilles pour satisfaire divers besoins. Dans notre pays, la désertification avance à grands pas et le désintérêt des habitants des villes pour les arbres est manifeste. C’est au gouvernement, à travers le ministère du cadre de vie, de mener les diligences nécessaires pour que la perception des Béninois vis-à-vis de l’arbre change. Il en est de même des communes appelées à jouer leur partition dans ce combat pour la promotion des villes vertes. Il y va du mieux-être de chacun et de tous.
Moïse DOSSOUMOU
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