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En vérité : Dégel en vogue !
Publié le lundi 26 mars 2018  |  Fraternité
Ecoliers
© aCotonou.com par Matin Libre
Ecoliers beninois




Il souffle un vent de suspension, et lentement mais sûrement, le mercure de l’étouffante grève chute. Bouffée d’oxygène par-ci, division fratricide des syndicalistes par-là…Depuis l’audace de l’intersyndicale des enseignements maternel et primaire, le mur syndical ne fait que se lézarder. En vogue, pour ne pas dire à la mode, le dégel gagne du terrain et comme un extincteur, éteint, une à une, les flammes rampantes d’une année blanche. Bien vrai, il reste encore d’ardentes braises sur lesquelles soufflent les magistrats et le personnel de la santé mais, pas suffisamment assez pour faire fondre la position gouvernementale.
En définitive, les interminables négociations et, sans doute, l’usure de la grève, ont fini par fragiliser l’union syndicale. Les signes et les actes sont patents. Dans le secteur éducatif, au primaire, ça a repris. Au secondaire, les vacataires qui constituent la grande masse des enseignants retournent aussi à la craie. Au supérieur, le ton est à la conciliation et la météo annonce une reprise pour les tout prochains jours même si là, il serait vraisemblablement question d’un moratoire de trois mois.
En un mot, inexorablement, la situation se normalise et au grand bonheur des apprenants, l’école retrouve ses instants de gaieté et de partage. Mais, il aura d’abord fallu la suspension de la grève par l’intersyndicale de la maternelle et du primaire, pour que tout s’enchaîne.
A présent, désavoués et plus que jamais contrariés par les syndicats à la base, le Front et les Centrales et Confédérations se cherchent une glorieuse porte de sortie. Largement entrouverte, elle conduira à coup sûr à un dégel total. Quoi qu’il en soit, le premier sursaut en vue du dégel laisse désormais place à l’épidémie ‘‘suspension’’. Face au spectre d’une année blanche et à un jusqu’au-boutisme aux relents politiques, elle fait rage. Piqués au vif et alités par l’oisiveté, les enseignants, à la queue leu leu, lâchent du lest.
Conséquence, les négociations s’intensifient et la grève compte ses derniers jours. Heureusement, la belle école asphyxiée et grabataire n’est pas morte. En dépit des séquelles et d’évidents troubles d’échecs massifs aux examens, elle revit et survivra à ses bourreaux. Pour le moment, c’est le plus important.
Toutefois, quand presque toutes les années scolaires et académiques se suivent et se ressemblent, il y a lieu, pour une renaissance de l’éducation au quartier latin de l’Afrique, d’attaquer le mal à la racine. Déjà, au prix fort, des générations ont payé l’instabilité des calendriers scolaires. Cette année, les apprenants ne font pas exception à la règle.
Alors, même si le dégel à l’école est nos portes, notre joie ne peut qu’être mitigée. Certes, pour l’instant, priorité à une reprise générale des classes. Elle est en bonne voie. Mais, quand les grèves cycliques étouffent la qualité de l’enseignement et paralysent l’administration, forcément, les bénéficiaires en tête, et toute la nation en général, en ont marre ! Et si toujours, il en est ainsi, par tous les moyens, il faut définitivement guérir les partenaires sociaux d’un mal qui ne fait qu’emporter l’école et le service public dans ses flots. Trop, c’est trop. Et en principe au Bénin, pays très pauvre et en quête d’émergence, qui dit grève ne devrait pas avoir le droit d’être gai. Mais hélas !
Angelo DOSSOUMOU
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