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Adjinakou N° 2174 du 28/2/2013

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Arrestations tous azimuts sous le changement : Sommes-nous toujours dans un Etat de droit?
Publié le vendredi 1 mars 2013   |  Adjinakou


Conférence
© aCotonou.com
Conférence de presse du président Thomas Yayi Boni


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Depuis le week-end dernier, une rumeur de coup d'Etat agite la République avec à la clé, des interpellations et des arrestations. Il y a quelques mois, cette même rumeur a circulé et a conduit à des arrestations puis à un exil forcé pour une supposée tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat. Il y a lieu de se demander si le Bénin est encore un Etat de droit

Décidément, Johannès Dagnon, expert-comptable et cousin de Patrice Talon, l'homme d'affaires béninois accusé d'être le commanditaire de la supposée tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat, Boni Yayi, n'est pas au bout de ses peines. Gardé à vue à la Brigade de recherches de Cotonou pour "délit de rencontre", il vient de voir sa garde à vue proroger une seconde fois en l'espace d'une semaine. Prorogée une première fois le lundi dernier, sa garde à vue vient à nouveau d'être prorogée par le Procureur de la République, Justin Gbènamèto. On se rappelle qu'il a été interpellé dans la matinée du vendredi dernier à son bureau sis à Ganhi. Ecouté, il a été placé en garde à vue à la brigade de recherches de Cotonou. Comme si cela ne suffit pas, son bureau a été perquisitionné trois fois de suite selon un communiqué rendu public par ses associés, dont une nuit notamment le samedi 23 février 2013 sans aucun mandat et des documents ont été emportés dont ses ordinateurs (portable et fixe) et son imprimante. Ces perquisitions avaient été menées par une quinzaine d'agents qui n'ont pris aucune mesure de sécurité pour son bureau.

Parmi tant d'autres

L'expert-comptable fait en réalité partie de la série des personnalités interpellées puis arrêtées le week-end suite aux rumeurs de coup d'Etat. Sont aussi détenus dans le cadre de ce dossier, deux hauts gradés de l'Armée béninoise notamment un Commandant de la gendarmerie nationale. Ce qui est reproché à Johannès Dagnon, c'est d'avoir rencontré son cousin, Patrice Talon lors de son dernier voyage à Paris. C'est à croire que les parents de l'homme d'affaires béninois n'ont plus le droit de le rencontrer à Paris parce qu'il est activement recherché au Bénin. Le faire, c'est qu'on vous soupçonne de fomenter un "coup" contre Boni Yayi. Un journal de la place ne croyait pas si bien dire en faisant remarquer que la "Talonphobie" est de retour. La preuve, c'est que les explications du Procureur de la République sont toujours attendues, lui qui devait donner une conférence de presse le dimanche dernier mais à la dernière minute, elle a été annulée. Il n'a certainement pas encore trouvé ce qu'il pourrait reprocher à Johannès Dagnon. C'est d'ailleurs, pourquoi, il multiplie les prorogations de sa garde à vue. Il ne serait pas donc surprenant qu'il lui trouve un bon chef d'inculpation pour le maintenir dans les liens de la détention. En attendant, son avocat, Me Djogbénou qui n'a pu rencontrer son client détenu a adressé une lettre ouverte au Procureur de la République pour dénoncer les violations des libertés individuelles au Bénin.

Dans le rétroviseur

Quelques mois auparavant, c'est le ministère de l'Intérieur qui se fend d'un communiqué faisant état d'une déstabilisation de l'Etat qui se prépare par l'opposition en complicité avec les syndicats et une partie de la société civile et financée par l'homme d'affaires, Patrice Talon. La suite, on la connaît. Comme cette filière n'a pas prospéré, la supposée tentative d'empoisonnement du Chef de l'Etat a été saisie au bond pour aboutir à des arrestations. Si Patrice Talon n'avait pas pris ses jambes au cou, il serait aussi en prison comme un vulgaire voleur de moutons. Depuis lors, sa famille et ses proches sont persécutés.

Cette situation qui ne fait pas honneur au Bénin a fait sortir certains députés de leurs gonds à la plénière du lundi dernier. L'honorable Rosine Soglo de la Renaissance du Bénin(Rb) qui soutient les actions du Chef de l'Etat s'est insurgée contre ces arrestations sans raison valable. A l'en croire, c'est comme si on n'est plus dans un Etat de droit. Alors, elle supplie Boni Yayi pour que ces dérives cessent afin que le Bénin ne soit transformé en un pays de non-droit. Elle sera soutenue par son collègue de l'Union fait la Nation(Un), Antoine Kolawolé Idji. Comme ces députés, il y a beaucoup de béninois qui ont de plus en plus peur et s'interrogent sur ce qui se passe réellement au Bénin.

Edgar Gnimavo

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