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Démission de Célestin Kponnon : Après la Cour, l’Unamab à l’épreuve de la destabilisation
Publié le mercredi 4 avril 2018  |  Matin libre
Célestin
© aCotonou.com par DR
Célestin Kponnon, ancien secrétaire adjoint du bureau exécutif de l’union nationale des magistrats du Benin




L’Union nationale des magistrats du Bénin (Unamab) est dans le viseur du gouvernement. L’Exécutif compte bien fragiliser ce puissant syndicat qui continue de conduire avec succès son mouvement de grève. Et pour cause, la démission annoncée d’un membre du Bureau exécutif de l’Union ressemble bien à une manœuvre téléguidée par le gouvernement.

Face à la résistance étalée par l’Unamab depuis quelques temps, le gouvernement a-t-il fait recours à la ruse pour la déstabiliser? Tout porte à le croire. La défection d’un membre du Bureau exécutif de l’Unamab rendue publique lundi soir est vraisemblablement l’une des trouvailles de l’Exécutif pour atteindre son objectif. Le magistrat Célestin Kponnon a en effet démissionné du bureau fraichement élu de l’Union. A peine la nouvelle a fuité que les journaux préposés à la propagande du gouvernement l’ont relayée abondamment le mardi. Ils semblent ainsi célébrer un coup dur porté par leur partenaire au syndicat des magistrats désigné comme l’ennemi de la Rupture. La méthode est bien connue. On peut y voir une énième tentative ourdie par le gouvernement pour entamer le moral des magistrats qui observent un mouvement de grève depuis plusieurs semaines. Plusieurs éléments soutiennent cette analyse. A en croire le président de l’Unamab, certains syndiqués sont bien tentés de reprendre le travail face à certains actes du gouvernement. L’Exécutif a en effet choisi de « soumettre les magistrats à la faim», à l’entendre. Une mesure cruelle et déstabilisante. Par ailleurs, le président Marc Robert Dadaglo a, dans un message publié lundi soir, précisé que « d’autres fonctionnaires qui ont fait la grève comme nous et même plus que nous ont vu leur salaire payé intégralement». Il ajoutera : « la défalcation opérée en notre sein, l’a été de manière sélective et provocatrice». Des indices qui prouvent que le gouvernement s’est engagé à affaiblir l’Unamab qui a réussi jusque-là à ne pas tomber dans ses pièges. Sans doute, l’Union des magistrats est-elle devenue une organisation qui empêche le gouvernement de détruire les derniers acquis de la démocratie par des réformes liberticides. Et elle n’est pas la seule à subir les assauts de l’Exécutif. La Cour constitutionnelle, institution constitutionnelle vit actuellement un drame. Parce qu’elle a refusé de tremper dans des compromissions avec le pouvoir, elle fonctionne sans moyens financiers depuis le début de l’année (Lire Matin Libre du mardi 03 avril 2018). Jugée en effet trop indépendante et non soumise, la Haute juridiction dirigée par le très respecté Professeur Théodore Holo devrait disparaître dans les premières semaines de 2018. En tout cas, selon nos sources, certaines personnes avaient négocié la démission de plusieurs Sages. Si la manœuvre avait prospéré, l’équipe conduite par le Professeur Holo devrait être paralysée jusqu’à la fin de son mandat en juin 2018. Mais seul le Conseiller SimpliceDato a remis sa démission. Réduite à six membres depuis le 26 janvier dernier, l’institution continue heureusement de sauvegarder la démocratie béninoise. C’est donc clair : Patrice Talon et son gouvernement n’admettent pas la contradiction. Les membres de l’Unamab doivent donc davantage comprendre le modèle dangereux que prône l’Exécutif et rester unis. L’indépendance de la justice en dépend.

M.M
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