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Dossier Fnm : Le juge relaxe Komi Koutché
Publié le lundi 9 avril 2018  |  Matin libre
Komi
© aCotonou.com par DR
Komi Koutché, ministre des finances, de l’économie et des programmes de dénationalisation,




06 avril 2018 ! Double date historique pour le Président Patrice Talon que le Ministre d’Etat Komi Koutché. Les deux personnalités la retiendront l’un pour un souvenir amer, et l’autre pour la consécration de la foi de David contre le géant Goliath. C’est le tribunal de première instance de Cotonou qui donne flanc à une telle allégorie pour avoir vu un justiciable particulier au cabinet du juge d’instruction. Komi Koutché ne pouvait pas passer inaperçu avec sa taille de 1m 85 et reconnaissable par sa coiffure de raie. Quand il a monté les marches du tribunal, tous les demandeurs de casiers judiciaires ou autres pièces à légaliser, l’épient du regard. Certains l’ont suivi jusqu’à l’entrée de cabinet du juge d’instruction avant de se faire éconduire.

Quand il entre au cabinet du juge d’instruction ce matin du vendredi 06 avril 2018, on peut noter quelques agitations frénétiques du côté du Parquet. En effet, c’est le Parquet notamment le Procureur de la République, le magistrat Gilbert Ulrich Togbonon qui est à l’origine de la délivrance du mandat d'arrêt du Ministre d’Etat Komi Koutché. L’attente aura duré moins d’une heure aussi bien pour les curieux que pour le parquet. Aux environs de 9h30, la silhouette massive de l’ancien Directeur Général du Fonds National de la Micro finance traverse le seuil de l’allée des juges d’instructions, les parquetiers froncent les sourcils tandis que Komi Koutché lève son chapeau panama et passe la main gauche dans sa raie scintillante. Nous l’avions aussitôt approché en lui tendant le microphone de notre portable. Il nous fixe du regard, sourit et accepte répondre à trois(03) questions au plus. Mais votre journal lui en a posé quatre.

Brève interview exclusive avec Komi Koutché "La justice est le dernier rempart de notre démocratie"

Monsieur le Ministre d’Etat Komi Koutché, vous vous êtes rendu enfin au cabinet du juge d’instruction ! Comment ça s’est passé ?

Je ne me suis pas rendu enfin Votre mot « enfin ! » cache sans doute une velléité. La raison de mon absence est de notoriété publique. J’ai fait le choix d’aller étudier au-delà de nos frontières pour pouvoir cerner davantage les outils qui appréhendent les défis du développement économique et financier. Le temps, le meilleur moment, c’est aujourd’hui, 06 avril 2018. Le juge m’a écouté conformément au code de procédure pénale dans le cadre de ma gestion sur la période de six (06) mois en 2013 du FNM.

Peut-on dire que vous êtes libre de vos mouvements ?

Comme vous le constatez. Le juge après avoir lu ce que l’accusation conduite par le Procureur de la République a mis à ma charge a ordonné que je sois libre de mes mouvements pour pouvoir vous parler par exemple ! Au cœur de notre code de procédure pénale, la protection de l'innocent est en place de choix. J'exprime avec force que les juges ont entre les mains l'avenir de la Nation. La justice est le dernier rempart de notre démocratie. La justice et le pouvoir politique, c'est une affaire de Roseau et de Chêne. Oui ! Beaucoup de juges sont encore attachés d'une part à la présomption d'innocence et d’autre part à la liberté qui est la règle et la détention l'exception.

Avez-vous le sentiment d’avoir été persécuté par le Président Patrice Talon par le biais du Garde des Sceaux, Ministre de la Justice, Joseph Djogbénou qui a donné des instructions au Procureur de la République, Gilbert Ulrich Togbonon ?

Le sentiment que j’ai, je vous le dis sincèrement c’est que j’ai une seule carte d’identité, un seul passeport et une seule nationalité. Ce pays, il est le mien. (Il sourit)

Quel sentiment vous anime après cette décision du juge qui préfère vous poursuivre sans mandat ?

Un sentiment de foi en l'avenir. Au-delà de tout, cet exercice que je fais pour la première fois (Rassurez-vous, je n'ai jamais été encore entendu par un commissariat ou une brigade dans ma vie car je m'arrange pour ne rien faire pour mériter cela) me donne deux sentiments. Celui de la confiance en ce qu'il y a encore dans notre justice un de ses pans qui demeure républicain, animé par des gens attachés à leur serment. De plus, je considère que je participe ainsi à un pas de plus vers la consolidation de notre démocratie.

Un mot pour conclure

Malgré cette liberté que le juge me donne, j'ai une pensée pour ceux qui, actuellement sont détenus ou poursuivis dans cette affaire dans la perspective de la révélation de la vérité. Que Dieu soit leur réconfort. Une pensée également à tous ceux qui souffrent de près ou de loin de cette procédure. Le temps reste le meilleur allié de l'homme.
Propos recueillis par

Jacques BOCO pour Matin Libre
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