Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Diplomatie
Article
Diplomatie

Projet Assurance pour le renforcement du capital humain: La nécessité d’impliquer le peuple dans le traitement de la protection sociale
Publié le mardi 17 avril 2018  |  La Nation






La réalisation judicieuse du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch) reste un défi pour le gouvernement et le chef de l’Etat. La mise en œuvre ne devrait souffrir d’aucune discrimination ni d’aucune exclusion que rien, absolument rien, ne saurait justifier dans un système de protection sociale organisé par l’Etat. A l’inverse, elle se devra d’être totale, massive, égalitaire et englober l’entièreté de la population d’un seul tenant. Elle ne devrait souffrir d’aucune déviance de ces normes ; autrement, du gros impact social et populaire attendu de ce projet phare, il n’y en aura point. Appel au chef de l’Etat !

Un adage dit trivialement qu’« Il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Le président de la République nous enseigne qu’en période de réformes et donc de bouleversements de toutes sortes, il peut arriver que le gouvernement fasse preuve d’insuffisance de réflexion dans la prise d’une décision, il lui appartient alors de rétropédaler à juste titre et à bon droit dans l’intérêt supérieur de la nation. Nous en convenons aisément. Il nous a, par ailleurs, toujours incités à faire valoir nos opinions aux fins d’amélioration de la gestion des affaires publiques.

C’est pourquoi, en toute humilité,nous adjurons sa Haute Autorité de bien vouloir considérer notre requête avec indulgence et de juger de l’opportunité de faire procéder à un enrichissement du décret 2017-362 du 12 juillet 2017 portant création attributions et fonctionnement du cadre institutionnel du pilotage du projet Assurance pour le renforcement du capital humain (Arch).

Le décret n’aurait-il pas omis d’inclure une représentation du peuple ?

De notre point de vue, il porte le projet qui répond à la plus forte consonance populaire qui soit, au milieu des quarante-cinq que compte le programme d’action du gouvernement bien qu’y occupant la dernière position linéaire. Il s’agit, en effet, d’un projet phare inédit du président de la République, du fait que jusqu’alors aucun chef d’Etat n’a jamais pris à bras-le-corps, cette cruciale question de la protection sociale du citoyen, abstraction faite du Régime d’assurance maladie universelle (Ramu) qui, outre le fait qu’il ne comportait pas la composante vieillesse, n’avait pu faire que long feu en raison de sa mauvaise conception. Lorsque nous passons en revue la panoplie des réformes opérées au terme des deux premières années d’exercice du pouvoir du président Talon, force nous est de reconnaître que le social n’a pas encore gagné ses lettres de noblesse ni la place qu’il mérite. La réalisation judicieuse du projet Assurance risque maladie et vieillesse est l’occasion de relever le défi ; encore faudrait-il qu’elle ne souffre d’aucune discrimination ni d’aucune exclusion que rien, absolument rien, ne saurait justifier dans un système de protection sociale organisé par l’Etat. A l’inverse, elle se devra d’être totale, massive, égalitaire et englober l’entièreté de la population d’un seul tenant. Elle ne devrait souffrir d’aucune déviance de ces normes ; autrement, du gros impact social et populaire attendu de ce projet phare, il n’y en aura point. De plus, sa réalisation devrait, dans notre entendement, contribuer à ramener la confiance qui n’est pas au beau fixe par les temps qui courent pour des raisons diversement appréciées, car il n’y a pas que les salaires qui font le bien-être des gens.
Le décret a donné tout pouvoir à l’unité de coordination pour mettre en œuvre le plan d’action adopté par le Conseil des ministres en vue de l’opérationnalisation du projet. A ce titre, le Conseil l’a créditée de l’initiative « d’élaborer les termes de référence pour la réalisation des différentes études nécessaires. » sans plus d’autres directives. En effet, nous n’y avons pas vu la philosophie qui devra sous-tendre et régir ces termes de références ; rien qui fonde et oriente les actions de l’unité de coordination si ce n’est ses propres appréciations. De toute évidence, la philosophie et la stratégie que mène cette dernière pour exécuter la mission que le chef de l’Etat lui a confiée diffèrent à plus d’un égard de celles que nous proposons. La sienne paraît sélective et graduelle établissant un lien corrélatif avec le budget disponible. La nôtre est égalitaire, massive et indépendante des aléas du budget national compte tenu de la nature populaire et extensive des primes au plus large rayon d’action possible que nous prônons. De cette dichotomie résulte notre obligation morale d’exercer autant que de nécessaire, la pression qui convient sur ceux qui sont chargés de traiter ce dossier ; aussi n’aurons-nous de cesse que de faire entendre notre voix et celle des sans-voix au Père de la Nation. Nous en appelons, alors à sa Haute Autorité avant qu’il ne soit trop tard.
Au demeurant, nous nous permettons de rappeler que le projet est intrinsèquement de nature sociale ; qu’il s’agit ni plus ni moins d’une révolution sociale qui ne peut tenir sa légitimité que de l’adhésion populaire ; et que de manière discursive, le gros du peuple ne peut en être tenu à distance. C’est ce peuple-là qui a porté le président de la République au pouvoir plus que ne l’a fait la classe politique ; et il attend le retour de l’ascenseur en grande pompe. Ce projet devrait en être l’occasion toute rêvée.

Impliquer le peuple

L’entretien que nous avons pris le risque d’obtenir du président de l’unité technique de coordination qui pilote la composante protection sociale du programme Arch, en nous invitant de notre propre chef et non moins de crâne manière dans le débat, nous a permis non seulement de prendre attache avec sa vision du projet, mais également de mesurer toute la responsabilité qui pèse sur ses épaules ainsi que sur celles de ses coéquipiers. Il s’agit, en effet, d’édicter, pour le long terme, les règles et de déterminer les institutions qui régiront la protection sociale, de tout un chacun de nous et de toute une nation qui en a été privée depuis toujours. L’erreur ne saurait donc être permise.
Au-delà de cet entretien et au milieu des questionnements qui n’avaient pourtant de cesse de nous turlupiner, nous avions été amené à nous intéresser à la composition de l’unité de coordination. Nous nous sommes aperçu qu’elle comprenait cinq membres, tous auréolés de diplômes qui méritent respect. Docteur en économie des ressources humaines et spécialiste de politique sociale ; Docteur en économie du développement ingénieur statisticien ; Docteur en économie de la Santé ; Master en économie de santé et Master en Microfinance. Bref, une belle équipe d’universitaires; bien calés, à n’en pas douter, dans leur savoir et, probablement, bien nés. Mais, dans cet aéropage commis pour trouver la solution adéquate à un problème social d’envergure nationale, nous n’avons pu compter un seul représentant du peuple. Et pourtant, c’est ce peuple-là qui est au cœur de la mission que le décret a confiée à l’unité de coordination dont les conclusions seront entérinées par le chef de l’Etat confiant qu’il est en l’équipe qu’il a commise.
Mais nous avons des appréhensions que nous avons le devoir citoyen de lui exprimer ; aussi avertissions-nous déjà dans une précédente réflexion en des termes qui suivent : « …. Et il est de notre opinion que pour régler, une fois pour toutes, et correctement ce problème de protection sociale, il convient d’associer le gros du peuple qui a souffert effectivement de son manque. La chose ne saurait être réglée dans le cadre feutré des seuls fonctionnaires qui ne peuvent prendre toute la mesure du drame et qui pourraient, le cas échéant, céder à des intérêts obscurs incompatibles avec les intérêts du peuple. C’est lui, le gros du peuple, qui a été etcontinue d’être la victime expiatoire de l’incurie, en la matière, des gouvernements qui se sont succédé jusqu’alors et qui en a gros sur le cœur. Il n’est tout simplement pas convenant ; il est tout à fait immoral qu’il ne soit pas, d’une manière ou d’une autre, associé à l’équipe chargée de faire des propositions au chef de l’Etat ».
Ces derniers temps, et nous en avons fait cas dans nos réflexions, le chef de l’Etat impose de plus en plus sa stature sociale. Gageons que si le décret sur la sellette devait être pris ces jours-ci, sa Haute Autorité n’aurait pas manqué d’y inclure, tout naturellement, une bonne représentation du peuple ; seulement, il date depuis juillet 2017 et c’est là tout le problème. Mais le président de la République nous enseigne, de par ses pratiques et ses actes, que la gestion des affaires publiques se doit d’être perfectible autant que faire se peut. Aussi notre humble vœu serait qu’il plaise à sa Haute Autorité de faire adjoindre à l’équipe de coordination technique une représentation officielle du peuple qui pourrait être composée de quatre citoyens de divers horizons. L’avantage de cette procédure serait qu’elle ne nécessitera point une retouche formelle du décret, mais requerra, tout au plus, des instructions idoines à l’adresse de l’unité de coordination d’autant qu’elle est placée sous l’égide du président de la République lui-même par le comité de supervision interposé, il est vrai. Nous en appelons à sa magnanimité pour ce faire.

L’unité de coordination se serait-elle permis à son tour de maintenir le peuple à l’écart ?

S’il est vrai que le décret n’a pas prévu une représentation du peuple, il n’en demeure pas moins vrai qu’il a stipulé en son article 5 que « l’unité de coordination du projet peut faire appel à toute personne physique ou morale susceptible de l’aider dans l’accomplissement de sa mission. » Nous ne savons pas si le président de cet organe s’est déjà saisi de cette disposition pour faire appel non pas seulement à d’autres techniciens, mais également au peuple en tant que tel. S’il l’a fait, c’est tant mieux et tout à son honneur ; s’il ne l’avait pas fait, elle aurait commis une erreur qu’il lui appartiendra de réparer, car il y va du bien-être physique de toute une nation. C’est une responsabilité immense devant l’histoire que le chef de l’Etat lui a confiée ; et je préjuge que, nonobstant sa composition uniforme d’universitaires, l’unité de coordination qu’il préside saura appréhender toute l’ampleur pratique du projet au-delà de toute autre considération.
En tout état de cause et en ce qui nous concerne, nous éprouvons la fierté et la satisfaction d’avoir joué notre partition non seulement en sensibilisant, sans relâche, l’opinion publique sur le sujet depuis huit ans, sans jamais avoir été ni commandité ni intéressé par quiconque ; mais encore en prenant le risque effectif, avec l’appréhension d’être éconduit, d’intervenir dans le débat par rien d’autre motivation que la seule conscience citoyenne que nous a inculquée notre feu père, docteur en médecine de son état et ancien ministre de la République, en mettant gracieusement à la disposition de l’unité de coordination tout ce que nous avons écrit sur le sujet jusqu’alors, sans avoir été sollicité pour ce faire. Nous aimons à espérer qu’elle saura tirer le meilleur de nos réflexions et particulièrement des trois derniers articles sur le sujet portant respectivement « Programme Assurance pour le renforcement du capital humain : le pays appartient à nous tous » « Alerte sur le Programme Assurance pour le renforcement du capital humain ; et « Haro sur le traitement de la protection sociale, et pourquoi pas un débat public ? » Et il est de notre profonde conviction qu’il n’y a rien de plus édifiant au monde qu’apporter sa contribution au bien-être du peuple sans jamais rien attendre en retour.

*Ambassadeur



La Redaction
Commentaires