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Visite du chef de l’Etat dans les industries du bois: Des dispositions pour relancer Coopérative du meuble
Publié le samedi 21 avril 2018  |  La Nation
Rencontre
© Présidence par DR
Rencontre de S.E.M. Patrice Talon avec les pharmaciens du Bénin




La Coopérative du meuble à Akpakpa a reçu, ce jeudi 19 avril, la visite du président de la République. Cette descente a permis au chef de l’Etat de prendre connaissance de la réalité de ces lieux. Il a encouragé ces acteurs du bois pour le travail abattu et les a incités à maintenir le cap par l’amélioration de ce qui se fait déjà.

Responsables et travailleurs de la Coopérative du meuble à Akpakpa se sont massivement mobilisés, tôt ce jeudi matin, pour recevoir le président Patrice Talon, mais surtout porter à sa connaissance l’état des lieux de leur unité de production, ses difficultés et leurs propositions pour sa restructuration.
Créée le 21 février 1966 avec un effectif de départ de 18 coopérateurs, l’unité en est aujourd’hui à 35 coopérateurs. Elle a donc grandi entre temps et autant ses difficultés ont grandi aussi. Cinquante-deux ans après, à en croire son gérant Armand Klika, tout n’est toujours pas rose. Son chiffre d’affaires, ces trois dernières années, a évolué en dents de scie. « Il a chuté de 177 millions environ en 2015 à 120 millions en 2017 », explique le gérant au chef de l’Etat. Les autres difficultés de la Coopérative, de trois ordres, ont été également exposées au président Patrice Talon. Au plan économique, elle s’approvisionne à crédit en matière première pour produire des articles qu’elle n’arrive pas à écouler, se plaint Armand Klika. La raison, « la mévente des articles due à la rareté des commandes en provenance des institutions de l’Etat qui préfèrent s’approvisionner en matériaux précaires importés à la place des meubles en bois massif dont la durabilité n’est plus à démontrer », souligne-t-il.
Au plan fiscal, la Coopérative du meuble est confrontée à une confusion qui s’observe au niveau de la direction générale des Impôts qui l’identifie à une coopérative à responsabilité limitée et lui applique les dispositions des sociétés à responsabilité limitée avec conseil d’administration, d’où la dénomination «Coop Sarl), soutient son gérant. Au plan commercial, la structure plaide auprès du chef de l’Etat pour avoir plus de commandes de l’Administration publique comme ce fut le cas dans les années 80 à 90. Elle voudrait surtout compter sur l’Etat à travers une subvention pour se rééquiper et moderniser ses installations et souhaite se soustraire de la vente aux enchères de l’Office national du bois pour s’approvisionner en bois.

« Faire de la Coopérative du meuble un modèle »

Ouï ces doléances et explications, le chef de l’Etat s’est extériorisé et a présenté sa vision avant de visiter les installations de la Coopérative. Face aux employés de la Coopérative du meuble, il a souligné qu’il s’agit de trouver les moyens pour faire décoller les entreprises et industries et accroître leurs rendements à travers des produits qui répondent à la norme, à la qualité et à la technologie.
« Mon souhait, ce qui me motive, c’est de parvenir à impulser une autre dynamique et c’est l’objet principal de ma visite. Nous devons prendre conscience de nos insuffisances sans attendre tout de l’Etat. Le rôle de l’Etat est d’appuyer et de vous aider à vous développer et trouver des mécanismes pour vous appuyer», a expliqué le chef de l’Etat. Pour lui, il faudra travailler à faire de cette unité un modèle qui soit au service des uns et des autres. « J’ai cette volonté. Je souhaite faire de la Coopérative du meuble un modèle. L’Etat peut choisir des modèles pour démontrer l’efficacité de son appui afin d’impacter les autres sans faire des jaloux », martèle par ailleurs le président Patrice Talon. Les piliers sur lesquels le gouvernement agira sont : la formation et l’appui à l’équipement.
Par ailleurs, le président de la République dans son adresse a plaidé pour une évolution dans la connaissance du métier et des technologies. « Est-ce que tout le mobilier doit être toujours en bois massif ? Il faut évoluer. Aujourd’hui, le monde a besoin de beau, de léger », indique-t-il.

Sentiment de déception

La situation actuelle de la Coopérative du meuble a laissé quelque peu le président Patrice Talon sur sa soif. L’aspect physique de la structure restée inchangée a généré en lui une émotion qu’il a vite fait de relever. « J’ai été saisi à l’entrée de cette maison, que je connais bien, d’un sentiment de déception et de tristesse parce que, depuis trente ans, la maison n’a pas évolué d’un iota. Si j’ai décidé de venir ici ce matin, c’est bien parce que je l’imaginais», relève-t-il. Et de poursuivre : « La Coopérative du meuble est à l’image du pays entier... On peut dire que notre pays a régressé et la coopérative du meuble a régressé par rapport à son envergure de l’époque. Son importance dans notre environnement économique était d’un niveau plus élevé que celui d’aujourd’hui. Nous sommes tous responsables de cette situation. Nous n’avons pas su évoluer dans nos administrations, dans nos entreprises et dans nos activités individuelles et dans nos compétences. J’ai jeté un coup d’œil rapide et j’ai constaté que vous n’avez pas évolué », fait observer le président Patrice Talon qui avait, pour la circonstance, à ses côtés les ministres en charge du Cadre de vie et des Petites et moyennes entreprises.
S’agissant des doléances, la plupart ne sont pas recevables, note-t-il. « Pourquoi voulez-vous que l’Etat subventionne la Coopérative du meuble ? Et les autres artisans ? Et les autres opérateurs économiques du pays qui se débrouillent tout seuls ? Et le petit menuisier du coin ? ». Ce sont là, autant de questions adressées par le président Talon aux responsables de cette unité. De même, assure-t-il, « acheter les intrants à crédit, c’est courant». Malgré tout, la Coopérative du meuble demeure un label pour lequel son gouvernement et lui s’engageront. « Dans tous les cas, nous sommes tenus de promouvoir notre artisanat et les Pme, sinon vous allez mourir », réitère-t-il.
Sous les explications de Godfroy Godonou, le président Patrice Talon a parcouru, par la suite, chacune des entités, non sans nostalgie. C’est ainsi par exemple qu’au niveau des sections montage et machine, il a souri et évoqué quelques souvenirs en retrouvant sur place, encore fonctionnelles, certaines machines d’il y a trente ans.
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