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Coopération médiatique régionale en matière d’interviews de grandes personnalités : Les nouveaux défis des médias régionaux
Publié le lundi 23 avril 2018  |  Matin libre
Patrice
© aCotonou.com par DR
Patrice Talon, Président du Bénin




Dans la matinée dominicale du dimanche 22 avril 2018, les journalistes du Bénin ont fustigé pour la plupart le choix fait par le Président de la République du Bénin, Patrice Talon de se faire interviewer par Françoise Joly de TV5 monde et de Francis KPATINDE du journal le Monde pour faire le bilan de ses deux (02) d’exercice du pouvoir d’Etat. La difficulté principale de cette indignation réside dans l’exercice de la matière qu’est l’interview et du choix des interviewers. Qui doit interviewer les grandes personnalités ? Pourquoi doit-on les interviewer et quelle est la finalité d’un tel exercice ? Une telle problématique ne saurait être abordée sans connaitre ce que c’est que l’interview des grandes personnalités et ce que cela appelle comme coopération régionale médiatique (II).

I. L’interview des grandes personnalités

Entendons nous bien. Tout le monde n’est pas personnalité au même degré. La charge que vous portez peut faire de vous une grande personnalité. Autrement dit, nous appelons « Grandes personnalités », ceux dont l’avis compte et peut impacter la vie de leurs concitoyens ou de la société internationale. Il ne suffit pas de créer un club électoral dans un arrondissement et prétendre au rang de personnalité (peut-être !)Mais pas de grande personnalité. Dans le cadre de la présente approche, nous nous intéresserons aux chefs de l’Etat, et des instituions de la République.

L’interview, c’est un jeu de questions et de réponses qui vise à faire progresser l’information. L’enjeu est l’opinion. Il s’agit de le convaincre. Mais on ne peut éclairer l’opinion si on n’est pas soit même éclairé. Voilà pourquoi n’importe qui ne peut pas interviewer un chef de l’Etat ou un Président de l’Assemblée Nationale comme par exemple.Et pour cause, les questions relevant de leurs champs de compétence nécessitent que l’interviewer soit outillé pour l’exercice. Une bonne culture générale et un réseau d’informations efficaces sont les meilleurs atouts pour faire face à des personnalités qui n’hésitent pas à se transformer rapidement en Professeurs d’amphithéâtres comme s’ils s’adressaient à deux ou trois étudiants rassemblées devant eux pour recevoir un quitus de dépôt de mémoire. Dans cet exercice complexe, les journalistes ne sont pas en posture de copains ou de visiteurs dans un salon. Ils sont représentants du public et singulièrement de leur journal. Les journalistes appelés à interviewer des personnalités ne doivent pas avoir une tendance naturelle à l’empathie. Pour interviewer de grandes personnalités, en d’ailleurs de la culture générale et de la pratique que le temps a permis de bonifier, il faudrait,- l’expérience l’exige- être ouvert, disponible et curieux. La curiosité passe par des questions de relance et non des rires béats comme si on assistait à une exposition de maques guérés. Le piège qui guette l’interrogation médiatique des personnalités, c’est la proximité qui transforme les plus brillants en naïfs et en rieurs. Le monde se globalise, se régionalise, la presse locale ne peut plus continuer à vivre en autarcie. L’ouverture plus que nécessaire est un impératif. D’où l’idée d’une coopération régionale.

II. La coopération régionale médiatique

Comment coopérer régionalement pour interviewer les grandes personnalités lors des grands évènements ? La question a une réponse claire et nette. Les personnalités se révèlent grandes quand elles sont ouvertes au monde. Dans le cadre de l’espace sous-régional composé de la Cedeao, de l’Uemoa et du Conseil de l’Entente, il est important que les grandes personnalités comprennent qu’ils n’appartiennent plus seulement au petit espace qui leur est dévolu pour exercer leur pouvoir. Ils appartiennent à la communauté. Ainsi, par exemple, lors des grands événements comme la célébration des fêtes nationales d’indépendance, le bilan à mi-parcours de mandats, les crises nationales ou régionales, bref tous les grands moments de soif d’écoute, il convient que lesdites personnalités soient interrogées par la presse locale et la presse régionale. Autrement dit, dans le cadre de la fête de l’indépendance du Burkina-Faso, le Président Kaboré devrait avoir en face de lui des journalistes du Bénin, du Togo, du Niger , de la Côte d’Ivoire et du Burkina-Faso. Dans tous autres domaines. C’est de la coopération régionale médiatique.

Dans ce domaine précis, l’organisation pratique de la coopération médiatique en la matière incombe aux observatoires de déontologie et d’éthique des médias, aux ministères de l’information, aux autorités de l’audiovisuel et de la communication. De telles initiatives auront pour finalité de remettre les médias au cœur du processus irréversible de l’intégration mais aussi et surtout de faire prendre conscience aux services de communications des grandes personnalités que ces dernières doivent lire et relire leurs notes avant d’échanger avec la presse régionale.

HERBERT DE SAINT TAUYE HOUNGNIBO
EDITORIALISTE_MATIN LIBRE
DROIT INTERNATIONAL ET INSTITUTIONS DIPLOMATIQUES
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