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Editorial : La main tendue des syndicats
Publié le mardi 24 avril 2018  |  Fraternité
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Le ministre Abdoulaye Bio Tchane et le syndicaliste Noël Chadaré




Les partenaires sociaux tendent la main au gouvernement. Ils demandent formellement, sans faux fuyant, la poursuite du dialogue social. Suspendus depuis le 13 mars dernier, les travaux de la commission nationale permanente de concertation et de négociations collectives mettent du temps à reprendre. Ce jour-là, la séance s’est achevée à queue de poisson. Objet de la discorde, la rétrocession des défalcations opérées sur les salaires des travailleurs. Pour le gouvernement, la satisfaction de cette énième revendication devrait être le fruit des négociations. Mais les syndicats en ont fait une question préjudicielle pour la poursuite des discussions. Dans l’impossibilité de trouver un terrain d’entente, puisque chaque camp tirait le drap de son côté, les participants à cette séance se sont quitté dos à dos. Et depuis, plus rien. Exaspérés par le mutisme du gouvernement chargé de convoquer les partenaires sociaux pour la reprise des travaux, certains responsables syndicaux se sont jetés à l’eau.
La Confédération des organisations syndicales indépendantes (Cosi-Bénin), la Centrale des syndicats des travailleurs du Bénin (Cstb) et l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb) sont demandeurs du dialogue social. Elles manifestent ainsi leur volonté d’aplanir les points de divergence avec le gouvernement en vue du dégel tant attendu. En effet, selon le décret instituant la commission nationale permanente de concertation et de négociations collectives, les travaux d’une session ordinaire durent cinq jours. Or, les discussions entamées en mars dernier n’ont duré que trois jours. Les partenaires sociaux souhaitent que les deux jours restants soient consommés conformément aux prescriptions réglementaires. Cette séance qu’ils appellent de tous leurs vœux débouchera sur un relevé de conclusions que toutes les parties seront appelées à signer pour exprimer leur approbation. Parvenir à ce seuil libérateur annonciateur de la fin de la crise est le vœu des centrales et confédérations syndicales.
Il est évident que ni le gouvernement ni les partenaires sociaux ne veulent aboutir à une année académique blanche. La levée des motions de grève de plusieurs syndicats dans le secteur de l’éducation n’a pas vraiment eu l’effet escompté sur le terrain. A bien d’endroits, les activités pédagogiques tournent au ralenti. Et il faut impérativement que dans un mouvement d’ensemble, les enseignants renouent avec la craie pour apaiser les esprits des apprenants et de leurs parents. Il est révolu le temps où les deux parties se regardaient en chiens de faïence. Elle est derrière nous la période où les syndicats voulaient coûte que coûte l’emporter sur le gouvernement et vice-versa. Ce qui compte maintenant, c’est le salut de l’Ecole béninoise. Seuls les principaux acteurs sont capables de restaurer l’éducation nationale. Encore faudrait-il que la volonté de sauver les meubles soit plus forte que toutes les autres considérations. Mais le plus urgent, c’est que tous le syndicats enterrent la hache de guerre.
Un dialogue social constructif et fructueux. C’est ce que souhaite le peuple béninois. Les syndicats font bien de tendre la main au gouvernement. Ce dernier devra saisir la balle au bond pour calmer le jeu. En filigrane, ce que les centrales et confédérations désirent, c’est la rédaction d’un relevé des conclusions et sa signature par toutes les parties prenantes. Ce précieux document qui renseignera sur les acquis et les avancées obtenus permettra aux leaders syndicaux de rendre compte à leurs bases respectives qui décideront de la levée des mots d’ordre de grève. Sans ce préalable, les syndiqués ne seront pas véritablement motivés pour reprendre le chemin de l’Ecole après des mois de grève en vain. A tous les coups, l’Exécutif ne restera pas indifférent à cette démarche des syndicats. Il y va aussi de son intérêt que le calumet de la paix soit fumé. Lorsque le relevé des conclusions sera signé, que chaque partie fasse preuve de bonne foi en respectant ses engagements. Déjà, le Front d’action des syndicats des trois ordres de l’enseignement a donné le signal hier en suspendant son mot d’ordre de grève.
Moïse DOSSOUMOU

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