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Justice / Coupable de crime d’homicide volontaire, Isidore Goussiga l’un des deux (02) coaccusés, condamné à quatorze (14) ans de travaux forcés
Publié le dimanche 29 avril 2018  |  ABP
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© Autre presse par DR
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Cotonou - La Cour d’Assises de Cotonou a condamné dans la grande salle A d’audience de la Cour d’appel de Cotonou ce vendredi, Isidore Goussiga, âgé de 47 ans, de nationalité béninoise, conducteur de taxi-moto, père de deux (02) (enfants), à quatorze (14) ans de travaux forcés, accusé d’avoir commis le crime de meurtre sur la personne de Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo à Attotinga, un village de la commune d’Allada , dix-neuvième (19ème) dossier inscrit au Rôle provisoire de la première session de la Cour d’Assises de l’année 2018.

Au début de l’audience la Cour a constaté que le second accusé pour complicité de meurtre, Mr Valentin Doko Houessou, est absent à l’audience. Après avoir appris par le Ministère public que celui-ci est décédé, la cour a déclaré l’action éteinte et a poursuivi l’audience avec le cas de l’accusé présent dont le cas est disjoint à savoir Isidore Goussiga et pour qui les faits se résume comme suit.

Le 26 Février 2004, aux environs de 17h 30mn dans le village d’Attotinga de la Commune d’Allada, Roger Sognonnahoundé partageait un plat de poulet avec sa femme, lorsque Isidore Goussiga a surgi dans sa cour. Ce dernier en les voyant manger, a conclu que c’est Roger Sognonnahoundé qui est l’auteur du vol de ses quatre poules disparues quelques jours plus tôt et l’en a accusé. Sur ces entrefaites, une bagarre est survenue entre eux, bagarre au cours de laquelle Isidore Goussiga, armé d’un coupe-coupe s’est mis à pourchasser Roger Sognonnahoundé. Celui-ci est parvenu à s’échapper à la hauteur de la concession de François Aïtchéou Sognonnahoundé, grâce à l’intervention de ce dernier et de son fils Samuel Aïtchéou qui s’est interposé entre eux. Le chef de la collectivité Sognonnahoundé, Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpon, venu de Sékou, pour présider dans la matinée la séance de prières traditionnelles à l’intention des défunts de la collectivité était en ce moment dans la concession de François Aïtchéou Sognonnahoundé.

Pour empêcher Isidore Goussiga, d’agresser dans sa furie, le chef de leur collectivité, Samuel Aïtchéou, aidé par certains voisins, dont Etienne Sètondji, alertés par le vacarme, ont réussi à le maîtriser et à lui arracher son coupe-coupe qui aurait été remis à Valentin Doko Houessou. Contre toute attente, Isidore Goussiga qui avait été reconduit à deux reprises chez lui par Etienne Sètondji, est revenu sur les lieux, armé du même coupe-coupe, et a asséné un coup à la tête de Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo, qui s’est écroulé aussitôt dans une mare de sang. Transporté d’urgence au Centre national hospitalier universitaire (CNHU) de Cotonou, Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo est décédé le lendemain 27 février 2004. Inculpé de meurtre, Isidore Goussiga a reconnu les faits à toutes les étapes de la procédure.

A l’audience d’aujourd’hui, l’accusé Isidore Goussiga a déclaré à la Cour qu’il reconnait les faits qui lui sont reprochés ». Ensuite, il a expliqué entre autres qu’il a lancé le coupe-coupe à Roger Sognonnahoundé avec qui il bagarrait mais que finalement c’est le vieux Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo qui est atteint à la tête à la partie supérieure du front. « Je ne sais comment il s’est retrouvé dans le champ du coupe-coupe lancé, a-t-il expliqué.

Cette version a été rejetée par le témoin Aïtchéou Samuel qui a déclaré à la Cour que « Isidore Goussiga a asséné un coup de coupe-coupe à la partie supérieure de la nuque de son oncle paternel Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo. Après son forfait, il a dit « j’ai enfin posé l’acte que je voulais. ». Ensuite, il a pris la fuite, a ajouté Aïtchéou Samuel. Autre déclaration de l’accusé, est qu’il n’a pas ramené le coupe-coupe de sa maison. Ce qui a été démenti part d’autres témoins. La comparaison des différentes déclarations antérieures dans les procès verbaux de l’accusé avec celles qu’il a faites à la Cour aujourd’hui, ont amené Mr Seïdou Kpègounou, représentant le Ministère public à dire à la Cour qu’il constate que l’accusé ne veut pas leur relater exactement les faits tels qu’ils se sont produits.

Prenant ses réquisitions, le Ministère public a démontré que les trois (03) éléments constitutifs du meurtre à savoir les éléments légal, matériel et intentionnel, sont suffisamment établis. Par ailleurs, il a dit que la conclusion du rapport d’expertise médico-psychologique et psychiatrique a souligné que l’accusé est accessible à la sanction pénale. Le Ministère public a enfin demandé à la Cour de le retenir dans les liens des chefs d’accusation du crime de meurtre et le condamner à vingt (20) ans de travaux forcés tout lui faisant bénéficier aussi de circonstances atténuantes.

Me Manou Fagbémi, défendant son client, a déclaré que l’homme naît bon mais que c’est la société qui le transforme. Il a demandé à la Cour qu’il n’est pas venu leur dire que Isidore Goussiga n’a pas tué. Il a ensuite invité la Cour à tenir compte de l’aspect social de l’accusé et du temps qu’il a déjà passé en prison pour lui faire une douce application de la peine. Il est a précisé de le condamner au temps déjà passé en prison.

La Cour en délibérant, a déclaré Isidore Goussiga coupable d’avoir commis un homicide volontaire sur la personne de Cossi Sognonnahoundé Kpèyékpo et l’a condamné à quatorze (14) ans de travaux forcés.

A noter que l’accusé retrouve sa liberté parce qu’il est incarcéré depuis le 04 mars 2004.

Le fils de la victime, Mr Cocou Sognonnahoundé Kpèyékpo, s’est constitué en partie civile et a demandé la somme de dix millions (10.000.000) de francs CFA pour dommages et tous préjudices causés. La Cour trouvant ce montant trop élevé et même exagéré après les avis du Ministère public et de la défense, l’a ramené à la somme de deux millions (2.000.000) de francs CFA et a condamné l’accusé à payer ce montant à Mr Cocou Sognonnahoundé Kpèyékpo.

La Cour est composée du Président, Malik Cossou, des assesseurs Maximilien Kpèhounou et Freddy Yèhouénou. Mr Kpègounou Seïdou a représenté le Ministère public. Me Désiré Sèmèvo a tenu la plume.
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