Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article
Faits Divers

Atao Hinouho : De la comparution à l’hospitalisation
Publié le lundi 30 avril 2018  |  Matin libre
Le
© Autre presse par DR
Le député Mohamed Atao Hinnouho




(Décision du Juge, réactions du procureur et du mis en cause)
Mohamed AtaoHinnouho n’ira pas en prison. Du moins, pour le moment. Alors que personne ne l’imaginait au Bénin, « le député pharmacien» s’était présenté à la justice le vendredi 27 avril 2018 dans le dossier «faux médicaments». Mais le juge des libertés et de la détention a refusé de l’arrêter contre toute attente.

Le député AtaoHinnouho a créé la surprise en décidant de se livrer à la justice le vendredi dernier. Accompagné de ses avocats, cet homme politique qui a dû prendre la tangente en décembre 2017 alors qu’éclatait l’affaire « Faux médicaments », s’est rendu au palais de justice de Cotonou. Il a passé une journée plutôt agitée. Selon les témoignages, l’ambiance était électrique au Tribunal de première instance (Tpi) de Cotonou. Le député aurait même essuyé des coups dans une atmosphère surchauffée dans un des couloirs dudit Tpi. Il aurait subi à en croire nos sources des actes de bastonnades. Des actes de violence qui auraient provoqué un malaise chez le député qui est hospitalisé depuis le vendredi soir au Centre national hospitalier universitaire (Cnhu) Hubert K. Maga. En tout cas, à en croire les déclarations qu’il a faites devant des députés qui lui ont rendu visite hier dimanche, la police l’aurait bel et bien rudoyé. « Je dis : je suis bien conseillé. Votre mandat tombe…. Ils ont commencé par me brutaliser. Ils m’ont molesté. Je n’ai jamais vu ça dans ma vie. Ils me donnaient des coups… Mon est objectif, c’est d’aller devant le juge. J’ai compris que c’est sûr qu’ils ne voulaient pas la décision du juge», a-t-il déclaré. Le Procureur de la République près le Tpi de Cotonou s’était également prononcé sur les violences dont serait victime le député Hinnouho : « Devant le juge des libertés et de la détention, M. AtaoHinnouho a fait savoir au ministère public qu’il aurait été brutalisé et ressentait des malaises. Face à une telle déclaration, j’ai requis le Samu pour le référer dans un centre hospitalier aux fins de nous assurer de son état de santé».

Mais avant son admission au Cnhu de Cotonou, le juge d’instruction en charge du dossier a ordonné la mise en détention provisoire du député sur qui planait un mandat d’arrêt international pour exercice illégal en pharmacie, vente de médicaments falsifiés, fourniture, offre de fournitures, trafic de produits médicaux contrefaits, fabrication ou la fourniture de produits médicaux ne remplissant pas les exigences de conformité, association de malfaiteurs, blanchiment de capitaux, faux en écriture privée et usage de faux en écriture privée. Saisi, le juge des libertés et de la détention a, lui, dans une ordonnance, refusé d’arrêter AtaoHinnouho. Dans sa décision, il a montré que le représentant du ministère public a sans équivoque déclaré que les faits mis à la charge du député ne se rapportaient à un cas de flagrance. Mieux, il a souligné que le même représentant du ministère public n’a pas rapporté la preuve, ni de l’autorisation de l’Assemblée nationale, encore moins d’une condamnation définitive prononcée contre le mis en cause. Selon le juge des libertés, le député Atao jouit d’une immunité de poursuite conformément à l’article 90 de la Constitution du 11 décembre 1990 et il ne peut être arrêté en l’absence de l’une ou l’autre des deux autorisations, soit du bureau, soit de l’Assemblée nationale. Il faut rappeler qu’AtaoHinnouho est considéré comme un acteur majeur d’un système de vente de faux médicaments. Plusieurs promoteurs de sociétés de distributions de produits pharmaceutiques ont été condamnés à de lourdes peines de prison en mars dernier dans la même affaire.

Le juge a parlé…

Le député de la 15ème circonscription électorale aurait donc connu des heures chaudes au Tpi de Cotonou. Mais ce qui continue de poser problème, c’est le dispositif sécuritaire mis en place au Cnhu. Alors que le mis en cause s’est livré lui-même à la justice et que le juge des libertés a pris une « ordonnance de refus d’arrestation de député en exercice pour défaut d’autorisation préalable de l’Assemblée nationale ou de son bureau», la police républicaine agit comme s’il était toujours un fugitif contre qui était encore décerné un mandat d’arrêt. Il y a comme une volonté d’outrepasser la décision du juge des libertés et d’arracher au député Hinnouho sa liberté. Or, il n’y a plus de doute : Le député AtaoHinnouho ne peut être poursuivi sans la levée de son immunité parlementaire. La police respectera-elle la décision du juge ? Ou bien apportera-t-elle de l’eau au moulin de ceux qui parlent déjà d’acharnement? La suite des évènements devrait édifier l’opinion publique.

Mike MAHOUNA

Télécharger l'Ordonnance
Commentaires