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En vérité : Apatridie autour d’un siège !
Publié le mardi 8 mai 2018  |  Fraternité




Mal gouvernance, irresponsabilité…En dix ans de travaux pour la construction d’un nouveau siège de l’Assemblée nationale, nous voilà aujourd’hui à verser des larmes de crocodile sur l’un des plus grands sanctuaires de la prévarication au Bénin. A l’entrée de Porto-Novo, il n’est jusqu’ici, qu’un amas de briques et de béton qui se dresse. Pour le trésor public, ce sont des dizaines de milliards engloutis dans le vide ou, si vous voulez, dilapidés et détournés.
Et si, on y ajoute, ces dernières années, les scandales Maria Gléta, logements sociaux, aéroport de Tourou…, on peut s’imaginer à quelle profondeur de la pourriture se trouve le pays. Une chose est sûre, les révélations du gouvernement sur le dossier siège de l’Assemblée nationale ne viennent que renforcer les soupçons sur la gabegie longtemps érigée en mode de gestion.
Pourtant, très suspicieux, l’Honorable Mathurin Nago avait tenu à avertir le président Boni Yayi sur des pratiques peu orthodoxes autour de la réalisation des travaux. Persuadé que la méthode de la maîtrise d’ouvrage déléguée confiée à la Serhau Sa n’était pas la bonne, il n’avait pas manqué de tirer la sonnette d’alarme. Mais hélas ! Tellement la bande de rapaces et leur chef étaient occupés à s’arracher les parties les plus juteuses du chantier sur la berge lagunaire de Porto-Novo, qu’à la fin, les cris de Nago n’ont eu aucun écho favorable.
D’ailleurs, dès lors que sur le chantier du nouveau Palais des gouverneurs à Porto-Novo, la consciente renonciation aux procédés techniques était devenue la règle, il ne fallait plus s’attendre à un miracle. Bien au contraire. Ainsi donc, au souvenir de nos nombreux vices nous renvoie aujourd’hui l’édifice de la honte. Les différents audits effectués sur le chantier sont formels là-dessus. Sur le plan technique, dysfonctionnements et risques courus pour la suite de certains travaux nous ramènent quasiment au point de départ.
Financièrement parlant, le gâchis ne peut donner que le tournis. En plus, sur le plan juridique, le Bénin est mal fichu après la suspension des travaux et l’écartement de l’entreprise en charge du lot des gros œuvres. En somme, le constat est amer. Mais, osons le dire : pour le siège de l’Assemblée nationale, il y a bel et bien dix ans de cafouillage et des milliards investis pour rien.
Ça fait très mal ! Seulement, avec les innombrables éléphants blanc hérités par la Rupture, il faut tout simplement comprendre que quand la gouvernance n’est pas exemplaire et qu’au sommet de l’Etat, l’argent public est vite confondu au patrimoine privé, les prévaricateurs auront toujours de bonnes raisons de continuer leur sale besogne.
Malheureusement, sous Yayi, ce fut le cas. Par conséquent, le Bénin était sur une pente si glissante qu’un retour en arrière s’avère, à présent, un exercice périlleux. N’empêche qu’en dépit des obstacles de toute nature, il faut se relever. Au lieu de pleurer, l’heure a sonné de situer les responsabilités et de repartir sur de nouvelles bases. Et si pour cela, des sorcières doivent être chassées, on y va. Pourvu qu’après cette salubrité, la sagesse s’invite dans la gestion de la chose publique. C’est un défi et échouer serait un autre drame à l’instar de l’apatridie autour du siège de l’Assemblée nationale. A bon entendeur salut !
Isac A. YAÏ
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