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Editorial : Le péril du vieux pont
Publié le mardi 15 mai 2018  |  Fraternité




’est un piège à homme qui ne dit pas son nom. Vieux de 90 ans, l’ancien pont de Cotonou est en ruine. Les milliers d’usagers qui l’empruntent au quotidien sont loin d’imaginer qu’ils mettent leur vie en péril toutes les fois qu’ils franchissent cet ouvrage d’art. Située en plein cœur de la capitale économique, à un jet de pierre du centre des affaires, cette passerelle joue un rôle capital dans la fluidité de la circulation. L’érection au début des années 2000 d’un troisième pont à proximité n’a pas entraîné la désaffection des populations pour ce passage. Aux heures de pointe, lorsque se créent les bouchons, nombre d’usagers de la route jettent leur dévolu sur cet axe qui assure la liaison entre la périphérie et le centre ville. Au fil des années, cet ouvrage a perdu de sa superbe. Mis en service en 1928, il a subi une réhabilitation en 1980, soit 52 ans après sa construction. Depuis cette date, il n’a plus connu une intervention technique jusqu’à ce jour.
Il a fallu une alerte lancée par un internaute, illustrations à l’appui, pour que les services compétents du ministère des infrastructures et des transports s’activent autour de ce dossier. Les images publiées sur les réseaux sociaux font froid dans le dos. En état de dégradation avancée, ce pont s’effrite dangereusement à la base laissant entrevoir des amas de ferrailles qui ont subi la dure épreuve du temps. Le béton aussi a cédé avec des craquèlements par endroits. Les motocyclistes et automobilistes qui circulent peinard ne peuvent pas imaginer l’étendue des dégâts. C’est en s’aventurant sous l’ouvrage que la sinistre et effroyable réalité s’impose. Nul besoin d’être un technicien des ponts et chaussées pour conclure que ce pont a besoin d’être renforcé voire modernisé afin de continuer à jouer convenablement son rôle sans mettre en péril la sécurité des usagers de la route.
Promptement, le directeur général des infrastructures et son équipe se sont rendus sur place. Le constat effectué par leurs soins n’est guère reluisant. Avec dépit et un zeste d’impuissance, Jacques Ayadji a confirmé la pertinence de l’alerte. Mais il s’est voulu rassurant. Malgré son état défectueux, ce pont tient toujours la route à condition que les gros porteurs ne s’y aventurent pas. Cette descente du bras technique du ministre en charge des infrastructures et des transports est à saluer à sa juste mesure. Elle permet à l’opinion de savoir que la première alerte a été lancée depuis 2003 par les services compétents dudit ministère. De cette date à aujourd’hui, les pouvoirs publics n’ont pas cru devoir prendre le taureau par les cornes. Comme à l’accoutumée, les décideurs attendaient peut-être qu’un drame se produise avant de se réveiller de leur torpeur. Aujourd’hui, il faut croire que des diligences sont en train d’être effectuées pour redonner vie et vigueur à ce pont.
Selon Jacques Ayadji, des études sont en cours pour évaluer l’état technique de l’ouvrage avant que le processus devant conduire aux travaux de réhabilitation ne soit lancé. En attendant l’ouverture de ce chantier, la seule précaution prise semble être l’interdiction faite aux gros porteurs d’emprunter ce pont. A priori, les véhicules légers peuvent continuer de circuler en toute sécurité. Pour combien de temps encore ? Le ministère des infrastructures et des transports saura-t-il mettre les bouchées doubles et effectuer les travaux indispensables avant que le pire ne survienne ? C’est bien beau de rassurer les populations. L’idéal, c’est que tout soit mis en œuvre pour éviter tout effondrement ou affaissement de ce pont dont l’importance n’est plus à démontrer dans le décongestionnement de la circulation. Le ministre Cyr Koty et ses collaborateurs savent qu’ils n’ont pas droit à l’erreur.
Moïse DOSSOUMOU
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