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Surcoût des frais au Trésor public : De l’escroquerie ou de l’amateurisme…
Publié le vendredi 18 mai 2018  |  Matin libre
Romuald
© Autre presse
Romuald Wadagni, Ministre de l`Économie et des Finances du Bénin




L’opération de saisie des engins pour des infractions sur les axes routiers continue non seulement d’alimenter la polémique mais elle vient de livrer à la face du monde, une autre facette de l’administration publique béninoise précisément le Trésor public. En effet, outre la contravention estimée à dix mille francs (10 000fcfa) et les frais de fourrière, il a été exigé aux usagers dont les motos ont été confisquées de s’acquitter d’une somme de trois mille (3000 F Cfa) pour non présentation de permis catégorie A2. Une somme qu’il faudra verser dans les caisses de l’Etat notamment au Trésor public. Mais un fait inattendu s’est produit…

En lieu et place de la somme de 3000 F Cfa, les agents du Trésor public réclament le double aux usagers ; soit une somme de 6000 F Cfa. Le paradoxe est que dans les recettes-perceptions, les sous perçus chez les usagers n’excédaient pas les 3000 F Cfa. Quelle est alors la raison justifiant ce surcoût concernant les frais denon présentation de permis A2 ? Tenez-vous tranquilles, ils se sont bien justifiés. Ces agents percepteurs du Trésor public ont fait savoir aux usagers que dans les recettes-perceptions, tout se fait à la main pendant qu’à leur niveau, tout est informatisé. « J’ai payé 6000f au lieu de 3000f. Ils disent qu’ils travaillent sur l’ordinateur pendant que dans les recettes-perceptions, ils écrivent et font tout à la main », relate un usager. Banale, ridicule, et amusante comme raison lorsqu’on sait que sur les fiches délivrées par les commissariats pour paiement, il est bien mentionné la somme de 3000FCfa. De plus, lorsqu’on sait qu’il ne revient pas au Trésor public d’encaisser sur la base de documents ou actes administratifs délivrés par les structures, il importe de se demander s’il s’agit d’une démarche d’escroquerie ou simplementd’une preuve de l’amateurisme de l’administration béninoise précisément du Trésor public. Comment peut-on percevoir des coûts différents pour une même prestation ? L’informatisation des services de l’administration devrait-elle conduire à une cherté des prestations ? Les recettes-perceptions ne sont-elles pas des structures décentralisées du Trésor public pour qu’il y ait défaut d’uniformisation des coûts de prestation ? Autant de questions qui taraudent les esprits de plusieurs face à cette réalité. Une réalité qui a d’ailleurs stupéfié plus d’un au commissariat central de Cotonou et autres commissariats ayant délivré les fiches de paiement. Personne ne comprenait. Si certains, voulant récupérer dans l’immédiat leur moto, se sont acquittés des 6000 F Cfa contre quittance au Trésor public, d’autres, ont dû se rabattre sur les recettes-perceptions pour ne payer que 3000 F Cfa. Avec autant d’investissements réalisés dans la modernisation de l’administration publique, c’est plus que déplorable aujourd’hui qu’on évoque la non-informatisation des structures décentralisées pour justifier le surcoût dans celles informatisées. C’est davantage dommage lorsqu’on sait que l’un des avantages de l’informatisation ou de la modernisation de l’administration publique reste la facilitation des procédures et la réduction du coût des prestations. De l’escroquerie, dénoncent plusieurs citoyens informés de la situation. Mais qu’en est-il de la quittance délivrée après paiement des 6000 F Cfa ? Le ministre des Finances, Romuald Wadagni se doit d’apporter des clarifications à l’opinion publique et surtout situer les responsabilités. Les citoyens font de moins en moins confiance aux services de l’administration publique. Il est temps de mettre fin au bordel !!!

Aziz BADAROU
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