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Editorial : Une polémique précoce
Publié le mardi 22 mai 2018  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Audience d`installation du premier Président de la Cour d`Appel de Parakou
Le Garde des Sceaux, Ministre de la Justice et de la Législation, le Professeur Joseph DJOGBENOU a assisté le jeudi 26 avril 2018 à l`audience d`installation du premier Président de la Cour d`Appel de Parakou, Monsieur GANGNI Edouard. L`audience est présidée en personne par le Président de la Cour Suprême du Bénin, Monsieur Ousmane BATOKO.




On les désignera désormais sous le vocable de « sages ». Au nombre de sept, ils officieront pour les cinq prochaines années en qualité de juges constitutionnels. La semaine écoulée, l’Assemblée nationale à travers son bureau et le président de la République, conformément à leurs prérogatives, ont rendu publique la liste des nouveaux membres de la Cour constitutionnelle. Sitôt nommés, à trois semaines de la date de leur prise de service, ils sont déjà exposés aux feux des projecteurs. C’est peu dire que les futurs membres de la juridiction constitutionnelle suscitent avant leur entrée en scène une vive polémique. La nature, l’importance et la délicatesse de leur mission font que l’opinion est sujette à mille interrogations. Sauront-ils se départir de leurs intérêts partisans pour faire le job en toute indépendance ? Résisteront-ils à la compromission ? Telles sont les préoccupations qui assaillent les populations.
Depuis 1993 où la première mandature a été installée, la Cour constitutionnelle béninoise a réussi, en dépit de tout, à s’imposer comme un label, ici et ailleurs. Ses décisions qui ne sont susceptibles d’aucun recours ont fait d’elle une institution vénérée. Une à une, les mandatures qui se sont succédé, ont fait de leur mieux pour renforcer le sacré, le respect et le prestige dus à cette institution de la République. Tout n’a pas été rose, loin s’en faut. Au fil des années, il y eut des décisions un peu tirées par les cheveux qui ont suscité des tollés. Les critiques, parfois virulentes et acerbes, ont contribué à ce que les membres de la Cour se ressaisissent à des périodes où ils donnaient l’impression d’être à la solde d’un pouvoir ou d’intérêts ponctuels. Au lieu de donner carte blanche aux sept sages, les Béninois ont préféré un marquage à la culotte de tous les instants.
Le mode de désignation des membres de la Cour constitutionnelle alimente dans des proportions paranoïaques, la hantise de voir siéger dans cette juridiction des politiciens déguisés en juges. En effet, l’Assemblée nationale est le haut lieu de la politique par excellence. C’est le siège des intrigues et des combines politiciennes. Cette institution par le biais de son bureau désigne quatre des sept membres de la Cour. Et le président de la République qui est au cœur même de la politique pourvoit aux trois postes restants. Bien que respectées, les précautions prises par le Constituant par rapport aux conditions à remplir pour siéger à la Cour ne suffisent pas toujours à garantir l’indépendance de ses membres. Ainsi, des personnalités a priori respectables et modèles peuvent surprendre négativement une fois nommées tout comme d’autres connues comme étant à la solde d’un pouvoir peuvent se révéler exemplaires et irréprochables à tous égards.
Les magistrats Razack Amouda, Moustapha Fassassi et Sylvain Nouwatin, les juristes de haut niveau Joseph Djogbénou et Cécile de Dravo Zinzindohoué, les personnes de grande réputation professionnelle à savoir Rigobert Azon et André Katari seront incessamment face à leurs devoirs vis-à-vis de la République. La qualité du travail qui sera abattu par leurs soins dépendra de leur détermination. S’ils désirent laisser de bonnes empreintes de leur passage au sein de cette prestigieuse juridiction, ils agiront en conséquence, et ce, malgré les pressions qui pourraient venir de toutes parts. Si par contre, ils font le malheureux choix de servir une cause autre que l’intérêt général, l’histoire retiendra d’eux cette image peu glorieuse. L’idéal, c’est que leurs décisions traduisent leurs états d’âme vis-à-vis des pouvoirs exécutif et législatif qui leur ont servi d’échelle en ces termes : « Vous m’avez nommé, mais je ne vous connais plus ».
Moïse DOSSOUMOU


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