Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratiques    Le Mali    Publicité
aCotonou.com NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article
Société

Lancement du Projet de développement de l’agrobusiness au Bénin: Promouvoir l’entrepreneuriat agricole au profit des jeunes
Publié le mardi 22 mai 2018  |  La Nation
Le
© Autre presse par DR
Le Ministre de l`Agriculture, de l`Elevage et de la Pêche, Monsieur Gaston Cossi DOSSOUHOUI a effectué une descente au Port Autonome de Cotonou
Le mercredi 4 avril 2018, le Ministre de l`Agriculture, de l`Elevage et de la Pêche, Monsieur Gaston Cossi DOSSOUHOUI a effectué une descente au Port Autonome de Cotonou pour constater le débarquement de l`engrais céréale NPK spécialement conçu pour la formule sur le maïs. C`est 33.000 tonnes de NPK qui sont en train d`être débarquées, ensachées en même temps et convoyées vers les magasins des producteurs pour le compte de la nouvelle saison agricole






Le ministre de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui a lancé, jeudi 17 mai dernier, à Cotonou, le Projet de développement de l’agrobusiness au Bénin (Pdab). Suite du Projet de promotion de l’entrepreneuriat agricole (Ppea), le Pdab contribuera à la mise en œuvre du Programme d’action du gouvernement et partant à la réalisation de plusieurs objectifs de développement durable.

Le directeur national du Projet de développement de l’agrobusiness au Bénin (Pdab), Damien Agueh, et son équipe se réjouissent du lancement des activités de leur projet. Financé par le gouvernement béninois, l’Inde et le Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud), pour un coût global de 8 700 000 de dollars soit 4,350 milliards de francs Cfa, ce projet a mobilisé hier le monde agricole et les start-up dans le domaine agricole lors de la cérémonie de lancement. « Nous restons à l’écoute des uns et des autres pour les différentes remarques afin d’atteindre les objectifs du projet », a dit le directeur national du projet qui rappelle que le Pdab est la suite du Projet de promotion de l’entrepreneuriat agricole (Ppea).
L’ambassadeur de l’Inde près le Bénin, B.N. Reddy, dont le pays a accordé un appui de 150 millions de francs Cfa au Pdab a déclaré que cette contribution au Bénin renforce la coopération Sud-Sud. Cet appui, dit-il, est une manière pour son pays d’aider le Bénin à atteindre les Objectifs de développement durable et de réduire le chômage des jeunes. « Nous travaillons au Bénin pour trouver l’emploi aux jeunes dans le domaine de l’entrepreneuriat agricole », a-t-il souligné, promettant que le Pdab sera une base pour consolider davantage la coopération entre son pays et le Bénin.
Pour le représentant résident du Programme des Nations Unies au Bénin, Siaka Coulibaly, coordonnateur du Système des Nations Unies, le lancement du Pdab est la preuve que la problématique de la promotion de l’entrepreneuriat agricole au profit de la jeunesse est d’actualité. Cette problématique, selon lui, nécessite l’attention de tous les acteurs qui s’investissent dans le développement de l’Afrique en général et du Bénin en particulier.

Les défis du Pdab

En contribuant au coût global de ce projet, le gouvernement de l’Inde, indique Siaka Coulibaly, met clairement en évidence, toute l’importance qu’il accorde à la coopération Sud-Sud et particulièrement avec le Bénin. Cette contribution, conformément aux termes de l’accord, servira à octroyer aux jeunes et aux femmes davantage de capacités, de compétences et de facilités d’installation pour l’emploi indépendant et surtout l’entrepreneuriat agricole. C’est donc pour promouvoir l’entrepreneuriat agricole des jeunes et faciliter leur accès aux marchés que le Pdab, aux dires du représentant résident du Pnud, a été initié en étroite collaboration avec le gouvernement béninois.
Pour Siaka Coulibaly, il ressort de plusieurs analyses qu’un réseau dynamique d’agrobusiness à l’échelle nationale et panafricaine peut contribuer à une croissance économique durable susceptible d’assurer l’atteinte des Objectifs de développement durable (Odd). Malheureusement, regrette-t-il, investir aujourd’hui dans l’agrobusiness au Bénin comporte trop de risques. Une telle situation est due souvent à un déficit d’organisation de la chaîne d’approvisionnement en matières premières pour les agro-industries locales. Celles qui doivent faire face aux coûts élevés des transactions et surtout de l’irrégularité dans l’approvisionnement. Cette situation est la conséquence, pour une grande part, de l’exclusion de la chaîne de l’approvisionnement et de la commercialisation, des petits producteurs, du fait de leur inorganisation. Pourtant, ces petits producteurs pèsent pour à peu près, selon les statistiques, 90 % de la population agricole. C’est ce défi d’exclusion que le Pdab se propose de relever.

Les stratégies

Pour le ministre de l’Agriculture de l’Elevage et de la Pêche, Gaston Cossi Dossouhoui, le lancement du Pdab est un motif de satisfaction, quand on sait que ce projet se veut être un instrument au service de la jeunesse du Bénin pour promouvoir l’entrepreneuriat agricole dans les différentes régions du Bénin. Il se demande le type d’entreprenariat qu’il faut et à quelle fin, vu le nombre de projets qui abordent cette thématique dans le secteur agricole, sans pour autant générer une masse critique d’entrepreneurs agricoles de type nouveau qui soient installés de façon durable.
La réalité aujourd’hui, souligne-t-il, la compétitivité des produits agricoles et agroalimentaires sur le marché, reste un facteur déterminant de réussite. C’est donc fort de cette réalité que le Pdab, selon le ministre en charge de l’Agriculture, se donne pour ambition de promouvoir de véritables start-up dans le secteur agricole, qui puissent à court et moyen terme contribuer substantiellement à la création d’emplois décents et durables. Pour ce faire, la stratégie du Pdab se base sur l’identification de marchés potentiels avant la mise en branle de tout processus d’accompagnement dans la production ou la transformation.
Gaston Cossi Dossouhoui rappelle que le Programme d’actions du gouvernement (Pag) a inscrit le Pdab comme projet structurant à orientation entrepreneuriale, marquant ainsi la volonté du gouvernement à développer le domaine de l’entrepreneuriat agricole. Un développement avec un impact visible dans tous les sept Pôles de développement agricole du Bénin au cours des quatre prochaines années. C’est ainsi qu’il est attendu que le Pdab permette d’appuyer 1000 jeunes entrepreneurs agricoles à devenir de véritables start-up ; d’accompagner 10 000 petits producteurs dans leurs activités ; d’appuyer 35 agrégateurs et d’appuyer 90% des jeunes demandeurs à obtenir le financement convenu auprès des institutions de micro finance.

Les objectifs du Pdab et ses quatre axes d’intervention

Le Projet de développement de l’agrobusiness au Bénin (Pdab) a été initié pour la promotion des chaînes de valeur identifiées dans le Programme d’actions du gouvernement (Pag). Il s’agit ici de bâtir sur les acquis des différents projets de promotion de l’entrepreneuriat agricole afin de consolider les meilleurs résultats obtenus et d’étendre les meilleures pratiques. Pour ce faire, le projet vise à améliorer la quantité et la qualité de la fourniture, par les petits agriculteurs, les jeunes entrepreneurs agricoles, et les Petites et moyennes entreprises (Pme), de produits agricoles aux marchés. Il s’agit également de fournir aussi aux petits agriculteurs, aux jeunes entrepreneurs et aux Pme un appui pour l’accès aux chaînes d’approvisionnement agricoles et de contribuer au développement de l’économie béninoise en mettant au point des produits agricoles, qui répondent aux normes de qualité du marché.
Avec ces objectifs, la stratégie du projet s’articule autour de quatre axes d’intervention. Le premier est l’organisation et la structuration des jeunes entrepreneurs agricoles autour des filières retenues dans chaque Pôle de développement agricole (Pda) au Bénin. Le deuxième est lié à la facilitation d’accès au foncier en synergie avec les directions départementales de l’Agriculture, de l’Elevage et de la Pêche et des mairies. Le troisième axe est la mise en place d’un mécanisme efficace de facilitation de l’accès au financement adapté (fonds de garantie, bonification, nantissement, etc.) avec le Fonds national de développement agricole (Fnda). Le quatrième axe enfin est la mise en place d’un mécanisme d’accès aux marchés.

Bilan du Ppea et leçons retenues

Avant la présentation du Pdab, ses objectifs, résultats et stratégie d’intervention hier, les participants à l’atelier de lancement ont suivi une présentation d’Irène Mensah du Pdab, sur le bilan du Projet de promotion de l’entrepreneuriat agricole (Ppea), ses résultats et la mission diagnostique du Pnud/Maep. Cette communication a permis d’expliquer non seulement l’approche d’intervention de ce projet, mais également les leçons apprises.
Du processus de mise en œuvre de ces projets, trois principales leçons ont été retenues. La première est relative à la synergie d’actions entre les différents projets et programmes intervenant dans le domaine de l’entrepreneuriat agricole. Une synergie qui a favorisé l’installation et l’accès au financement d’un plus grand nombre de jeunes entrepreneurs.
La deuxième est l’implication des institutions décentralisées au niveau communal comme les maires et les ex-Centres régionaux pour la promotion agricole (Cerpa). Ces institutions ont favorisé l’accès au foncier pour les jeunes formés, mais aussi le suivi post-installation et la durabilité des acquis du projet.
La troisième leçon enfin est le profil type d’un jeune entrepreneur (c’est-à-dire ceux avec lesquels le taux de rétention au cours de la formation et d’installation en tant qu’entrepreneurs agricoles avoisine les 90 %). Ce profil est celui d’un entrepreneur a fait un lycée agricole avec ou sans expériences préalables ou celui qui a fait l’enseignement général niveau terminal ou Bepc) avec un minimum de trois ans d’expériences dans le domaine agricole.

Bruno SEWADE
Commentaires