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Poursuivis pour association de malfaiteurs et vol qualifié (32e dossier): Un ancien policier et son acolyte écopent respectivement de 12 et 10 ans

Publié le jeudi 24 mai 2018  |  La Nation
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Dans le cadre de l’examen du trente-deuxième et dernier dossier inscrit à son rôle pour la première session de 2018, la cour d’assises de la cour d’appel de Cotonou a condamné, ce mercredi 23 mai, Armand Kantchékon, ancien policier à 12 ans de travaux forcés et Olawalé Olassoukanmi Lamidi, vulcanisateur, à 10 ans. Ils y étaient poursuivis pour association de malfaiteurs et vol qualifié.

Douze ans de bagne pour Armand Kantchékon, ancien policier de la Compagnie républicaine de sécurité et dix pour Olawalé Olassoukanmi Lamidi, vulcanisateur. C’est la sentence qu’a retenue, ce mercredi 23 mai, la cour d’assises de la cour d’appel de Cotonou qui épuisait ainsi son rôle établi dans le cadre de la première session au titre de 2018.
A la barre, hier, les deux accusés ont tous reconnu les faits qui leur étaient reprochés. Cependant, ils n’ont pas reconnu clairement avoir été porteurs d’armes.
Le policier Armand Kantchékon a reconnu s’être présenté au domicile de Mathias Djigla (2e adjoint au maire d’Allada) à Allada, comme officier de police empruntant le patronyme de l’un de ses supérieurs hiérarchiques en la personne du commissaire Djimassè.
Quant à Olawalé Olassoukanmi Lamidi, le vulcanisateur, il a déclaré avoir été porteur d’une arme sans munition dans le but de dissuader ses hôtes.
Dans ses réquisitions, le procureur général près la cour d’appel de Cotonou représentant le ministère public a qualifié les faits de la cause de résultats d’une ambition démesurée. Une ambition qui provoque le malheur des autres. Rappelant les faits, il déduira qu’Armand Kantchékon a été radié pour ses actes peu recommandables dans cette corporation censée abriter des personnes au-dessus de tout soupçon. Pour lui, le siège des infractions reprochées aux accusés réside dans les articles 265, 266, 267 et 381 alinéa 1 du Code pénal. Il en découle, selon lui, que les accusés ont formé effectivement une bande pour attenter aux biens et aux personnes. Les éléments matériels des deux infractions se déduisent des définitions qu’en ont données les articles précités. L’entente ou l’association formée en vue de commettre des crimes suppose une organisation bien structurée à cette fin. En témoignent, relève le ministère public, les révélations faites devant la cour au sujet des lieux de rencontres préalablement établis avant d’aller opérer. « C’est un groupe organisé, structuré pour convenir de l’atteinte aux biens et aux personnes », conclut le ministère public.
Pour lui, les soustractions frauduleuses des sommes : 8 millions et 11 838 000 F Cfa, sont révélatrices de la matérialité des infractions. Les deux accusés, soutient le ministère public, ont participé à toutes les expéditions de la bande et ont reçu leurs parts des butins, explique-t-il encore. « Ce sont des récidivistes avérés ; le fait que chacun d’eux possède un sobriquet est révélateur de la dangerosité du groupe », condamne le ministère public.
Les deux accusés sont accessibles à la sanction pénale, dévoile-t-il. Il a requis de les condamner à quinze ans de travaux forcés pour rendre justice.
Me Maxime Codo, défendant les intérêts de Olawalé Olassoukanmi Lamidi, a déclaré plaider coupable, vu la posture affichée par son client tout au long de la procédure jusqu’à la barre. Pour lui, c’est un accusé spécial qui a confessé ses actes et s’en est repenti. Il a sollicité de la cour une bienveillante application de la loi. « Il mérite votre bienveillance », insiste-t-il.
A sa suite Me Robert Hounkpatin pour le compte du policier Armand Kantchékon s’est approprié les observations de Me Maxime Codo. « C’est avec peine que je vous présente la situation d’Armand Kantchékon. Je plaide coupable », avoue Me Robert Hounkpatin. Il a invité la cour à répondre à trois questions dans l’intérêt de son client. Pour lui, Armand Kantchékon a collaboré franchement à la manifestation de la vérité en décrivant, avec force détails, les faits tels qu’ils se sont déroulés. Il a, retient-il, déjà pris la mesure des choses en s’adonnant à des activités génératrices de revenus. « Il a trois enfants, si vous le condamnez, vous condamnez ces enfants », fait-il observer. Il a alors sollicité une douce application de la loi en sa faveur.
La cour se retire et délibère en condamnant Olawalé Olassoukanmi Lamidi à 10 ans de travaux forcés et Armand Kantchékon, l’ancien policier, à 12 ans de travaux forcés. Ayant bénéficié entretemps de liberté provisoire en 2016, ils retournent en prison l’un pour cinq ans et l’autre pour sept ans.
Quatre au départ, ces deux accusés sont fixés sur leur sort; les cas des deux derniers ayant été disjoints l'un pour décès et l'autre n'ayant pas été retrouvé après sa liberté provisoire?

Composition de la cour :

Président : Hubert Arsène Dadjo
Assesseurs : Georges Toumatou ; Eliane Noutaïs, épouse Ghézo
Jurés : Marie-Marguerite Nouhoumon ; Coffi Prosper Gbèdandé ; Pierre Magloire Nagnonhou ; Comlan Paul Nakpon.
Ministère public : Emmanuel Opita
Greffier : Christophe Chéhou

Les faits

Le 2 juin 2011, six individus se sont rendus nuitamment au domicile d’Antoinette Dégila. Après s’être présentés comme fonctionnaires de police, habillés en tenue de forces de l’ordre, ils ont tenu en respect toute la maisonnée avant de s’introduire directement dans sa chambre pour y soustraire la somme de 8 millions de francs Cfa. Après l’opération, ils ont quitté les lieux à l’aide de motocyclettes.
Le 17 octobre, le même groupe a opéré à hauteur du carrefour Missèbo, en utilisant le même mode opératoire. Ils ont réussi à déposséder dame Nicole Zohoun de la somme de 11 838 000 francs Cfa qu’elle détenait.
Les investigations ont révélé que le nommé Philippe Aballo, chauffeur de dame Zohoun et son ami Karim Moussa ont fait appel au groupe de bandits dont Armand Kantchékon, Olawalé Olassoukanmi Lamidi et Augustin alias "Oncle", pour mener l’opération.
Les bulletins de casiers judiciaires des nommés Armand Kantchékon et Olawalé Olassoukanmi Lamidi ne portent mention d’aucune condamnation antérieure. L’enquête de moralité menée sur chacun d’eux, lui est favorable?

Didier Pascal DOGUE
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