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Coups mortels, (6e dossier): Kabirou Malan derrière les barreaux pour encore dix ans

Publié le jeudi 31 mai 2018  |  La Nation
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© Autre presse par DR
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Pour une infraction de coups mortels, Kabirou Malan était devant la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, mardi 29 mai dernier. Condamné à 15 ans de réclusion criminelle, il a encore dix ans à purger, pour avoir été mis en détention le 29 avril 2013.

Le sixième dossier inscrit au rôle de la cour d’assises de la cour d’appel de Parakou, mardi 29 mai dernier, était relatif à une affaire de coups mortels pour laquelle le bouvier Kabirou Malan, 30 ans, est inculpé. Il lui est reproché d’avoir supprimé la vie à Assane Idé, à coups de bâton à la nuque et à la tempe. La cour présidée par Adame N. Banzou dont les assesseurs ont noms : Névaly Settin et Rodrigue I. Sèdonougbo, l’a reconnu coupable de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, selon les dispositions de l’article 309 alinéa 4 du Code pénal. Elle l’a alors condamné à 15 ans de réclusion criminelle.
A la barre, Kabirou Malan, marié et père de deux enfants, et domicilié à Karimama, n’a pas nié les faits. Mais au lieu de trois coups, il a indiqué n’avoir porté qu’un seul à sa victime, après l’avoir désarmé du harpon dont il voulait se servir. Son intention, s’est-il évertué à rappeler tout au long de son audition, n’était pas de lui donner la mort.
Son casier judiciaire est vierge, l’enquête de moralité ne lui est pas pour autant favorable. En possession de toutes ses facultés, selon le rapport psychologique et psychiatrique, il est donc pénalement responsable des faits au moment de leur commission.

Pas de circonstances atténuantes

Prenant ses réquisitions, l’avocat général, Lucien M. Aballo, a d’abord fait remarquer, se référant à l’article 8 de la Constitution du 11 décembre 1990, que la personne humaine est sacrée. Malheureusement, ce sacré est de plus en plus bafoué dans la plupart de nos milieux », a-t-il déploré. « Est-ce que Kabirou Malan a volontairement porté des coups et fait des blessures à Assane Idé ? Ce dernier est-il décédé, suite aux coups et aux blessures ?», interrogera-t-il.
Par rapport à l’élément légal de l’infraction de coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, il évoquera les dispositions des articles 309 à 312 du Code pénal. Quant à l’élément matériel, il a consisté, selon lui, au bâton utilisé pour occasionner des blessures apparentes sur le corps de la victime, notamment sur sa tête, une partie sensible. Pour justifier l’élément intentionnel, l’avocat général met en avant la volonté coupable et l’intention délictuelle de l’accusé. Ces trois éléments étant réunis, il en déduit que l’infraction est constituée. « Il n’existe pas de circonstances atténuantes», note-t-il. Selon lui, la légitime défense ne peut pas non plus prospérer, puisque l’accusé avait déjà désarmé la victime. Au bénéfice de ses observations, il demande à la cour de retenir Kabirou Malan dans les liens de l’accusation de coups mortels et de le condamner à 20 de réclusion criminelle.
Dans sa plaidoirie, la défense de l’accusé demande à la cour de ne pas perdre de vue les insuffisances du dossier relevées par le ministère public dans ses réquisitions. « Nous ne pouvons pas continuer à accepter ces insuffisances à chaque cour d’assises. Ce sont les inculpés qui en font les frais », a-t-il laissé entendre, en déplorant l’absence du certificat médical de la victime qui aurait permis d’établir si son décès est lié aux coups de bâton reçus. « Les deux ne se connaissent pas. Alors, de quel droit et pour quel plaisir, va-t-il lui donner la mort ? Mon client qui était sur son chemin et qui rentrait chez lui n’a pas toléré que la victime le torche parce qu’il ne se reprochait rien », a-t-il expliqué. Il a ensuite invité la cour à donner la chance à son client de rentrer chez lui.
En détention depuis le 29 avril 2013, Kabirou Malan a encore dix ans environ à passer en prison. Avant le délibéré, il aura pourtant sollicité la clémence des membres de la cour?
Des faits déplorables

Les faits se sont produits dans la nuit du dimanche 21 au lundi 22 mai 2013 à Koffounou, un village de l’arrondissement de Birni-Lafia, commune de Karimama. De retour d’une soirée dansante, Kabirou Malan et son cousin Oumarou Boukari ont pris par l’arrière du domicile d’Assane Idé, pour rentrer chez eux. C’est en ce moment que les chiens de ce dernier se sont mis à aboyer très fort. Pensant avoir affaire à des voleurs, il se précipite de sa chambre avec un harpon, le brandissant en direction des deux jeunes. Pris de panique, Oumarou Boukari s’enfuit, en abandonnant Kabirou Malan sur les lieux. Pour se défendre, celui-ci se saisit d’un bâton et assena deux coups à la nuque et à la tempe d’Assane Idé qui s’écroula. Transporté à l’hôpital, après une brève escale à son domicile, il rendit l’âme des suites de ses blessures.
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