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Affaire Mètongnon au Bénin : Un procès sans fin ?

Publié le jeudi 7 juin 2018  |  Matin libre
Laurent
© Autre presse par DR
Laurent Mètongnon
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Détenus dans les liens carcéraux depuisle 17 novembre 2017 pour une affaire de placement hasardeux des fonds de la Cnss à la Bibe (qui serait en faillite) contre des rétro-commissions, Laurent Mètongnon et cie ne sont toujours pas encore situés sur leur sort. Si la sentence finale de la justice dans ce dossier semble ne pas être encore prévue dans l’agenda du Juge, les reports interminables du procès laissent présager une torture psychologique sans fin pour les accusés. A quand l’issue de cette affaire ? Difficile d’y répondre ! Pour l’Organisation pour la défense des droits de l’homme et des peuples (Odhp), il s’agit d’un assassinat de la démocratie béninoise…

Alors qu’on croit le dossier totalement vide après la décision DCC 18-098 de la Cour Constitutionnelle en date du 19 Avril 2018 condamnant le Conseil des Ministres et le Procureur de la République pour violation de la Constitution et de la procédure pénale dans le cadre de ce dossier, Laurent Mètognon et ses co-accusés continuent malheureusement leur séjour derrière les barreaux avec à la clé, des reports interminables du procès. Du premier procès en date du 19 décembre 2017 à celui du 05 juin 2018 en passant par les procès du 30 janvier (qui n’a pu se tenir), du 08 mai et du 22 mai 2018, la vérité n’a toujours pas triomphé dans cette affaire qui fait couler tant de salive. En effet, après des recours infructueux des avocats de la défense sur leur doute quant à l’impartialité du juge en charge du dossier, la décision de la Cour constitutionnelle n’a pas non plus sonné la fin de la tortue morale dont les accusés estiment être victimes. De même, la récupération politique du dossier est plus qu’une évidence. L’opposition politique n’a d’ailleurs cessé de dénoncer des machinations pour l’instauration d’une pensée unique. Et pour certains observateurs notamment du monde syndical, le fait que la justice tarde à prononcer son verdict laisse transparaître une intention délibérée de maintenir pendant longtemps Laurent Mètongnon en prison. Les procès des 22 mai et 05 juin 2018 semblent confirmer pourtant le reproche. En effet, lors de l’audience du 22 mai 2018, les avocats de la défense avaient réclamé les documents qui fondent les accusations du Ministère public contre leur client notamment le rapport de l’Uemoa. Ainsi, pour répondre à cette requête des avocats de la défense, il a été procédé au report du procès sous huitaine, avec injonction faite au procureur de la République de mettre à leur disposition, lesdits documents. Chose curieuse, jusqu’au procès du 05 juin dernier, lesdits documents n’avaient pas été transmis aux avocats qui estiment que ces documents n’ont jamais existé. Le comble, c’est qu’il a fallu une guéguerre qu’aurait causé un avocat de la partie civile pour que le calvaire des détenus soit prolongé d’un mois. Il faudra encore attendre le 03 juillet prochain pour que la justice se prononce à nouveau sur le dossier. S’agira-t-il du dernier procès conduisant au verdict final ? Difficile de répondre à cette interrogation. De toute façon, la justice joue sa crédibilité dans ce dossier ! Affaire à suivre !!!

L’Odhp dénonce l’assassinat de la démocratie…

Dans un communiqué, l’Odhp dénonce une menace sur la démocratie béninoise notamment l’indépendance de la justice. « …des juges à ordres ont été identifiés et obéissent au doigt et à l’œil du Président Talon. Ainsi, le Procureur de la République Ulrich Togbonon a été commis pour mettre les prévenus en détention illégalement. Dès le départ, l’Odhpet les organisations démocratiques ont dénoncé ce procès et indiqué que le dossier était vide. Mais les magistrats tortionnaires ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils se sont mis à torturer de plus belle les prévenus en procédant à des reports fantaisistes du procès d’audience en audience. Ils n’ont pas cru non plus devoir respecter même la Décision DCC 18-098 de la Cour Constitutionnelle en date du 19 Avril 2018 condamnant le Conseil des Ministres et le Procureur de la République pour violation de la Constitution et de la procédure pénale dans le cadre de ce dossier » lit-on dans le communiqué. A propos du procès du 05 juin, l’Odhp affirme que « l’on a eu droit à l’exécution d’une mise en scène grotesque organisée par le pouvoir de Patrice Talon à travers le juge Adolphe Azo notamment et Me Salami Bastien, cet autre avocat de Talon…Alors, il n’y avait plus qu’à écouter les autres prévenus. Les avocats de la défense se font donner actes de ce qu’ils jugent comme éléments importants à retenir des dépositions de Boco. Les avocats du gouvernement font de même.

Les choses allaient ainsi bon train quand patatra, le juge Azo argue d’un incident perturbateur pour décider de reporter l’audience à la stupéfaction générale. En effet, les avocats de la partie civile, Me Bastien Salami notamment et un autre, comme obéissant à des consignes ont entrepris de chahuter leurs collègues de la défense de façon à les provoquer afin qu’ils perdent patience. Mais comme cela tardait à venir, Bastien Salami se saisit d’une demande de la défense tendant à obtenir de lui qu’il pose ses questions à Romain Boco à haute voix afin que tout le monde entende, pour créer un tohu-bohu que le juge Azo saisira aussitôt pour prononcer un nouveau renvoi. Il apparaît donc clairement que le pouvoir de Patrice Talon a orchestré un plan qu’il suit depuis lors avec des juges et des avocats à sa solde».

Aziz BADAROU
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