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Annonce de changement de stratégies dans la lutte contre l’essence "kpayo" : Modeste Toboula, la repentance?

Publié le jeudi 14 juin 2018  |  Matin libre
Modeste
© aCotonou.com par Didier Assogba
Modeste Toboula, le préfet du département du Littoral lors de la célébration de la journée Mondiale de l`environnement au Bénin.
Cotonou, le 05 juin 2017. Le gouvernement Béninois et le programme des Nations Unies au Bénin ont célébré la journée mondiale de l`environnement à la plage de Fidjrossè.
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Le Préfet du Littoral, Modeste Toboula ne se montrera pas brutal envers les vendeurs de l’essence frelatée. A l’entendre, le gouvernement appliquera intelligemment le nouveau Code pénal qui interdit la vente de l’essence de la contrebande au Bénin. C’est bien une occasion pour ‘’le gouverneur’’ de Cotonou de se racheter.

Les vendeurs de l’essence frelatée ne devraient pas subir la violence des forces de l’ordre dans les prochains jours. Après l’adoption du nouveau Code pénal interdisant le trafic et la vente de l’essence de la contrebande au Bénin, certains citoyens avaient commencé à s’inquiéter. Ils craignent les méthodes sauvages que pourrait employer le gouvernement pour mettre fin au «commerce de la mort ». Beaucoup ont toujours en mémoire le déguerpissement des domaines publics conduit avec assez de brutalités surtout à Cotonou. Mais il ne devrait en être rien. Le Préfet Toboula a en effet essayé de rassurer les populations. Dans une interview accordée à la télévision nationale au début de cette semaine, il a appelé les nombreuses familles vivant de ce commerce au calme. « C’est un fait social qu’on ne peut pas aujourd’hui traiter comme une infraction simple dans la mesure où depuis 30 ans, des familles ne se nourrissent que par cette activité », a-t-il reconnu. Et d’ajouter : «L’objectif des gouvernants que nous sommes, ce n’est pas de prendre des mesures justes pour réprimer les populations. Nous prenons des mesures pour le bien-être d’abord et le Chef de l’État est dans cette logique ». Pour lui, le gouvernement affine ses stratégies afin de faire des propositions nouvelles pour accompagner les acteurs du secteur. «Si aujourd’hui nous cherchons à appliquer aveuglément cette loi, c’est que nous allons créer un problème social sans précédent, et nous ne sommes pas là pour ça. C’est pour cette raison que je voudrais en appeler aux uns et autres à la patience, à la quiétude, rien n’est encore grave », a martelé le Préfet du Littoral. Certains observateurs se sont étonnés d’avoir entendu Modeste Toboula prononcer ces phrases. Il a certainement dû apprendre des erreurs commises lors de l’opération de «Déguerpissement » ou de libération des espaces publics. Une opération qui n’avait rien d’humain. Mais aujourd’hui, on remarque que le pouvoir a voulu changer de méthodes. En tout cas, le préfet du Littoral qui se limite à la ville de Cotonou, a annoncé les couleurs. Son vocabulaire a brusquement changé. Certains parlent même de repentance. A travers cet acte, la Rupture veut-elle se racheter auprès des populations désabusées ? Les législatives étant dans moins d’un an, aucun politique soucieux de gagner la confiance du peuple ne compte prendre des mesures impopulaires. La Rupture ne veut donc plus provoquer l’ire des populations. L’essence de la contrebande nourrissant des milliers de personnes au Bénin, il est très risqué pour le gouvernement d’engager une répression aveugle contre ces vendeurs bien présents sur la scène politique nationale. Le gouvernement a sans doute compris en envoyant le très décrié préfet du Littoral apaiser les populations.

Mike MAHOUNA
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