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Césarienne et paludisme gratuits au Bénin : Environ 2 ans d’impayés

Publié le mardi 19 juin 2018  |  Matin libre
Patrice
© Autre presse par DR
Patrice Talon,Président de la République
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Depuis que le régime de la rupture est en place, les hôpitaux rentrent de moins en moins en possession des frais liés aux prestations faites dans le cadre de la césarienne et le paludisme gratuits. Il faut tout de même nuancer pour reconnaître que les difficultés ont commencé depuis le gouvernement qui croyait si bien faire en instituant lesdites mesures sociales. Le commun des Béninois croyaient que plus rien ne sera comme avant.

Le nouveau système de gestion mis en place par le gouvernement du Président Patrice Talon libère les subventions et autres ressources trimestriellement. Aussi, les engagements en faveur des mesures sociales dans le secteur de la santé devraient-ils être déjà réglés une fois au moins, cette année 2018. De sorte que les prestataires, qui ne sont rien d’autres que les hôpitaux, pourraient espérer un autre chèque d’ici la fin du mois de juillet pour le deuxième trimestre de 2018. Mais la réalité est tout autre, triste à la limite surtout lorsqu’on sait que nous sommes dans un secteur purement social. Tenez, le gouvernement béninois n’a encore rien libéré au profit des hôpitaux cette année 2018 qui est en train d’amorcer le second semestre. On pourrait dire que ça peut arriver, puisque, la gestion d’un Etat où tout est prioritaire n’est pas aisée.

Le hic, dans cette affaire, c’est que la plupart de ces hôpitaux n’ont rien perçu non plus en 2017. Soit environ deux ans d’impayés. Et dire qu’ils trainent encore des arriérés de 2016. Difficilement, le trésor public a fini par libérer courant mois de mai 2018, soit il y a quelques jours, les chèques comptant pour les arriérés du dernier trimestre de 2016. Et là encore, c’est sans compter avec la lourdeur dans le positionnement des valeurs émises du trésor public qui commence, à avoir de nouveau, droit de cité. Hélas! Alors la question que tout le monde se pose est de savoir si c’est une mauvaise foi ou que les caisses du trésor public sont en détresse? Si non comment se fait-il qu’il n’est pas positionné depuis environ deux semaines des chèques certifiés de 20 millions seulement?

Pour rappel, au titre de mesures sociales, le Président Boni Yayi avait institué, entre autres, la gratuité de la césarienne, la gratuité du traitement du paludisme pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans...

A cet effet, le ministère de la santé a conclu un marché avec la plupart des hôpitaux de la place ; ceux privés, mais aussi les confessionnels puisqu’ils se présentent comme les plus nombreux et les plus présents sur le territoire national en dehors du Cnhu Hubert K. Maga, des centres hospitaliers départementaux (Chd) et des hôpitaux de zone. Selon les termes du contrat, il est recommandé aux centres hospitaliers identifiés d’assurer la gratuité de la césarienne aux parturientes, quitte à se faire rembourser par l’Etat après présentation des fiches y afférentes. Au début, le gouvernement avait observé un retard criard avant de commencer par rembourser les hôpitaux. Ces retards ont été observés en 2011, 2012. De sorte que dans le temps, les acteurs du système étaient on ne peut plus pessimistes sur la durée de vie d’un projet aussi noble pourtant.

La plupart des hôpitaux publics comme privés au Bénin sont en baisse de leur forme. L’Etat doit par exemple plus de 50 millions à certains hôpitaux. On comprend donc pourquoi ils ploient sous le faix de colossales dettes. Les factures d’eau et d’électricité sont là ; sans oublier les différents prestataires à payer. On n’insistera pas ici sur les difficultés de ces hôpitaux à payer les salaires à leur personnel. En tout cas si le nouveau ministre de la santé ne fait rien pour que les hôpitaux ne rentrent pas en possession de leurs fonds, ils finiront pas fermer avant la fin de l’année. Car ils sont déjà en début de cessation de paiement. Déjà, on peut regretter que le ministre sorti, Dr Allassane Seydou n’est pas présenté ce dossier comme la priorité des priorités, du moins à en croire le compte rendu fait sur les télévisions lors de la cérémonie de passation de service.

Pour le moment, certains refusent déjà de se conformer encore à la mesure ayant trait à la gratuité de la césarienne. Notamment les hôpitaux qui sont établis dans la partie méridionale du pays. Ceux qui sont en région, n’arrivent pas à affronter certains directeurs départementaux qui ne veulent pas en entendre parler. Mais dans le même temps, ces derniers ne font pas grande chose pour que les hôpitaux rentrent en possession de leurs dus. Déjà les soins ne sont plus toujours de bonne qualité dans maints hôpitaux, les moyens faisant défaut désormais. Il est difficile d’appréhender jusqu’où la mesure de gratuité de la césarienne peut conduire.

Il urge que le ministre des finances et son nouveau collègue en charge de la santé prennent le dossier à bras le corps pour éviter que les parturientes soient privées de la gratuité de la césarienne dans les jours qui viennent. Déjà, la gratuité du paludisme est encore une réalité dans très peu d’hôpitaux ayant pourtant un contrat avec le ministre de la santé.

M.M
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