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La Presse du Jour N° 1990 du 11/10/2013

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Faible consommation des crédits : Des députés de la mouvance s’en prennent au système Yayi
Publié le samedi 12 octobre 2013   |  La Presse du Jour


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© Autre presse par DR
Le gouvernement fait profil bas, les députés s’extériorisent et acceptent les excuses


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Les députés se sont retrouvés hier, jeudi 10 octobre 2013, en séance plénière au Palais des gouverneurs pour examiner cinq projets de lois portant autorisation de ratification de divers accords de crédits et de prêts signés entre le Bénin et certaines institutions financières internationales. Sur l’ensemble de ces dossiers, les députés, surtout ceux de la majorité présidentielle, ont déploré la faible consommation des crédits mis à la disposition de notre pays pour son développement.
Le projet de loi portant autorisation de ratification de l’Accord de prêt signé à Cotonou le 30 juillet 2013 entre la République du Bénin et la Banque Ouest-Africaine de Développement (BOAD), dans le cadre du financement partiel du projet de pavage de rues et d’assainissement dans les communes de Kandi et Savalou, et de construction d’un collecteur d’assainissement de crête à Bohicon, dont le montant est 6 milliards de FCFA, est passé comme une lettre à la poste. C’est en effet par 62 voix pour, 00 contre et 00 abstention que ce projet a été adopté par les députés présents et représentés. C’est aussi le même vote qui a sanctionné l’examen par les députés du projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de prêt signé à Cotonou le 30 juillet 2013 entre la République du Bénin et la Banque Ouest-Africaine de Développement(BOAD), dans le cadre du financement partiel du projet de pavage et d’assainissement, dans les communes de Kétou, Tchaourou et Savè (Phase 2) et Kpomassè, pour un montant de 8 milliards de FCFA. Toujours dans la même gamme de financement d’infrastructures d’assainissement en milieu urbain, le projet de loi portant autorisation de ratification de l’Accord de prêt signé à Cotonou, le 12 février 2013, avec la Banque d’Investissement et de Développement de la CEDEAO (BIDC), dans le cadre du financement partiel de la première phase du projet de pavage de rues et d’assainissement dans les communes de Bohicon, Ouidah, Pobè, Sakété et Dassa-Zoumè en République du Bénin, pour un montant de 4. 505. 921. 562 FCFA, a eu plus de chance. Il a été en effet approuvé par 65 députés avec zéro voix contre et zéro abstention.
L’indignation des députés
Le 4è dossier examiné par les députés a rapport au projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de financement signé à Washington DC (USA), le 17 Avril 2013, entre la République du Bénin et l’Association Internationale de Développement, dans le cadre de la mise en œuvre du Huitième Crédit d’Appui à la Réduction de la Pauvreté (PRSC 8), pour un montant de 15 milliards de FCFA. Il a été adopté par 54 voix pour, 00 contre et 00 abstention. Et comme l’indiquent les résultats, on peut facilement s’imaginer ce qui a pu se passer avant que ce projet ne soit adopté. Les débats ont été tout simplement houleux.
Pour l’honorable Nicaise Fagnon de la mouvance présidentielle, « ce dossier ne devait pas appeler de polémique car c’est un appui budgétaire ». Mais hélas ! La polémique est bien là. Et selon Nicaise Fagnon, « elle réside dans le retard accusé dans la transmission de ce document à l’Assemblée nationale ». « Je crains qu’on ne puisse pas consommer ce crédit avant la fin de l’année », a dit l’honorable Fagnon pour qui tout doit être mis en œuvre afin que, dans les 72 heures, les formalités soient finies pour les notifier aux instances internationales. Et ceci, avant le 17 octobre 2013.
: «…Le Bénin occupe la 175ème place dans le rapport de Doing business contre 176 en 2012. Qu’est-ce qui explique cet état de chose ? Est-ce que réellement on peut s’estimer heureux ? Il faut qu’on situe bien nos maux. Il faut faire en sorte qu’on change de comportements. Je voudrais inviter le gouvernement à prendre de dispositions plus ardues afin que chacun joue sa partition pour changer les choses », a dit pour sa part l’honorable Boniface Yéhouétomè qui, dans des thèmes voilés, s’en est ainsi pris au système Yayi.
« Je voudrais remercier l’honorable Fagnon pour son intervention. Les gens nous tendent la main et mettent les moyens à notre disposition. Il suffit de prendre les dispositions pour consommer à temps les crédits. Depuis avril jusqu’à ce jour, on a eu une session ordinaire. On aurait pu éviter une session extraordinaire pour ce sujet en examinant ce dossier depuis. Mais il y a eu un retard criard dans la transmission des dossiers à l’Assemblée Nationale. Ce qui n’est pas normal », a déploré pour sa part l’honorable Okounlola André.
«Yéhouétomè a marché sur ma bouche. Si on veut faire avancer les choses, on doit se prendre au sérieux. On parle de réduction du chômage et on ne fait rien pour encourager le secteur privé. Au regard de tout ce qui a été dit par rapport aux résultats qui sont maigres, on doit renforcer le secteur privé », a recommandé Nazaire Sado.
L’honorable Laourou Grégoire a lui aussi abondé dans le même sens que ses collègues. « Les collègues ont parlé de la lenteur dans la consommation des crédits. Ce qui est grave, c’est que le manque de célérité continue. A partir de ce soir, il faut faire toutes les autres formalités pour le décaissement effectif de ce crédit dont on a besoin», a-t-il dit, apportant ainsi de l’eau au moulin de son collègue Nicaise Fagnon qui n’a pas été satisfait de la réponse entre-temps donnée par le ministre Sossouhounto pour rassurer les députés des dispositions prises par le gouvernement pour ne pas perdre ce crédit.
Tout comme l’honorable Fagnon, l’honorable Thomas Ahinnou reste sceptique et c’est pour cette raison qu’il a souhaité que le gouvernement soit reconvoqué pour expliquer ce qui est à la base du retard accusé par la consommation de ce crédit. « Si d’ici le 17 octobre 2013 les formalités ne sont pas remplies vis-à-vis de Bretton Woods, le Bénin risque de perdre ce crédit de 15 milliards de FCFA. Or le contrat a été signé depuis février 2013. Il faut reconvoquer le gouvernement ici pour nous expliquer les raisons de ce retard-là. Il faut que le ministre nous donne plus d’assurance et des explications », a-t-il insisté après la réaction de Nicaise Fagnon.
La série noire continue
Le 5è projet adopté n’a pas lui aussi échappé à la désolation des députés Fcbe quand bien même certains d’entre eux, comme Valère Tchobo, se sont démarqués pour féliciter Boni Yayi pour tous les records qu’il a battus en matière de mobilisation de ressources extérieures, mais qui ne sont pas consommées malheureusement. Il s’agit du projet de loi portant autorisation de ratification de l’accord de financement additionnel signé avec l’Association Internationale de Développement (AID), dans le cadre du financement du projet de Gestion des Forêts et Terroirs Riverains (PGFTR), pour un montant d’un milliard de FCFA). Il a été adopté par 60 voix pour, 00 contre, 00 abstention.
« C’est un projet qu’il faut encourager quand on voit la déforestation », a dit le député André Okounlola. Mais cela ne l’a pas empêché de poser les questions suivantes : « Comment les 150 ha sont-ils répartis dans les communes bénéficiaires de ce projet et sur quels critères ? Pourquoi la composition 5 a été si tant chargée ? » .
« Je voudrais remercier le gouvernement pour avoir initié ce projet car les effets néfastes des changements climatiques sont déjà sous nos yeux. C’est un crédit IDA et on m’a rappelé que le mardi est férié. J’insiste donc pour qu’on ne néglige pas cela. Je suis inquiet parce qu’aujourd’hui on parle de forêt et de recherche. Mais il n’y a pas d’institut de recherche forestière. Il faut accélérer les formalités », a martelé Nicaise Fagnon.
« Où est-ce que ces forêts dont on parle ont été aménagées ? Je ne crois pas. Je connais le cas de Djidja. Les forêts sont dévastées. Nos agents forestiers, au lieu de s’occuper de la gestion forestière, s’occupent de la police forestière », a déploré Nazaire Sado qui, face aux coupures anarchiques des bois, propose la mise en place d’une commission d’enquête pour vérifier la gestion des fonds déjà mis à la disposition du Bénin dans le cadre de la lutte contre la déforestation.
« …Si le Bénin a été choisi parmi 12 pays, c’est parce qu’il y a un savoir-faire. Je recommande qu’il y ait une suite… ». Telle est en substance la réaction de l’honorable Boniface Yéhouétomè sur ce sujet.
Tout compte fait, les cinq dossiers examinés ont été adoptés. Mais l’histoire retiendra que les députés de la mouvance ont dit sans rancune leurs vérités au gouvernement, surtout en ce qui concerne les lenteurs observées dans la transmission des dossiers à l’Assemblée Nationale et la consommation des ressources extérieures accordées au Bénin.

Euloge Badou

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