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L’option‘’réseaux sociaux’’ pour diffuser des messages de personnalités politiques : Un couteau à double tranchant

Publié le vendredi 22 juin 2018  |  Matin libre
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© Autre presse par DR
Rencontre des corps constitués de la Nation à la Marina avec le président Patrice Talon
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Elles ne ratent aucune occasion pour se faire voir. A chaque commémoration ou occasion de fête chrétienne, musulmane ou des religions endogènes, elles sont nombreuses, ces personnalités dont les messages pleuvent dans les forums de réseaux sociaux et ce, à l’endroit de la communauté. Comment ces messages sont-ils perçus en retour ? Peut-on, au vu des expériences, affirmer que ces personnalités, pour la plupart politiques, atteignent leurs objectifs ? Internautes et spécialiste de la communication apprécient.

Autrefois, les canaux de communication étaient limités à la télévision, à la radio, aux journaux, aux courriers entre autres. La communication était ainsi descendante, c’est-à-dire des personnalités vers les administrés. Mais aujourd’hui, grâce au développement de l’internet et à l’essor des médias sociaux, les choses ont changé. Visiblement, plus de frontière, plus de limite de temps. C’est de l’instantané ! Personnalités et administrés peuvent être désormais rassemblés, sur toute la planète, sur une seule et même plateforme numérique. Nul doute qu’à ce jour les médias sociaux à savoirWhatsapp, Facebook, Instagram, les blogs…, font partie intégrante de la vie quotidienne de la communauté, que ce soit pour communiquer avec les relations, partager du contenu, rester informé de l’actualité, des dernières tendances et surtout suivre les gens que l’on admire.

Selon des spécialistes, les 32 % de la population mondiale sont actifs sur au moins un des multiples médias sociaux qui existent. Les personnalités ou célébrités le savent et, c’est à juste titre qu’ils adaptent leur communication en fonction de ces nouveaux supports. De plus en plus, on constate au Bénin qu’à chaque commémoration, les forums de réseaux sociaux, whatsapp, en particulier, sont pris d’assaut pour le relai en boucle de messages de personnalités surtout politiques, adressés à cet effet à la population. Mais le moins qu’on puisse se demander c’est de savoir si ces messages produisent réellement l’effet recherché. « Comme tout le monde, j'en reçois même si je n'y prête pas outre mesure d'attention puisque le but est déjà connu : se rafraîchir dans les mémoires en passant par ces commémorations ». A l’instar de Marielle Dégboé, Consultante en Communication politique, plusieurs autres membres actifs de réseaux sociaux, pour des raisons diverses,accordent très peu d’attention à ces messages qui sont partagés sur les plateformes à chaque célébration. Et pour cause. « Ces messages, je n'en porte aucune attention parce que je n'y trouve aucun intérêt », justifie Thérèse Gnitona travaillant dans une Agence de communication de la place. Gérard Olougbegni, enseignant d’Histoire et Géographie au secondaire, se veut plus radical : « (…) parce que je les considère comme insensés ». Même si à la préoccupation de savoir s’il fait attention à ces messages, Rolland Bossou, administrateur d’un groupe whatsapp, répond par « Naturellement, non ! », il semble, tout de même, mettre de bémol : « Pour ma part, une personnalité politique n'appartenant à une religion, par exemple l’Islam, du nom de Alfred, est mal placée pour faire passer un message entrant dans le cadre de la fête de l’Aïd El kebir. Du coup, je ne prends même plus la peine de lire car le contenu est connu d'avance. Ces personnalités sont considérées comme des messagers opportunistes. Opportunistes, car ces messages lors de ces fêtes ont tendance à faire croire aux fidèles que ces personnalités sont de cœur avec eux. Mais quelque part, il faut apprécier beaucoup le geste et admirer leur impartialité envers les religions, l'attention que ces dernières accordent à chaque fête quelle que soit la religion et la communauté ». Contrairement aux précédents, LidvilleTossou, journaliste sur une station de radio à Cotonou, n’est pas irritée par la routine. Et de préciser : « Personnellement, ce genre de message m'attire quand je vois, par une photo, que c'est une autorité connue tel que le chef de l'État ou des membres de son gouvernement ».

Rien n’est pas gagné d’avance

En prenant d’assaut les réseaux sociaux pour faire passer leurs messages, nul doute que ces autorités entendent impacter le nombre d’internaute même si ce n’est pas la totalité. Cependant, au regard de l’indifférence qu’affichent certains face à ces messages conçus généralement sur des affiches, il est une évidence qu’il y a risque d’atteindre avec satisfaction l’objectif fixé. N’y a-t-il donc pas lieu de changer de fusil d’épaule ? Jusqu’à quel seuil tolérable rester pour ce qui est de la diffusion de ces messages sur ces supports des nouveaux médias ? Thérèse Gnitona : « Mon seul message est de leur demander d'arrêter avec cette pratique, car ce n'est vraiment pas nécessaire ». « Qu'elles (ces personnalités) montrent autre visage au peuple : sincérité, respect de la parole donnée », conseille l’enseignant à Dassa-Zoumè, Gérard Olougbègni qui estime que si ces messages ne passent pas dans l’opinion, cela est aussi dû à l’image ou à la moralité de leurs porteurs.Les réseaux sociaux constituent des espaces dangereux. Ils peuvent faire et défaire, selon Rolland Bossou. « Alors, il faut être prudent, surtout que nos autorités sont pour la plupart des politiciens, et la politique est très souvent synonyme de sujets brûlants. Ces personnalités sont, à travers les réseaux, en contact avec leurs partisans mais aussi avec leurs détracteurs. Cette interactivité est difficile à gérer : commentaires négatifs, insultes... En voulant faire passer un message à l'endroit d’une cible donnée, leur réputation peut donc être fragilisée », confie-t-il. A la suite de l’administrateur Rolland Baloubi, plus connu sous l’identité Rolland Bossou, la professionnelle des médias LidvilleTossou demande à ces personnes pas très connues de l’espace médiatique, mais qui s’adonnent à ces messages, d'agir plutôt que d’envoyer des messages. « C'est plus réaliste ! », conclut-elle.

Jacques A. BOCO
La consultante en Communication politique, Marielle M. Dégboé, approfondit et conseille
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