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Le Matinal N° 4205 du 11/10/2013

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Tapis rouge pour les étrangers… : persécution des locaux…
Publié le lundi 14 octobre 2013   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le President Béninois Boni Yayi


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Yayi Boni devant Bolloré et Dangoté ? On aurait dit un enfant attendant de ses parents , des…bonbons. Lui, Yayi Boni, la terreur nationale, le « Dieu sur terre des Béninois ». Les lèvres retroussées, les mains coincées entre ses cuisses, remuant ostensiblement la tête de haut en bas et de bas en haut comme un apprenant ; il était trop « petit » devant Dangoté et Bolloré.

Il ose les accueillir sur tapis rouge comme des chefs d’Etat. Il les fait asseoir juste à côté de lui comme s’il s’agissait de ses homologues. On a connu des chefs d’Etat avant lui. On a connu Mathieu Kérékou : digne, fier et Solennel. On a connu Nicéphore Dieudonné Soglo : noble, orgueilleux et respectueux du fauteuil qu’il occupe. Tous les deux, sans être outrecuidants, savaient mettre chaque visiteur à sa place. Actuellement, le fauteuil du président de la République du Bénin est galvaudé : mieux, comme le dirait le maire de Sèmè-Podji, ce fauteuil est « profané ». Il faut avoir recours au maire pour le purifier, lui le chef Vodun, propriétaire de la commune de Sèmè.

La honte côté Marina…

Pourquoi la honte côté Marina ? C’est facile aujourd’hui d’inviter Aliko Dangoté et Vincent Bolloré et de les forcer à se faire décorer. C’est facile de vouloir s’accaparer de l’effort des autres. Car, qu’on le veuille ou non, Dangoté est le symbole de la volonté impérialiste du pouvoir nigérian. Et il n’a pas été « créé » (excusez l’expression) du jour au lendemain. C’est Olusegun Obasandjo qui l’a lancé à partir de 1978. Et chaque président du Nigeria y a mis sa touche. Pour en arriver au produit final qui est aujourd’hui Aliko Dangoté. Il a connu dix présidents nigerians (voir encadré). Il a eu le soutien de dix chefs d’Etat nigérians : le produit est là, tout beau, tout puissant. Numéro un des fortunes en Afrique.
Vincent Bolloré ? C’est aussi un symbole de l’impérialisme français. Tout le monde vous dira qu’il a commencé sa carrière dans les années 1970 sous Pompidou. Considéré comme un homme d’affaires de la droite, il a traversé les deux mandats de Mittérand sans être inquiété. Nicolas Sarkozy passait ses vacances sur son yacht. Aujourd’hui, sans être de la gauche, il a le soutien total de Hollande. Lui aussi, a connu environ six présidents français.
Voici donc les nouveaux amis de Yayi Boni. Ceux-là qui sont aujourd’hui adulés, loués, flattés, cajolés. Ceux-là qui ont bénéficié de tous les avantages des régimes successifs de leurs pays. Ne trouvez-vous pas que c’est trop facile ? Ne trouvez-vous pas que c’est une honte ?
Posons une question à Yayi Boni : depuis 2006 qu’il est venu au pouvoir, qu’il nous dise l’homme d’affaires qu’il a mis sur orbite…Aucun. Non seulement qu’il n’a promu personne depuis bientôt dix ans qu’il est là, mais il se permet de réduire à néant ceux qu’il est venu trouver et qui l’ont aidé à prendre le pouvoir.
Sébatien Ajavon est parmi les hommes d’affaires que Yayi Boni veut exterminer. Jusqu’en 2006, Sébastien Ajavon détenait le monopole des produits congelés du Ghana au Nigéria en passant par le Bénin et le Togo. Et ce n’est que la partie visible de l’iceberg. On ne compte pas sa participation dans plusieurs sociétés y compris les banques. C’est ce qu’on appelle un magnat des finances. Il intervient partout. Sur le plan social, il est présent. C’est le genre d’homme que tout homme d’Etat rêve d’avoir à ses côtés.
Qu’en fait Yayi actuellement ? Il le persécute. Il l’a obligé à fermer son entreprise.
Ne parlons même pas de Patrice Talon. Il est reconnu dans la sous-région comme distributeur des intrants agricoles. Après l’avoir poussé à prendre Bénin Control, Yayi Boni l’a mis aux arrêts une première fois au Commissariat central. Libéré sous la pression populaire, il a tenté une seconde fois de le foutre en prison. N’ayant pas réussi dans son entreprise, il monta une rocambolesque histoire faite de coup d’Etat et de tentative d’empoisonnement.
Voici comment nos hommes d’affaires sont traités. Depuis les indépendances, Yayi Boni est le seul chef d’Etat dont le sombre objectif est de détruire la bourgeoisie locale de son pays. Même sous la révolution, on n’a pas connu pire. Kérékou a renvoyé les étrangers pour les remplacer par les locaux. On peut citer Fagbohoun, Socagrico et autres.

Tout pour les étrangers, rien pour les nationaux !

C’est pourquoi le régime actuel devrait avoir honte. Si les anciens présidents nigérians avaient persécuté Aliko Dangoté, Yayi Boni ne serait pas en train de jouer aux mendiants auprès de lui allant jusqu’à lui imposer une décoration. Que serait devenu le Port de Cotonou si François Hollande, à son arrivée au pouvoir, jetait Vincent Bolloré en prison. Kérékou et Soglo ont « fabriqué » des hommes d’affaires, Yayi Boni vient les détruire. De façon sélective. Car, les hommes d’affaires Nagots prospèrent. Ex : Tundé et Adéoti. Ceux-là qu’on désigne sous le vocable de : « les miens ».
Son obsession est de détruire la bourgeoisie locale, indispensable pourtant à la création d’emplois.

Un régime extraverti…

Qui vous dit que Patrice Talon, Sébastien Ajavon, Samuel Dossou, Mathias de Chaccus, Séfou Fagbohoun, François Tankpinou…réunis ne sont pas capables de fournir à leur pays une centrale de 200 Mw et de construire le chemin de fer Cotonou-Parakou ? Tous les hommes d’affaires travaillent avec les banques. Personne ne met la main dans sa poche pour financer de grands projets. Qui vous dit que les nationaux ne sont pas capables de démarcher des banques ?
Non seulement on détruit les locaux, mais on les remplace systématiquement par les étrangers. Aujourd’hui, Sénégalais, Ivoiriens, Burkinabais, Maliens, Libanais, Chinois etc., ont pignon sur rue au Bénin.
Les consultations internationales sont l’apanage des cabinets sénégalais et ivoiriens. Faut-il évaluer une filière, ou un projet, ce sont eux. Sous Yayi Boni, les experts béninois ne valent rien. Il faut faire appel aux autres qui par un passé très récent (juste avant 2006), ne venaient pas à notre cheville.
Les Burkinabais et les Maliens sont nos pourvoyeurs en engrais agricoles. Des marchés de gré à gré d’une valeur de plus de 40 milliards FCfa de nos pauvres sous. Avec cela, l’on s’étonne qu’on soit dernier.
Les Chinois partagent les voies bitumées et les œuvres d’art avec un homme d’affaires Nagot : Adéoti. Il est épargné parce qu’il est du même cercle linguistique que le président de la République.
C’est ce à quoi est réduite notre chère patrie, le Bénin. On ne s’approche pas du gouffre. On est au pied du gouffre.
Pour vous en convaincre, je vous laisse lire ce qu’un journaliste d’Africa N°1 a dit comme introduction d’un débat : « Record d’impopularité pour le président béninois, Thomas Boni Yayi. A l’intérieur du pays, l’homme intrigue, inquiète et agace ses concitoyens. A l’extérieur, il est l’objet de quolibets et de plaisanteries peu flatteuses. Alors que certains Béninois le qualifient de « honte nationale », d’autres n’hésitent pas à le désigner comme un véritable danger pour la démocratie. A deux ans de la fin de son dernier mandat, les promesses économiques non tenues, la méthode de gouvernement, les dérives autoritaires et l’instrumentalisation de la Justice sont devenues les principaux marqueurs de ce régime. En toile de fond, une crise sociale larvée que les Béninois craignent de voir dégénérer en conflit politique majeur ». Qui dit mieux !

Ch. T

Les présidents du Nigeria qui ont promu Aliko Dangoté

Olusegun Obasanjo 1976-1919
Shehu Shagari 1979-1983
Baubari Mouhamed 1983-1985
Ibrahim Babaguida 1985-1993
Ernest Shaonekan 1993
Sani Abacha 1993-1998
Abdul Salam Abubakar 1998-1999
Olusegun Obasanjo 1999-2007
Umaru Yar’ Adua 2007 2010
Goodluck Jonathan 2010

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