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Vote contre l’amendement constitutionnel:Yayi et ses alliés contre les femmes

Publié le mercredi 11 juillet 2018  |  Le Matinal
L’école
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
L’école de formation des Forces cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) lancée par le président d`honneur du Parti l`ancien président de la république le docteur Thomas Boni Yayi
Abomey Calavi le samedi 26 Mai 2018. Les FCBE lancent leur école politique
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Pendant 10 ans, l’ancien président de la République, Yayi Boni, a passé le clair de son temps à tromper les femmes. Il leur proclamait son « amour », les trouvait « toutes belles ». Mais avec le temps, les faits montrent qu’elles n’étaient pas belles et qu’il les aimait pour qu’elles s’encombrent de géants foulards en chantant sa gloire.

Comment ne pas se souvenir que l’homme et son appareil politique Fcbe, chaque fois que l’histoire leur a offert la possibilité de démontrer aux femmes, par les actes forts, qu’ils les aimaient vraiment, s’étaient toujours abstenus ? Oui, il faut le dire. Ces femmes n’étaient bonnes et belles pour eux qu’en se contentant d’être du bétail électoral ou des applaudisseuses professionnelles dressées le long des routes, ou à l’aéroport de Cotonou pour saluer le passage de celui qui n’hésitait pas à se comparer à Dieu. A contrario, on doit à la vérité de relever et de saluer le respect que l’actuel président, Patrice Talon, voue à ses femmes. Depuis deux ans en effet, celui-ci n’a jamais été pris en flagrant délit de chosification ou de bestialisation de la femme béninoise. S’il les a bien rencontrées une fois, c’était dans la foulée des réformes à engager au marché Dantokpa et ce fut une séance plutôt explicative. Mais revenons aux agissements de son prédécesseur. Il est passé pour maître dans l’art de la manipulation politique. Oui, nous disons que ses déclarations intempestives d’amour aux femmes ne dépassaient guère les commissures de ses lèvres. Elles n’entraient jamais dans son cœur. La preuve ? Vous me demandez la preuve ? Nous sommes en 2013. Il avait encore la majorité au parlement. Après le combat de la société civile et de quelques organisations féministes, un texte est introduit à l’Assemblée nationale. Son adoption aurait favorisé l’introduction de la parité hommes/femmes dans les fonctions politiques et administratives. Partout en Afrique où cette réforme a pu se faire, il a fallu une forte dose de volonté politique. Celle-ci a cruellement manqué ici, à un homme et à sa majorité parlementaire qui, pourtant, pendant toutes ces années, ne rataient la moindre occasion de leur bourrer le crâne de leurs délicieux mensonges. C’est cet homme et sa majorité qui, le 19 février 2013 à l’Assemblée nationale, ont bien fait d’appeler en plénière, le texte de loi mais se sont hâtés de le ranger pour en reporter l’étude sine die. Ce ne fut pas le plus grave. En effet, pour autant qu’on s’en souvienne, à l’exception remarquable de Eric Houndété qui n’appartenait d’ailleurs pas à leur majorité, tous les députés qui ont pris la parole ce jour-là, n’avaient aucun mot tendre pour les femmes. Paradoxe oh paradoxe !

La dynamique impulsée par « ZenZen » faussée

Les prises de parole énergiques de Rosine Soglo et de Hélène Kêkê Aholou dénonçant avec véhémence l’outrancière inconsidération de leurs collègues mâles n’y firent rien. Femmes, tant qu’on vous aimait à la bouche c’était suffisant. Point n’était besoin de vous le prouver autrement, en favorisant votre massive irruption dans les instances de prise de décisions. Pis, certains intervenants n’avaient d’ailleurs pas hésité à renvoyer les femmes à la bataille pour mériter leurs places dans ces instances. C’est ainsi que la proposition de loi sur la parité hommes/femmes a été enterrée. Devant l’Union africaine à Addis Abeba, de réaliser la parité dans son gouvernement d’après. Tant pis pour ceux qui y avaient cru. Il n’y avait pas de volonté politique au niveau de l’Exécutif. Elle aurait existé que ses députés, à l’époque, l’auraient portée et on n’en serait plus à ce débat aujourd’hui. Oui, aujourd’hui malheureusement, le débat qui aurait pu être vidé hier dans la dynamique formidable impulsée par le projet dit ZenZen (Ndlr : égalité ou parité en langue fongbé) portée par une icône de la société civile, dame Léontine Idohou, a refait surface et les mêmes acteurs d’hier l’ont fait foiré pour le moment.

Une volonté de ne pas accepter les femmes au Parlement

Ce sont les mêmes qui hier, à la seule différence que leur position politique a changé, ont manœuvré avec la « minorité de blocage » dont ils disposent pour empêcher l’amendement constitutionnel qui aurait permis de modifier le Code électoral afin de favoriser notamment l’élection d’un plus grand nombre de femmes au Parlement dès l’année prochaine. Ces mêmes députés, ce sont ceux qui restent dans l’escarcelle Fcbe, donc les affidés de l’ancien président. On en déduit qu’ils n’ont pas changé d’opinion sur les femmes. Que pour eux, elles ne méritent pas de siéger en grand nombre au Parlement. Personne de censé ne comprend en effet, au nom de quoi, de quelle politicaillerie, ces élus ont pu ne pas s’associer à une démarche pertinente, objective, pour ensuite et dès après, emboucher la trompette de « l’impossibilité d’organiser un référendum avant longtemps », en tout cas « pas avant les législatives de 2019 ». Rien que cela trahit bien leur volonté de ne pas accepter les femmes au Parlement. Au surplus, quand on sait que nombre de ces députés n’ont pas caché être allés prendre des consignes à Cadjèhoun ou à Tchaourou avant le vote, on aura tout compris. D’hier à aujourd’hui donc, ce sont les mêmes qui, méprisant les femmes, font obstacle à leur épanouissement politique.

Fred Mensah

(Coll)
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