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Pour meurtre sur sa compagne:Augustin Amoussouvi prend 20 ans de travaux forcés

Publié le mardi 17 juillet 2018  |  Le Matinal
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© Autre presse par DR
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La passion eut raison de la patience et la main arma le crime. L’accusé d’hier, lundi 16 juillet, le premier de la série des dossiers d’assises a égorgé sa compagne sur la base de soupçon de relations intimes avec le coiffeur du quartier. La Cour l’a condamné à 20 ans de travaux forcés.

Les faits se sont déroulés dans la nuit du vendredi 4 au samedi 5 mai 2018 à Tankpe-Parana dans la commune d’Abomey-Calavi. L’accusé a tranché la gorge de sa compagne, Brigitte Kpadé, après avoir essayé de la pendre à l’aide d’une corde. A la fin de l’acte, il a abandonné sa victime dans une marre de sang, pris soin de nettoyer le couteau qu’il a rangé soigneusement à la cuisine et a pris la fuite. Qu’est-ce qui a pu bien amener Augustin à écourter la vie de sa compagne qu’il n’avait cessé d’appeler à la barre ‘’ma femme bien aimée’’? Quelle raison peut bien motiver un crime pareil ? L’histoire des deux, remonte à plusieurs années en arrière. En effet, Augustin et Brigitte avaient vécu en concubinage pendant plusieurs années à Comè. A la suite de mésententes et disputes répétées, Brigitte a quitté Augustin et est partie habiter chez l’un de ses parents à Tankpè. Les deux ont donc coupé toute relation mais personne n’a vraiment compris comment ils ont réussi à renouer les contacts au point même où Augustin a commencé par rendre des visites régulières à celle-ci à Tankpè. Les visites étaient devenues répétées et comme Brigitte était souvent seule à la maison, ils passaient de bons moments. La relation entre-temps écourtée a donc repris vie. Pendant ses temps de fréquentation, Augustin a remarqué des proximités suspectes entre sa compagne et le coiffeur du quartier. Cette nuit fatale du vendredi 4 au samedi 5 mai, Augustin a interpelé sa compagne et les échanges étaient virils. La bagarre a été donc inévitable. A l’enquête préliminaire, Augustin a affirmé que sa compagne l’a mordu au doigt et les lèvres et que c’est ce qui l’a rendu fou de rage. « Fou de rage, je l’ai roué de coups. Je me suis saisi d’une corde et j’ai fait le nœud coulant. J’ai abandonné et je suis allé à la cuisine, j’ai saisi un couteau et je lui ai tranché la gorge. Elle est morte… », a-t-il fait savoir. A la barre hier, Augustin a reconnu les faits à quelques exceptions près. Il a expliqué son acte par l’intrusion du coiffeur dans sa relation avec Brigitte. » Nous n’avions eu aucun problème jusqu’à ce que je constate cette relation avec le coiffeur. Ce jour, quand je l’ai interpelée, mon idée n’était pas qu’on en vienne aux mains. Je ne sais pas ce qui s’est passé », a-t-il déclaré.

L’accusé s’effondre

Après la déposition d’Augustin, la Cour a démarré la lecture des pièces. Mais avant, il a été demandé à Augustin de reconnaître l’arme du crime. A la vue du couteau, le jeune-homme de 27 ans tressauté. Par la suite, il a annoncé un malaise. Fatigue, faim ? Personne ne comprenait son inconfort. Le Président de céans a prononcé une suspension pour lui permettre de reprendre ses esprits. Les choses n’iront pas mieux pour lui car quelques instants après, il s’est écroulé à l’entrée de la salle d’audience. Il a été conduit d’urgence au Cnhu. Une heure, deux heures, 3 heures passent. Soudain, on vit l’accusé faire son entrée et il s’installe dans le box. Tout est fin prêt, les travaux peuvent donc reprendre.

La perpétuité pour le Ministère public, la clémence pour la défense

A l’entame de sa réquisition, le Ministère public représenté par le Procureur Général Emmanuel Opita a fait savoir que la célérité notée dans le dossier s’explique par le fait qu’il s’agit d’une procédure de crime flagrant. Le souci souligne-t-il, est d’apaiser les populations dans le ressort duquel le crime est commis à travers une reddition rapide. Après cette clarification, il a fait ses réquisitions en deux grands points essentiels. Le premier concerne les éléments constitutifs de l’infraction. A ce niveau, il a énoncé les articles 295 et 304 du code pénal et rappelé les faits qui sous-tendent l’élément moral du crime d’homicide volontaire. Selon le Ministère public, l’intention d’Augustin de donner la mort à sa compagne est sans nuage. Mieux, il affirme qu’il a des antécédents judiciaires et que l’enquête de moralité ne lui est pas favorable. Augustin, selon l’enquête, consommerait assidument l’alcool et prenait du chanvre indien. Tous ces éléments confortent le Ministère public à retenir l’intention criminel de l’accusé et requérir à son encontre la peine de travaux forcés à perpétuité. Il souligne qu’aucun sentiment d’amour ne peut conduire au meurtre de la personne qu’on aime. « L’amour ne tue pas », a-t-il fait savoir. L’avocat de la défense a évité d’explorer le terrain technique du crime car affirme-t-il, l’infraction est constituée. Il a tout de même surfé sur le côté sentimental et a défendu mordicus le crime passionnel. Pour l’avocat, le sentiment de possession, l’amour si grand qu’éprouve l’accusé pour ‘’sa Brigitte’’ est intolérante par rapport à toute possibilité de relations parallèles. Même s’il le condamne, le crime est selon lui, de la passion. Il trouve que la perpétuité est assez forte et demande à la Cour de le condamner à une peine juste. Au terme des débats, la Cour a condamné Augustin Amoussouvi à 20 ans de travaux forcés à perpétuité. Au civil, la mère de la victime a demandé 160.000 Fcfa en guise de réparation des frais funéraires. La Cour a déclaré la constitution de partie civile régulière et condamne Augustin à payer la somme d’1 million de francsCfa au titre des frais de funérailles de la victime.

HA
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