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Bénin : Pourquoi l’échec des révisions de la Constitution

Publié le vendredi 20 juillet 2018  |  Matin libre
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© AFP par BERTRAND GUAY
Visite de travail et d`amitié du Président Thomas Boni Yayi à Paris.
Lundi 9 juin 2015. Elysée. Paris. Le Président Thomas Boni Yayi.
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Veinarde, la Constitution béninoise résiste jusqu’ici à toutes les tentatives de sa révision. Sans savoir l’issue du référendum s’il était organisé, de Kérékou II à Talon en passant par Yayi, l’échec retentissant des tentatives de révision de la Loi fondamentale trouve leur essence dans la peur d’un recul démocratique comme c’est le cas dans la plupart des pays de la sous-région.

Si à chaque campagne présidentielle, les candidats trouvent opportun de mettre dans leurs projets respectifs de réforme la modification de la Constitution, c’est qu’il y a un consensus autour du principe. Mais pourquoi alors une fois élu, la classe politique refuse de donner son quitus à la matérialisation de ce projet ? La suspicion, le manque de consensus autour des articles à modifier en sont souvent la cause. Mais plus encore la peur d’un recul démocratique après 28 ans de pratique. C’est vrai qu’il y a dans le pays des partisans de la non modification de la Constitution. Pour eux, cette Constitution, la plus vieille de la sous-région n’a pas encore fini de montrer toute ses potentialités. Mais de plus en plus, les adeptes de cette philosophie sont minoritaires. En 28 ans de pratique démocratique, la Constitution a montré des failles dans bien de domaines. Il devient presque indispensable de la remettre au goût du jour. Mais comment opérer pour que la modification ne donne pas lieu à des conflits postélectoraux. Là est toute la problématique. Si on prend l’exemple des pays de grande démocratie comme les Etats-Unis et la France, plusieurs fois, les Constitutions de ces pays ont été amendées. Mais ces amendements n’ont jamais servi de prétexte à un président pour réclamer un énième mandat. Le principe d’un mandat renouvelable une fois est tellement ancré dans la conscience collective qu’aucun président ne se hasarde sur ce terrain. Mais tel n’est pas le cas en Afrique. Bien souvent, les constitutions sont tripatouillées pour permettre à un chef d’Etat de s’éterniser au pouvoir. Pour beaucoup de Béninois, il faut se garder le plus longtemps possible de ce vent de tripatouillage de la Constitution car c’est tout ce qui reste de la démocratie béninoise qui a connu beaucoup de soubresauts depuis l’historique conférence des forces vives. On ne peut pas et on ne doit pas reculer jusqu’au point où un président se prévaut de la modification de la Constitution pour prétendre à un troisième, un énième mandat. Car, même si le consensus est acquis, le risque est toujours grand. L’actualité en Côte d’Ivoire est édifiante à ce sujet. Après avoir obtenu la modification de la Constitution, le président Alassane Ouattara a d’abord évoqué la possibilité pour lui de se présenter à nouveau après ses deux mandats constitutionnels avant de trouver la voie de la sagesse. Mais alors comment faire ? Le peuple a besoin de garantie. Et si toutes tentatives à ce jour n’ont pas prospéré, c’est que la classe politique et le peuple en général estiment que les gouvernants n’ont pas donné suffisamment de garantie sur le fait qu’une fois la révision opérée, il ne sera jamais question de changement de République et donc de possibilité pour le président en exercice de faire plus de deux mandats.

B.H
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