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Loi portant Charte des Partis politiques au Bénin : Le Pcb alerte contre la suppression du droit d’association politique

Publié le jeudi 16 aout 2018  |  Matin libre
Paul
© aCotonou.com par Didier ASSOGBA
Paul Essè Iko,Secrétaire général de la Cstb lors de la Conférence de presse du Front pour le Sursaut Patriotique FSP.
Cotonou, Codiam le 25 Août 2017. Le Front pour le Sursaut Patriotique invite le president Patrice Talon a un dialogue politique national pour réorienter la gouvernance du Bénin pour un développement harmonieux.
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Le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin (Pcb), Philippe Noudjenoumè (photo) , était face à la presse mardi, 14 août 2018, pour se prononcer sur la loi portant Charte des partis politiques et la réforme du code électoral au Bénin. Tout en dénonçant une menace contre les acquis démocratiques, il a invité le peuple béninois à se lever pour s’opposer à tout prix contre la suppression du droit d’association politique au Bénin.

«…avec grande surprise et consternation, l’opinion démocratique a appris dans la matinée du vendredi 27 Juillet 2018, l’adoption par l’Assemblée nationale et « à l’unanimité », de la loi 2018-23 portant Charte des partis politiques en République du Bénin. Après les protestations multiples émanant de toutes les couches populaires à propos des éléments anticonstitutionnels de la proposition de loi (objet de séminaire), on était en droit de s’attendre à autre chose. Mais sourds à toutes expressions de volonté populaire, les députés godillots au service de la barbarie et du gangstérisme d’Etat, sont passés outre » a déploré le premier secrétaire du Pcb, Philippe Noudjenoumè avant de ressortir des éléments pièges contenus dans ladite loi. Pour lui, l’obligation de disposer de 1155 membres fondateurs avant de porter sur les fonts baptismaux, un parti politique est tout sauf une démarche démocratique étant donné qu’il faudra débourser environ 11.550.000 CFA (soit en moyenne 10.000fcfa de dépenses de constitution de dossier par membre fondateur), pour jouir du droit d’association politique au Bénin. « Et pour bénéficier d’un financement public, il faut obtenir «un nombre de députés correspondant à un cinquième (1/5) du nombre de députés composant l’assemblée nationale et provenant d’un nombre de circonscriptions électorales équivalent au minimum au ¼ du nombre total des circonscriptions » (Article 39) c’est-à-dire 17 députés au moins dans le cas actuel, provenant au moins de 6 circonscriptions électorales.Tout cela devra se faire par un parti car il n’existe aucune disposition concernant l’existence de groupe ou alliance de partis politiques dans la charte. Et comme il est disposé en l’article 58, tous les partis existant doivent se conformer à la présente Charte dans « un délai de six mois » à compter de la promulgation de la dite charte. Sinon ils disparaissent» poursuit-il. Se prononçant sur la réforme du code électoral, Philippe Noudjenoumè s’indigne et s’insurge contre l’adoption par la Commission des Lois du Parlement, le mardi 07 août 2018, de la proposition de loi. Tout en estimant que le vote en plénière ne serait qu’une simple formalité du fait que le Bloc de la majorité présidentielle adopterait ladite loi, les yeux fermés, il a, par ailleurs, évoqué une exagération en ce qui concerne les nouvelles cautions pour se présenter aux élections. « Pour être déclaré élu député, il faut que ta liste ait obtenu 15% au moins de sièges de députés au suffrage national exprimé. Tu peux être élu dans ta circonscription électorale et battu ailleurs. Le suffrage est ainsi définitivement arraché à l’électeur de circonscription électorale.Tout ancien Président de la République qui se présente aux élections législatives perd son statut d’ancien chef d’Etat !!??Voilà des dispositions que des députés comme Orden ALLADATIN, Abdoulaye GOUNOU, Alexis AGBELESSESSI etc. ont voté et qu’ils sont venus défendre publiquement sur les mass media du Bénin avec des arguments à faire dormir debout » s’est-il indigné. La lutte contre le rôle surdéterminé de l’argent en politique reste du leurre alors sous le régime actuel, selon ses dires. Si le nouveau Code électoral en adoption est perçu comme une véritable mesure d’assassinat de la démocratie béninoise, la loi portant charte des partis politiques porte des dispositions plus graves que le code électoral. « En fait les deux textes, se complètent en un tout cohérent et constituent la mise en œuvre d’un plan savamment orchestré avec distribution de rôles entre acteurs entendus, consistant en l’instauration d’un pouvoir despotique de type césarien autour d’un homme en vue d’achever la mise en terre de la Constitution du 11 décembre 1990 et du régime démocratique issu de la Conférence nationale » précise le premier secrétaire du Parti communiste du Bénin. De la lecture croisée des dispositions et de la Charte des partis politiques et du code électoral, Philippe Noudjenoumè dénonce la négation du droit d’association politique et du droit de représentation aux couches populaires. Le Pcb s’insurge donc contre la « confiscation du pouvoir de suffrage au profit de la ploutocratie maffieuse avec au centre,le clan autour de Patrice Talon ; l’exclusion et l’écrasement des classes populaires avec suppression du droit de suffrage et de représentation à ces couches populaires, notamment des partis de la petite bourgeoisie ; l’exclusion de citoyens ayant exercé les plus hautes fonctions du pays et leur droit à briguer d’autres suffrages.

Aziz BADAROU
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