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Le Matinal N° 4206 du 16/10/2013

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Correction de la Lépi pour les élections communales : Yayi se moque des Béninois
Publié le jeudi 17 octobre 2013   |  Le Matinal


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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La salle du peuple du Palais de la République a connu dans la matinée du lundi 14 octobre dernier une ambiance bien étrange au regard de ce qui y est organisé et des déclarations faites par les uns et les autres. En effet, Yayi Boni y avait convié presque tous les corps constitués de la nation pour un soi disant point sur la correction de la Lépi. Mais erreur, l’homme comme à ses habitudes veut encore dribbler les Béninois.

Ce qui s’est passé la fois dernière ressemble fort bien à un plan machiavélique encore ourdi par le « Baron d’Ararouna » pour endormir l’esprit des Béninois. En effet, Yayi Boni dit y avoir convié tous les Présidents des Institutions de la République, les membres du Cos/Lépi, la Société Civile et d’autres corps constitués de la nation sous prétexte qu’il veut avoir un point sur le processus de la correction de la Liste électorale permanente informatisée (Lépi) dont il s’est servi en 2011 pour réaliser son K.O électoral de triste mémoire. Si l’on n’y prend garde, on croirait que le patron des lieux était de bonne foi. Mais attention ! C’est l’une des séquences d’une pièce de théâtre dont le metteur en scène n’est autre que le « Baron d’Ararouna ».
Yayi Boni avait-il vraiment besoin de réunir autant de monde pour savoir où en est le processus de correction de la Lépi ? Avait-il besoin d’empêcher les corps constitués de la nation qui y étaient présents de faire leurs tâches quotidiennes, ce lundi matin-là, pour un mieux être au Bénin ? Sûrement pas.
Il suffisait seulement de se référer aux dispositions de la loi portant apurement, mise à jour et révision du fichier électoral et la Lépi pour tout clore. En effet, entre autres, la loi dispose notamment en son article 25 que la Lépi doit être publiée au journal officiel et affichée par tout moyen d’information (affichage, presse écrite, Internet, sms...) Mais jusqu’à cette date aucune liste n’a été publiée encore moins affichée où que ce soit.
Pire, au lieu de se préoccuper de cette tâche républicaine qui leur est assignée, les députés membres du Cos/Lépi notamment ceux du Bureau se contentent de se faire des crocs en jambe, se réclamant des prérogatives biscornues qui ne les font avancer guère dans l’organisation sereine des prochaines échéances locales et municipales. Conséquence : ils sont venus étaler sur la place leurs divergences qui apparemment laisse entrevoir que c’est dans un dessein malsain que tout ce charivari est concocté.
Car, pour atteindre l’objectif qu’il s’est fixé d’avoir le point actuel de la correction de la Lépi, il aurait simplement suffit à Yayi Boni de faire appel au président de l’Assemblée nationale et aux membres du Cos/Lépi pour disposer de tous les détails sur la comédie qui se fait dans les locaux de la Cen-Sad à Aglangandan sur la route de Porto-Novo (ndlr : siège du Cos/Lépi) où les membres du Bureau se sont tapé individuellement une villa à plusieurs bureaux occupés que par des cafards et des geckos. C’est par-là que sont actuellement dilapidés les acomptes que le Gouvernement leur a versés dans un premier temps.

Le disque est rayé

Tout ce cinéma ne serait être autrement lorsque l’on sait qu’en réalité c’est dans une stratégie d’endormissement que Yayi Boni a convoqué cette parodie de rencontre pour une fois encore abuser du peuple béninois. Pour tout dire Yayi Boni veut faire croire à l’opinion nationale et internationale que lui Président de la République, il fait tout pour que les prochaines élections locales et communales se tiennent avant la fin de l’année 2013. Mais que, si d’aventure cette échéance ne se tenait pas, il ne faudrait pas que le peuple et la communauté internationale s’en prennent à lui. Car, il aurait tout fait lui pour donner de nouveaux Conseils communaux aux Municipalités du Bénin. La faute incomberait plutôt aux députés membres du Cos/Lépi qui auront œuvré à tout chambouler à son corps défendant à lui Yayi Boni. Alors qu’en sourdine, c’est bien lui qui met en œuvre sa stratégie d’avilissement du peuple en tentant de faire maintenir en place les actuels maires qui sont d’ailleurs, pour la majorité, ses valets dont il a transformé les territoires en vassaux et veut s’en servir pour réussir son projet de révision constitutionnelle. C’est bien de cela qu’il s’agit. Pour preuve, il faut simplement se référer aux déclarations tonitruantes et tapageuses des députés Fcbe du Cos/Lépi lors de cette kermesse présidentielle de mauvais goût. Ce sont des déclarations suspectes qui n’ont autre but que de tisser le plan machiavélique pouvant donner un blanc-seing à Yayi Boni pour se maintenir. Si l’on cautionnait leurs élucubrations qui voudraient faire croire que les prochaines élections communales attendues par tout le peuple béninois ne peuvent être organisées au plus tôt qu’en septembre 2014 selon l’Honorable Chabi Sika, c’est un feu vert qui serait ainsi donné à leur mentor Yayi Boni pour encore tourner en bourrique les Béninois. Pour mémoire, en 2010 au moment de la confection de cette même Lépi, à polémique, le Superviseur général d’alors Nassirou Bako Arifari disait clairement que cette Lépi ne servirait pas aux élections de 2011. Mais par finir qu’est ce qui s’est passé ? C’est bien avec ce fichier électoral que les élections de 2011 sont organisées dans une confusion généralisée avec au bout un hold-up électoral de mauvais aloi.
Aujourd’hui, le disque est rayé. Il faut donc le changer. Les Béninois ne sont plus prêts à supporter l’imposture.
La commande à prix froufrousants de marches carnavalesques à travers des Mairies ayant à leurs têtes des obséquieux et margoulins a assez duré et ne saurait continuer dans la phase actuelle du processus démocratique de notre pays. Car, on connait bien les scénarii : des marches de soutien organisées par-ci et par-là et, au finish, Yayi nous dira en son temps que ce n’est plus lui qui veut d’une révision constitutionnelle mais, c’est le peuple. Conséquence : à pas forcés, il va conduire un processus de révision de notre Constitution dans un cafouillage total dont il va se prévaloir pour se maintenir au pouvoir en 2016. Prétextant qu’on ne saurait laisser le pays dans la confusion et le désordre que l’on a soi même intentionnellement semer de toutes pièces. Trop, c’est trop… Le cinéma a assez duré.

Emérico Adjovi

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