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Organisation des élections communales: Le gouvernement entre réalisme et utopie
Publié le vendredi 18 octobre 2013   |  L`événement Précis


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© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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En donnant des instructions fermes pour faire tenir les élections locales, communales et municipales avant la fin de l’année 2013, le gouvernement de Boni Yayi laisse interrogateur plus d’un lorsqu’on sait que rien ne peut se réaliser dans ce sens dans moins de trois mois. Au regard de l’état actuel des préparatifs…

Organiser les élections locales, communales et municipales avant la fin de l’année 2013 serait un tour de magie pour le Bénin. Le gouvernement de Boni Yayi y croit pourtant, lorsqu’on s’en tient au communiqué final du dernier conseil des ministres. Extrait : « … Il a été unanimement recommandé aux membres du COS-LEPI notamment à son président, de prendre les dispositions qui s’imposent pour rendre disponibles la LEPI et possible la convocation du corps électoral par le Président de la République en vue de la tenue effective des élections locales, communales et municipales avant la fin de l’année 2013 ainsi que le prévoit la loi n° 2012-43 du 05 février 2013 portant apurement, correction, mise à jour et actualisation du fichier électoral national et de la liste électorale permanente informatisée…. ». Ce n’est pas un canular. Mais une sorte de délai de rigueur que fixe ainsi le gouvernement pour finir avec ces fameuses élections tant attendues. Reste qu’on peut y entrevoir une grosse plaisanterie, qui finalement, laisse conclure que le Bénin évolue désormais à reculons. Si non, comment comprendre, que le gouvernement puisse décider d’organiser dans la précipitation cette élection en dépit des nombreux problèmes demeurés insolubles à ce jour ? Qu’il s’agisse de la Lépi ou encore des autres étapes devant précéder le scrutin électoral, c’est toujours le statu quo. Fort heureusement d’ailleurs, le gouvernement a lui-même pu observer que «les travaux de correction de la Lépi piétinent exagérément et que du fait des dysfonctionnements notés au sujet du Cos/Lepi, le processus connaît un retard dangereux et inquiétant pour la démocratie béninoise ». Mais, de là à faire pression pour que les élections se tiennent avant fin 2013, dans ce malheureux contexte d’impréparation d’une Lépi à histoires, il y a des questions qui se posent. Quel scrutin crédible peut se tenir dans un délai de moins de 100 jours, alors même que l’outil nécessaire à chaque électeur pour exercer son droit de vote est encore en souffrance ? Quel scrutin fiable peut-on organiser dans un délai si court, lorsqu’on sait qu’à ce jour, l’institution technique devant organiser les dites élections, à savoir la Cena, est encore inconnue tant dans sa forme que dans le fond ? Voici même le gros problème à résoudre dans la vaste polémique actuelle autour de la révision de la constitution, où la constitutionnalisation de la Cena chère au gouvernement, est l’un des chantiers majeurs de ce projet dont le sort reste inconnu.

Par ailleurs, si l’on jette un coup d’œil sur la Loi N°2013-06 portant code électoral en République du Bénin, adoptée courant avril 2013, on tombe des nues face au surprenant délai que projette le gouvernement. L’article 22 à lui seul remet d’emblée tout en cause. Il stipule, en effet, que « Les membres non permanents (ceux qui ne sont pas membres du Bureau) de la Commission électorale nationale autonome sont rappelés, pour chaque échéance électorale, cent trente (130) jours minimum avant le mois durant lequel le scrutin a lieu…. ». 130 jours équivalent à 4 mois environ. Et si le gouvernement y avait pensé, il se serait gardé d’exprimer cette intention de voir ce scrutin se dérouler avant la fin de cette année, pour autant qu’il ne reste pas plus que 100 jours. Les membres du Cos-Lépi qui étaient en réunion avec le président Yayi lundi dernier, ont été, en tout cas clairs : ces élections ne peuvent être organisées dans les meilleurs délais qu’en décembre 2014.
Du reste, même si ce n’est qu’un vœu, le gouvernement aurait pu s’en abstenir dans le communiqué final du conseil des ministres qui demeure une haute instance de prise de décision à laquelle les Béninois attachent un grand prix. Et si par extraordinaire, l’information selon laquelle, les bailleurs de fonds auraient indiqué qu’ils n’apporteraient pas le moindre kopeck comme financement aux élections locales en vue, si elles ne sont pas organisées courant 2013, le gouvernement aurait pu trouver d’autres formules pour mieux exprimer sa position au peuple béninois.

Christian Tchanou

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