Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Gouvernance sous la Rupture : Talon ne “mord“ pas les siens jusqu’aux os

Publié le mercredi 5 septembre 2018  |  Matin libre
Arrivée
© Présidence par DR
Arrivée du Président de la République à l`aéroport international de Beijing en Chine
Arrivée du Président de la République, Son Excellence Monsieur Patrice Talon ce vendredi 31 août 2018 à l`aéroport international de Beijing dans le cadre de sa visite de travail et sa participation au 3ème sommet Chine - Afrique.
Comment


Sous la Rupture, les collaborateurs du Chef de l’Etat, auteurs de fautes et de gaffes, ne craignent pratiquement rien. Ils bénéficient d’un parapluie protecteur.

Les personnes qui sont dans l’entourage immédiat de Patrice Talon peuvent se réjouir. Ils jouissent d’une immunité totale. Leurs fautes et leurs dérives sont toujours excusables. Ou bien encore, quand le président de la République décide de sanctionner ou de “mordre“ ses collaborateurs et fidèles amis, il connait les limites à ne pas franchir. Il ne “mord“ pas véritablement les siens. En tout cas, ces derniers mois, les choix du Chef de l’Etat convainquent bien des personnes à faire cette lecture. Les exemples foisonnent depuis 2016. Le cas Hervé Hêhomey est très illustratif. Alors ministre des Infrastructures, il avait été limogé en 2017. Même si les raisons officielles de son départ n’ont jamais été étalées, il est une évidence que c’est à la suite d’une gaffe langagière commise sur un chantier confié à Ofmas international à Porto-Novo que Talon a puni cet ami ; un chantier dont les conditions d’attribution restent encore floues. Seulement, cette sanction n’aura duré qu’un feu de paille puisque Hervé Hêhomey a été rappelé au Palais de la présidence quelques semaines après. Malgré les dérapages qu’il a étalés jusque-là, Modeste Toboula, le « gouverneur» de Cotonou a toujours gardé sa sérénité. Les dérives dont il a fait montre dans la conduite de l’opération « Libération de l’espace public », ne l’ont pas empêché de continuer à bénéficier du soutien du Chef de l’Etat. C’est aussi le cas du fringant ministre des Finances. Romuald Wadagni avait presque livré à l’opinion le gouvernement auquel il appartient au sujet de l’augmentation des coûts de l’internet. Invité la semaine écoulée à un forum économique à Cotonou, l’Argentier national a soutenu que les internautes auteurs de transferts d’images et de vidéos critiquant le gouvernement payeront désormais très cher l’internet. Une véritable bourde qui devrait être sanctionnée dans un État responsable. Ce sont en effet des propos intolérables dans un pays en voie de démocratisation. Mais Patrice Talon, lui aussi adepte des formules choc, ne fera rien contre son protégé. Le ministre des Sports, Oswald Homeky pourrait, lui également, ne rien craindre par rapport au scandale de la tricherie sur les âges des cadtes que connaît actuellement le football béninois. Premier responsable de la discipline, au moins sa responsabilité morale est établie dans l’humiliation qu’une mafia certainement logée à la Fédération béninoise de football (Fbf) et au ministère a infligée à toute une Nation. C’est dire que les proches de Patrice Talon ne subiront presque jamais la colère du prince. Ils se seront souvent épargnés. Une pratique instituée qui jette du discrédit sur le gouvernement et plombe la lutte implacable et impartiale contre l’impunité pourtant proclamée par Patrice Talon le jour de son investiture à Porto-Novo. Il y a comme une politique de deux poids, deux mesures qui alimente les frustrations et démontre que le gouvernement n’est en réalité pas sincère lorsqu’il évoque les questions liées à la bonne gouvernance. Tout porte à croire qu’il existe une classe de super-citoyens qui devient de plus en plus visible au Bénin, et ceci sous la Rupture et le Nouveau départ.



Mike MAHOUNA
Commentaires