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Adjinakou N° 2315 du 17/10/2013

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Yayi : la chasse aux investisseurs locaux ?
Publié le vendredi 18 octobre 2013   |  Adjinakou


Le
© Autre presse par DR
Le chef de l’Etat Beninois, Yayi Boni.


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On aurait pu s'en réjouir, mais hélas ! Le passage à Cotonou, l'un à la suite de l'autre, des hommes d'affaires Aliko Dangote et Vincent Bolloré porteurs de promesses mielleuses, à la limite folles et bêcheuses, n'est pas en lui-même mauvais pour le riquiqui Bénin. Ce sont évidement les problèmes de fond et de forme que posent ces supposées visites d'affaires qui noient les avantages qu'elles pourraient générer pour le pays. Singulièrement, le boniment du chef de l'Etat et de tout son gouvernement lors de la ballade de nos hôtes, avouons-le, exceptionnels, n'a pas suffit pour convaincre les Béninois dont le scepticisme se fait grand. Qu'est-ce qui a pu motiver ces sommités du monde des affaires à porter leur choix sur " l'infortuné " Bénin ? Et quelles sont les clauses du partenariat dont seuls les aspects profitables ont été propagés ? Le contribuable semble être moins éclairé sur les détails conséquents desdits partenariats.

Pourtant, les hommes d'affaires qui sont passés par Cotonou ne sont pas des moindres. Vincent Bolloré, dixième fortune française (selon le classement Challenge 2011), entend ressusciter la boucle ferroviaire Cotonou-Lomé-Cotonou-Niamey-Ouaga-Abjdjan, qui fera du Port de Cotonou, le maillon essentiel du commerce sous régional>
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L'homme d'affaires français prévoit également d'investir au Port de Cotonou plus de 1,5 milliards de dollars, soit environ 1.000 milliards de F Cfa. Un investissement qui vise à faire de ce port l'un des plus modernes et plus performants de l'Afrique. Les Universités du Bénin ne sont pas épargnées. L'opérateur économique français promet de les doter de bus. Cerise sur le gâteau, Vincent Bolloré veut même construire au plus pressé le siège de son groupe, un bâtiment écologique doté d'un hôpital du même type. Par ailleurs, Aliko Dangote, homme d'affaires nigérian et première fortune de l'Afrique a exploré, lui aussi, les potentialités du Bénin où il a certainement trouvé de bénéfiques opportunités d'affaires. Pour ce faire, il va y construire une Centrale électrique de 200 Mw, pour un montant total de 300 millions de Dollars, soit environ 150 milliards de francs Cfa. Dans les soixante jours qui vont suivre sa visite, le magnat financier africain entrevoit revenir à Cotonou pour lancer les travaux de la centrale électrique et profiter pour ouvrir d'autres chantiers l'un aussi grand qu'un l'autre.

A faire une projection imaginaire de toutes ces annonces, le Béninois lambda devrait se réjouir d'espérer un souffle économique et un visage plus attrayant pour le Bénin. Mais les esprits malins restent curieusement indifférents aux promesses. En vérité, la réserve des Béninois vis-à-vis des derniers partenariats de l'Etat avec des investisseurs étrangers est justifiée aussi bien par la démarche des contractants que par l'ambiance pernicieuse des affaires dans le pays. En effet, le pouvoir semble avoir dédié un casse-pipe à tous les investisseurs nationaux, du moins les plus en vue, au profit des étrangers. Alors que Sébastien Ajavon croupit encore sous le poids de ce qu'il appelle acharnement fiscal contre ses sociétés, Samuel Dossou se voit retirés et de façon arbitraire des marchés qui lui avaient été pourtant attribués. Pendant ce temps, Patrice Talon, exilé en France, attend indéfiniment le verdict des dossiers tentatives d'empoisonnement et de coup d'Etat qui lui sont collés. La liste est longue et de plus en plus la situation devient préoccupante.

" Nul n'est prophète chez soi ", enseigne certes, un adage populaire. Mais il n'en demeure pas moins que pour atteindre les objectifs de refondation que s'est fixé le régime en place, le Bénin a besoin de capitaliser toutes ses ressources financières, humaines… Il n'est en vérité pas mauvais de nouer des partenariats avec des hommes d'affaires de la trempe de Bolloré, Dangote et consorts, mais il revient à se demander la place que l'on réserve aux hommes d'affaires locaux ? Sont-ils consultés, associés ou carrément écartés de ces nouveaux partenariats ? La réponse à ces questions devrait permettre de savoir s'il est encore possible de faire sereinement et en toute sécurité, des affaires au Bénin. Un facteur qui n'est pas moins intéressant pour nos investisseurs dont l'engouement n'est pas sans étonnement.

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