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Editorial : Chirurgie révélatrice !

Publié le mardi 25 septembre 2018  |  Fraternité
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© Autre presse par DR
Le personnel du CNHU de Cotonou, au Bénin lors d`une mobilisation contre la mise en concession de l`hôpital en juin 2017
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Ailleurs, c’est un épiphénomène. Au Bénin, une prouesse retentissante. Et même si l’écho a à peine franchi les frontières du pays, il n’en demeure pas moins que pour la première fois, une opération chirurgicale à cœur fermé a été réalisée au Cnhu-Hubert Koutoucou Maga. Et tenez-vous tranquilles, ce succès ne tient aucunement à l’expertise étrangère mais à Wilfried Gandji, chirurgien thoracique et cardiovasculaire. Bénéficiaire de cette compétence à l’interne longtemps somnolente, la patiente de 6 ans s’est vue, en deux heures de temps et à peu de frais, fermer le canal artériel.
Autrement, s’il fallait l’évacuer, la facture serait revenue au Bénin à 18 millions environ. Mais, au sortir du bloc opératoire du Cnhu de Cotonou, le montant avoisine un million et actuellement, la petite patiente se porte bien. Et, s’ils sont aujourd’hui ravis, je parie qu’à l’annonce de cette inédite opération à notre hôpital de référence, les parents n’étaient pas du tout rassurés. Evidemment, au fil des années, le plus grand centre de santé du Bénin a été assimilé du fait de la fréquence des décès, à un mouroir. Là, mordicus, beaucoup insisteront pour réaffirmer que c’est l’exception qui confirme la règle ou que ce n’est qu’un coup d’éclat. Certes, la réputation du Cnhu continue de souffrir des errements relatifs à sa gouvernance approximative. Mais, s’il est dit : « qui peut le moins peut le plus », ça ne devrait pas absolument surprendre qu’avec un plateau technique plus élargi, le Cnhu relève des défis et des plus inattendus.
D’ailleurs, il a juste suffi d’équiper au mieux le bloc opératoire du Cnhu, pour qu’il soit possible au Dr Wilfried Gandji de travailler dans des conditions optimales et d’enregistrer un résultat réconfortant. Sinon, auparavant, ce n’est pas par faute de ressources humaines au Bénin, qu’il fallait une évacuation sanitaire avant d’opérer à cœur fermé pour boucher un canal artériel. Mais plutôt, à cause de la pauvreté du plateau technique et du manque d’expérience de nos médecins pour défaut d’exercice pratique et continu après leur diplôme de spécialité, généralement obtenu à l’extérieur. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à se rappeler que des voix autorisées en France, ont fait cas d’une pléthore de médecins qualifiés d’origine béninoise qui refusent de revenir au bercail. Mais, rien ne dit que des propositions alléchantes et des conditions de travail approximatives à celles de leur pays d’accueil ne leur feraient pas changer d’avis. A priori, si en plus d’un adéquat plateau technique, tous ces atouts sont réunis, il va sans dire que c’est plutôt vers le Bénin que les évacuations se tourneraient.
En attendant que ça ne soit le cas, le Dr Gandji démontre que c’est un leurre de croire que dans nos hôpitaux, des vies, même les plus désespérées ne peuvent pas être sauvées. Comprenons donc que les erreurs médicales ne sont pas l’apanage du Cnhu. Et, dès qu’il sera véritablement établi une certaine parité en matière de plateau technique et d’expertises médicales, entre se faire opérer à Val-de-grâce en France ou certainement pour très bientôt à Calavi, il n’y aura aucune différence. Alors, vivement qu’au plan sanitaire au Bénin, les bonnes nouvelles s’enchaînent et qu’à moindre coût, des vies soient sauvées. De ce fait, disons déjà tout simplement bravo et bravo au Dr Gandji !
Angelo DOSSOUMOU
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