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Préservation de la paix : Nicéphore Soglo invite à écouter le peuple

Publié le mercredi 26 septembre 2018  |  Nord Sud
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© aCotonou.com par Didier Kpassassi et Didier Assogba
La présidente fondatrice de la Renaissance du Bénin, Rosine Soglo et le président d’honneur Nicéphore Soglo font une sortie médiatique et réaffirment leur paternité sur la Rb
Cotonou, le 18 mai 2018. Lors de cette sortie, Ils ont reçu pour l’occasion, le soutien de nombreuses personnalités politiques notamment : Philippe Noudjènoumè, Basile Ahossi, Léonce Houngbadji, Candide Azanaï, Joseph Tamègon, Maxime Houédjissin
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La pérennisation de la paix sur le continent surtout au Bénin préoccupe l’ancien président de la République, Nicéphore Dieudonné Soglo. La preuve, après l’identification des causes profondes des conflits en Afrique et les modalités de promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent à la réunion du groupe de base du Forum des anciens chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique (Forum Afrique), il a tiré la sonnette d’alarme sur la situation sociopolitique au Bénin. Il pense au regard de certains agissements du Régime Talon que l’esprit de revanche est de mise. Un état de chose qui bloque le développement du pays et menace la paix. Lire la déclaration





DECLARATION NICEPHORE DIEUDONNE SOGLO

ANCIEN PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE DU BENIN



Béninoises, Béninois, Chers compatriotes,



Je reviens de Tokyo où s’est tenue, à l’invitation du gouvernement japonais, sans oublier la Fondation Nippon, la réunion du groupe de base du Forum des anciens chefs d’Etat et de gouvernement d’Afrique (Forum Afrique). Nous leur présentons à nouveau ici, nos remerciements les plus chaleureux.



Notre groupe est composé de :



S.E. Joaquim CHISSANO, ancien président du Mozambique, président du Forum Afrique ;

S.E. Nicéphore SOGLO, ancien président du Bénin et vice-président du Forum Afrique ;

S.E. Ben MKAPA, ancien président de la Tanzanie ;

S.E. Olusegun OBASANJO, ancien président du Nigéria ;

S.E. Thabo MBEKI, ancien président de l’Afrique du Sud ;



L’objectif de la réunion est d’identifier les causes profondes des conflits en Afrique et les modalités de promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent. Et c’est ce qui nous emmène à tirer la sonnette d’alarme dans notre propre pays. Car : La patrie de Béhanzin, Bio Guera, Kaba est en grand danger. Depuis l’élection présidentielle de 2016, le berceau de la conférence nationale souveraine de 1990 qu’est le Bénin, n’a pas retrouvé la qualité, l’expérience et l’équilibre des forces qui lui ont permis de lancer à travers l’Afrique francophone, ce qu’on appela alors le ‘’printemps des peuples’’.

Or notre pays est avec le Togo la charnière, le pont entre deux pays anglophones : le Nigéria bientôt peuplé de 200 millions d’habitants et le Ghana, d’environ 30 millions. Cet émiettement est le résultat de l’agression de l’Europe à la fin du 19ème siècle. Ce qui n’empêche pas nos deux pays francophones de 20 millions d’habitants d’être aujourd’hui, l’une des pierres angulaires de la CEDEAO. Mais l’atmosphère devient malheureusement de plus en plus irrespirable dans notre patrie.

La raison en est connue de tous. Dans un régime démocratique, c’est une obligation de rendre compte à ceux qui vous ont fait confiance ou non à la fin d’un mandat ou de toute fonction élective.

Mais au Bénin, après les accusations d’empoisonnement et de coup d’état, proférées sous l’ancien régime contre l’actuel Chef de l’Etat et, la fuite de ce dernier en France, la lutte contre la corruption est devenue bien vite dans notre pays la mise en œuvre de la vieille philosophie, ‘’œil pour œil, dent pour dent’’ ; c’est-à-dire, la loi du talion : l’esprit de revanche.

Et le peuple béninois affamé, malade, victime du chômage des jeunes en particulier, est invité à n’être qu’un spectateur passif et docile du combat des gladiateurs ?

Mais c’est mal connaître le Dahomey rebaptisé Bénin, l’ancien quartier latin de l’Afrique francophone. C’est un pays de ‘’rebelles’’.

En excluant brutalement et maladroitement des élections les jeunes, les pauvres, les déshérités, le gouvernement et ses alliés au parlement ont, cette fois, poussé le bouchon trop loin. Ils reprennent ainsi à leur compte, le fameux slogan ‘’salauds de pauvres’’ du film français La Traversée de Paris.

Cela ressemble à s’y méprendre, à une véritable déclaration de guerre. Il est vrai que le Président nous avait prévenu dans une interview qui circule sur les réseaux sociaux qu’il était venu pour ‘’soumettre’’ et ‘’avoir à sa solde’’ toutes les oppositions.



Or, c’est l’exclusion ‘’réelle ou perçue’’, (thème largement débattu à Tokyo) synonyme de mépris, de marginalisation et d’injustice qui a fait le lit des Samuel DOE, Charles TAYLOR, Prince JOHNSON, Robert GUEÏ (ivoirité) dont les violences ont ensanglanté l’Afrique de l’Ouest. C’est notre expérience d’ancien Président de la CEDEAO, pendant l’atroce guerre civile du Libéria, que nous voulons partager ici avec nos compatriotes.

Prenons donc garde, et remettons vite l’ouvrage sur le métier si notre objectif est vraiment la paix. Ecoutons enfin le peuple car c’est lui le souverain et l’arbitre avant qu’il ne soit trop tard. Méfions nous, comme nous le dit La Fontaine dans ses Fables, de tout flatteur qui ne vit qu’aux dépens de celui qui l’écoute.

En tout cas notre pays entre, depuis cette malheureuse décision qui est une insulte à la pauvreté, dans un cycle infernal aux développements imprévisibles. Quel gâchis ! Mais nous ne cesserons, car, c’est notre rôle, de tirer régulièrement la sonnette d’alarme.



Vive la démocratie béninoise !



Vive le Bénin !



Je vous remercie.



Fait à Cotonou, le 25 Septembre 2018.

Le Président Nicéphore Dieudonné SOGLO.

Ancien Président de la République

Ancien Maire de la ville de Cotonou

Vice-Président du Forum des Anciens Chefs d’Etats et de Gouvernements d’Afrique,

Créé en 2006 à Maputo sous le haut patronage de Nelson MANDELA

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