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Erosion côtière : maintenant il faut aller jusqu’au bout !
Publié le mercredi 23 octobre 2013   |  24 heures au Bénin


Erosion
© Autre presse par DR
Erosion côtière


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Le Président de la République en exercice a posé la première pierre des travaux du « Projet de Protection de la côte à l’Est de l’épi de Siafato » le 26 février 2008 pour sauver les rivages de la plage située à l’Est de la ville de Cotonou des effets de l’érosion côtière. Les propriétaires de parcelles et des maisons ont alors poussé un ouf de soulagement, lequel sera de courte durée !

Pour mémoire, rappelons que les quartiers « Enagnon » et « Donatin » ont été ravagés par le déchainement des vagues dans la nuit du 6 décembre 2006. Les destructions et la désolation des populations étaient telles que certains n’avaient pas hésité à qualifier le phénomène de « mini tsunami »

Dans son compte rendu, le journal gouvernemental LA NATION (numéro 4439 du 27 février 2008) a rappelé cet évènement pour mettre en avant la volonté politique des autorités et rassurer les populations en titrant à la une : « 32,5 MILLIARDS POUR ARRETER LA MER » et à la page 3, dans un paragraphe intitulé Le grand coup d’accélérateur on pouvait lire :

« Dans cette attente de solutions, l’évènement du 6 décembre va changer le cours des choses. En effet, dans la nuit du 6 décembre 2006, les vagues ont déferlé sur le continent, la mer est rentrée dans les maisons aux quartiers Enagnon et Donatin. Aussitôt qu’il a reçu le cri de détresse de son peuple, le président de la République est allé sur les lieux pour faire le constat, vivre la douleur des riverains et leur témoigner toute sa compassion. Depuis lors, il faut agir vite……...etc.) (Fin de citation).

Depuis ces propos rassurants, rien n’a changé et la mer a continué de grignoter inexorablement le territoire national, infligeant un véritable calvaire aux propriétaires qui assistent impuissants à la destruction de leurs biens (lire mon article intitulé « EROSION COTIERE , CHRONIQUE D’UNE CATASTROPHE ANNONCEE » dans LA NATION N° 5182 du 17 février 2011, page 5). Finalement, les travaux ont fini par démarrer en janvier 2012, soit quatre années plus tard. Ils se sont ensuite arrêtés complètement au début du mois de mars 2013 et le silence du gouvernement sur cet arrêt a alimenté les rumeurs.

Les riverains dont votre serviteur ne savaient plus à quel saint se vouer et l’inquiétude est montée d’un cran. C’est pour rendre compte de cette situation et prendre l’opinion publique à témoin que j’ai écrit au mois de mars 2013, l’article intitulé : « EROSION COTIERE : ATTENTION L’OCEAN NE DORT PAS ! ». Cet article peut être consulté dans les journaux suivants : Le Tam Tam (N° 0159 du 5 avril 2013 page 5) / La Nouvelle Expression (N° 1047 du 3 avril 2013 page 5) ou sur internet : www.nouvelle-expression.com / www.lezamazones.com / www.24haubenin.info /

En ce mois d’octobre 2013, le chantier est actif et la construction des épis se poursuit normalement. Sur les lieux, chacun peut constater que le sable se dépose entre les épis comme prévu, mais pour un observateur averti, il se passe deux phénomènes antagoniques, selon que l’on regarde un épi sur sa face Est (du côté amont) ou sur la face Ouest (du côté aval) : d’une part les vagues déposent du sable en amont sur la face Est de l’épi et d’autre part, elles creusent la terre en aval sur la face Ouest du même épi. Selon les lois de la physique, le phénomène « d’engraissement » en amont et « d’érosion » en aval de chaque épi prendra de l’ampleur et du temps, une dizaine d’années environ, voire plus. L’impact de ce phénomène est que certaines maisons qui sont aujourd’hui sur la terre ferme seront emportées par les eaux sans compter les parcelles avoisinantes qui sont encore visibles sur la terre ferme.

Donc il est grand temps de limiter les dégâts et c’est pourquoi je fais la proposition suivante :

Installer de toute urgence une drague au large

Pour le grand public, je dois préciser que la drague est un bateau spécialement équipé qui sera positionné au large pour aspirer le sable marin et le déverser directement et massivement sur les parties du rivage menacées. Cette opération qui accélèrera le dépôt de sable permettra de sauver les maisons potentiellement condamnées à terme et de remettre rapidement hors d’eau beaucoup de parcelles aujourd’hui submergées.

Cette solution présente donc trois avantages majeurs :

1 / Son impact social positif tel que démontré précédemment,

2 / Son coût qui sera dérisoire par rapport au montant global du projet qui dépasse aujourd’hui 45 milliards CFA.

Pour en avoir le cœur net et éviter les spéculations, je demande aux autorités compétentes d’évaluer le coût de cette proposition et si le gouvernement en faisait la demande, il est à parier que les bailleurs de fonds l’examineraient favorablement.

3/ Sa durée qui sera courte.

En effet, dans la mesure où les travaux du lot N°2 constitué des épis 7, 6 et 5 sont entièrement chevés et réceptionnés, la durée du dragage n’excèdera pas quelques mois, voire quelques semaines. Si l’on ne perd pas de vue le calvaire des riverains qui ont subi tant de préjudices et vivent dans l’incertitude, la peur au ventre, alors certains au soir de leur vie, auront la consolation de voir surgir des eaux leurs parcelles englouties depuis tant d’années. Objectivement, beaucoup n’attendront plus 20 ans (le temps de l’engraissement naturel) avant de récupérer leurs parcelles. Cette considération vient encore renforcer l’impact social si besoin.

Je suis convaincu que cette proposition recueillera un large consensus et je me tiens à la disposition des instances compétences pour la défendre dans l’intérêt général de tous.


Christophe HADONOU YOVO

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