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Editorial : Médiateur : acte 3 ou stop ?

Publié le jeudi 18 octobre 2018  |  Fraternité
Joseph
© aCotonou.com par CODIAS
Joseph Gnonlonfoun, le médiateur de la République du Benin lors du 21 ème Edition de la journée internationale de la femme au Bénin
INFOSEC de Cotonou le 22 Mars 2016. Journée de réflexion sur la mise en oeuvre des recommandations issues du forum sur la femme beninoise de Mars 2015.
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Mandat non renouvelable de 5 ans terminé. Depuis le 13 Octobre, le fauteuil de Joseph Gnonlonfoun, successeur de Albert Tévoèdjrè est vacant. Officiellement, après les actes 1 et 2 pilotés par les ex pionniers du parti Notre cause commune, le poste de médiateur de la République est en suspens. A présent, la première solution qui s’offre au chef de l’Etat, c’est de désigner un successeur au magistrat qui s’efface de la tête d’une institution à polémique. La seconde, c’est de simplement envisager de la supprimer. Alors, pour les férus des devinettes politiques, il y aura-t-il un troisième médiateur de la République ou non ?
Difficile de le savoir. Pour le moment, pour une succession ouverte, les plus optimistes des prétendants se bousculent. Probablement tapis dans le rang des personnalités respectables et d’un certain âge, ils redoublent d’ardeur pour se taper 5 ans de privilèges. Seulement, il suffira d’une remise en cause de la loi instituant le médiateur de la République pour que leurs efforts soient vains. D’ailleurs, il faut avoir été bénéficiaire des prestations de cette institution pour soutenir qu’elle est vraiment indispensable dans le règlement des conflits qui opposent les citoyens à l’administration publique. Mais, à entendre la plupart des administrés, c’est une institution plus budgétivore qu’efficace. En somme, si on devait en arriver à passer à l’acte 3 du médiateur de la République, il est impérieux de repenser cette institution et son fonctionnement.
D’ailleurs, depuis son instauration, cet organe, sous la coupole de la Présidence, n’a pas véritablement marqué les esprits. Car, dans les périodes de crises aigues, les solutions d’envergure de l’institution, sous la conduite de son facilitateur en chef, n’ont presque jamais été au rendez-vous. A plusieurs occasions, la promptitude de l’Organe à s’autosaisir pour concilier les protagonistes laisse à désirer.
Pourtant, d’après les dispositions de la loi 2009-22 du 3 janvier 2014, l’institution est mandatée pour la résolution des conflits d’ordre sociopolitique et contribue à l’amélioration de l’Etat de droit. Mais, le hic est que si le médiateur de la République reçoit les griefs des citoyens, dans le processus de résolution des problèmes, il doit avant tout faire des propositions au chef de l’Etat. Finalement, avec cette dépendance, quelque part préjudiciable à son efficacité, l’objectif risque, pour la plupart du temps, de ne pas être atteint. Car, à l’instar de la formule avis consultatif, au lieu d’une impartialité dans le jugement recherchée, disons qu’ici, tant que ça ne changera pas, il sera plutôt question d’un plaidoyer.
Maintenant, entre nous, il est clair que l’objectif recherché en instituant le médiateur de la République, c’est de rassurer les citoyens qu’ils auront un interlocuteur valable en cas d’abus des pouvoirs publics. Alors, soit une volonté politique se manifeste pour un renforcement des attributions de l’institution, soit passons-nous d’un machin qui sert à peu de choses. En toute franchise, pour une institution née au forceps et vantée pour ses vertus, jusqu’ici, entre l’investissement et les résultats, je préfère laisser chacun apprécier et se faire son idée. Dans tous les cas, seul Patrice Talon a le dernier mot.
Angelo DOSSOUMOU

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