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Entretien avec Clotaire Olihidé, Président de la dynamique ‘’Ensemble, osons l’avenir’’ : « ….Le président Patrice Talon est en train de poser les conditions pour la création de la richesse nationale…

Publié le mardi 23 octobre 2018  |  Fraternité
Clotaire
© aCotonou.com par DR
Clotaire Olihidé, Président de la dynamique ‘’Ensemble, osons l’avenir’’
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Il est jeune et dirige un ensemble de mouvements politiques réunis dans un creuset appelé La Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir. Il a appelé à voter pour le candidat Sébastien Ajavon à l’élection présidentielle de 2016. Mais aujourd’hui, il est ardent défenseur des actions du président Patrice Talon qui, selon lui, est une chance pour la jeunesse béninoise. Dans cette interview accordée à votre journal, l’homme s’est également prononcé sur les réformes politiques en cours dans le pays.
Vous êtes président du mouvement politique La Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’. Pourquoi avoir choisi ce nom pour votre formation politique ?
La Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ est née en 2017 au lendemain de l’élection du président Patrice Talon. Elle regroupe un certain nombre de mouvements politiques de jeunes présents sur toute l’étendue du territoire national. A l’avènement du régime de la ‘’rupture’’ et au regard des réformes que le président Patrice Talon avait commencé par mettre en œuvre, nous avons vite compris que c’est une opportunité que le Chef de l’Etat était en train d’offrir à la jeunesse béninoise. Nous nous sommes dit qu’avec un président de la République qui œuvre pour des réformes politiques et structurelles pour remettre le pays sur orbite, il était essentiel que les jeunes que nous sommes, nous nous mettions ensemble pour saisir cette chance qui s’offrait à nous ; afin de prendre notre part dans le débat politique national quelle que soit l’obédience politique qui était le nôtre auparavant. La Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ est donc adossée à une cryptique : ‘’Ensemble’’ parce que pour être fort, les jeunes doivent se serrer les coudes, ‘’Osons’’ parce que nous avons constaté que depuis les années 90, il y a des hommes politiques qui se sont imposés comme de véritables propriétaires de la chose politique dans notre pays au point où les jeunes ont de plus en plus du mal à se frayer un chemin. Il faut donc oser aller se battre aux côtés des ténors de la classe politique. Enfin ‘’Avenir’’ parce que l’avenir appartient aux jeunes. Si les jeunes doivent prendre les choses en main demain, c’est dès aujourd’hui qu’ils doivent commencer par se préparer et se former. C’est au regard de tout cela que nous avons mis en place la Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ pour aller progressivement au renouvellement et au rajeunissement de la classe politique et à la qualité à apporter dans ce milieu.

Depuis un certain temps, l’on vous retrouve à presque tous les meetings politiques organisés dans le département du Plateau. A quand remonte votre engagement politique ? Nous vous avions connu grand artisan de la société civile. Qu’est ce qui peut pousser un acteur de la société civile à s’engager en politique ?
Effectivement, pendant plusieurs années, j’ai été l’un des acteurs de la société civile, mais pas société civile dans le sens de création d’organisation non gouvernementale qui s’occupait de l’éducation ou de l’eau, pour ne citer que ces domaines. Mon activisme au sein de la société civile était plus proche de la politique. C’était de la veille citoyenne face aux gouvernants. Nous étions dans la lutte pour le respect d’un certain nombre de principes républicains. Cet activisme que j’ai exercé dans le domaine de la gouvernance politique et des élections m’a fait comprendre que ce n’est pas l’acteur de la société civile qui prend des décisions même s’il a son rôle à jouer dans la société. A un moment donné, avec d’autres acteurs de la société civile, nous avons compris que si nous voulions véritablement influencer les choses, il fallait passer du combat de la société civile au combat politique. C’est ainsi que le 25 janvier 2014, ensemble avec certains compagnons de la société civile tels que Orden Alladatin et Joseph Djogbénou, nous avons porté sur les fonts baptismaux, le parti Alternative Citoyenne. Je peux donc dire que depuis janvier 2014, je me suis officiellement engagé en politique. Suite à un certain nombre d’évènements sur lesquels je ne voudrais pas revenir ici, j’ai pris mes distances avec ce parti politique. Mais aujourd’hui, nous nous retrouvons à nouveau dans un même camp pour soutenir les actions du président Patrice Talon.

Vous êtes jeune et d’aucuns parmi les jeunes pensent que les aînés en politique, je veux dire les ténors de la classe politique qui sont là depuis février 1990, doivent leur faire de la place. Qu’en pensez-vous ?
A ce niveau, je dois vous dire que personnellement, je n’ai jamais pensé qu’en politique, il faut demander à certains de se retirer pour que d’autres s’installent. Pour moi, la politique est un combat d’idées où tout le monde a sa place, anciens comme jeunes. Les jeunes doivent se battre pour prendre la place qui est la leur sur l’échiquier politique national. C’est quand ces jeunes vont démontrer ce dont ils sont capables que les moins jeunes vont comprendre que la relève est assurée et qu’ils peuvent tranquillement se retirer. La jeunesse n’est pas un mérite. La jeunesse est une période de la vie que ceux qu’on traite de vieille classe politique ont également connue

Comment voyez-vous la bataille des jeunes pour gagner leur place en politique ?
Premièrement, les jeunes doivent s’engager dans le débat politique. Je me réjouis d’ailleurs que de grandes formations politiques soient en train de voir le jour dans notre pays. Il faut que les jeunes adhèrent à ces formations politiques et se fassent entendre.

Justement, depuis quelques mois, c’est l’effervescence au sein des formations politiques de la mouvance présidentielle. Les tractations vont bon train pour l’adhésion à l’un des deux partis en création. Quel regard portez-vous sur tous ce remue-ménage ?
Je dois dire que la réforme du système partisan est l’un des grands projets du programme d’actions du gouvernement du président Patrice Talon. Il n’y a pas que l’économie. Il n’y a pas que les infrastructures. Il y a aussi la politique et les institutions de la République. En termes de réformes politiques, le candidat Patrice Talon bavait le programme le plus élaboré parce qu’avant les élections présidentielles de 2016, j’ai pris la peine de parcourir ce que proposaient la plupart des candidats. La réforme du système partisan me paraît essentielle pour la survie de notre démocratie. C’est d’ailleurs le lieu de remercier tous ces députés qui ont compris l’enjeu et qui, malgré les attaques tous azimuts dont ils ont été victimes, ont voté la loi portant Charte des partis politiques en République du Bénin. A ce niveau, je dois vous dire que si la Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir ‘’ ne s’est pas transformée en parti politique, c’est parce que le processus de la réforme du système partisan qui se profilait à l’horizon nous rassurait.



A quel bloc de la mouvance présidentielle faut-il associer la Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ ?
Au sein de notre mouvement politique, nous avons échangé pendant quelques mois sur cette question. Ce n’est que récemment que la Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ a fait l’option d’aller dans le bloc de la Dynamique Unitaire en vue de la création du parti Les Républicains. Le mouvement la Dynamique ‘’Ensemble, Osons l’Avenir’’ étant constitué d’un ensemble de mouvements politiques, dès que nous avons pris cette décision, nous avons laissé la latitude à certains mouvements membres d’opérer d’autres choix en fonction de leur positionnement géopolitique.

Vous n’êtes pas sans savoir qu’il y a encore de la résistance au sein de certaines formations politiques qui ne savent pas vers quel bloc aller. Qu’est-ce qui peut expliquer cette méfiance observée au sein de ces partis politiques ? On parle même de la guerre de logo.
Il est tout à fait normal que l’on assiste à des réticences voire des méfiances au sein des partis engagés pour la création des deux partis de la mouvance présidentielle. Nous ne devons pas perdre de vue qu’il y a des partis politiques qui se sont construits durant plusieurs années avec comme fruits, des élus locaux, communaux, municipaux et même des députés à l’Assemblée nationale et qui ont des cellules de base bien structurées et dont les premiers responsables bénéficient d’un certain nombre de privilèges. Alors, leur demander de disparaître ou de renoncer à leur identité n’est sûrement pas chose facile. Or, lorsqu’on se retrouve dans de grands blocs avec sa formation politique, l’on se voit obligé de faire des concessions. C’est en cela que l’on peut comprendre les réticences que l’on observe en ce moment. Mais nous avons foi que la raison l’emportera sur les privilèges pour l’intérêt du plus grand nombre. Les négociations sont en cours et je crois que de ces négociations, sortira un consensus.

L’opposition au régime du président Patrice Talon ne semble pas accepter les grands enjeux des réformes politiques et structurelles en cours ? Elle balaie tout du revers de la main. N’a-t-elle pas quelque part raison ?
Les différentes lois électorales ont été initiées par des députés de la majorité parlementaire. A partir de ce moment, étant donné que l’opposition parlementaire n’a pas la main pour dicter sa volonté, il va de soi qu’elle rejette les réformes politiques et institutionnelles venant de la majorité parlementaire. L’opposition est dans son rôle. Je ne crois pas que l’opposition au régime du président Patrice Talon ne comprend pas les enjeux des réformes entreprises. Maintenant que les lois sont votées, aussi bien les acteurs de la mouvance présidentielle que ceux de l’opposition savent quoi faire. Ils sont obligés de s’y conformer pour l’avancée de la démocratie dans notre pays. L’essentiel est qu’à l’arrivée, nous ayons réussi à clarifier le paysage politique national.

Vous semblez serein comme s’il n’y a pas péril en la demeure. Et pourtant, pour certains, l’heure est grave. On dit que le Parlement est une caisse de résonance du président de la République et que les lois sont votées sans étude approfondie. On entend souvent l’opposition parler de vassalisation du Parlement.
L’opposition en réalité a pour rôle de démontrer les faiblesses et les travers de l’Exécutif et de l’exposer sur la place publique pour le discréditer et s’attirer la sympathie des populations et prendre le pouvoir. Vous ne pouvez pas prendre le pouvoir si vous ne faites pas l’effort de démontrer aux populations que celui à qui elles ont confié leur destinée fait mal ou gouverne mal. Tout cela entre dans une stratégie de l’opposition et c’est de bonne guerre. Ceux qui parlent aujourd’hui pour battre en brèche les actions du président Patrice Talon, nous les avons vus à l’œuvre pendant 10 ans. Nous sommes dans un jeu où chacun déplace les pions comme il veut. Je sais que les réformes en cours dans le pays bouleversent des intérêts. C’est normal que ceux qui se sentent bousculés réagissent comme ils le font. On ne peut pas perdre sa position de confort et rester les bras croisés. Mais de là, à vouloir nous faire croire que le Bénin va s’écrouler demain, je ne le pense pas et je sais que les populations ne sont pas dupes. Lorsqu’on parle de vassalisation du Parlement, c’est un peu exagéré ! Pourquoi ne veut-on pas qu’un président de la République bénéficie de l’appui de la majorité parlementaire acquise à sa cause pour sa gouvernance ? La Cour constitutionnelle a toujours joué le rôle qui est le sien lorsque le Parlement se trompe dans l’adoption des lois.

Qu’est-ce qu’il faut aujourd’hui faire pour que le dialogue politique puisse devenir une réalité dans notre pays puisque sans aucun doute, il n’y a pas de dialogue entre le pouvoir et l’opposition ?
Par rapport au dialogue politique, je dis Oui et Non. Oui parce qu’effectivement, on ne voit pas les éléments de la mouvance et ceux de l’opposition échanger dans le cadre formel comme dans un pays de crise. Ceci, justement parce que le Bénin n’est pas un pays en crise ou un pays sorti de la guerre. L’Exécutif joue son rôle comme d’ailleurs l’opposition. Non, parce que dans d’autres cercles, les gens se parlent. Les acteurs politiques dans notre pays, pour la plupart, ne sont pas des ennemis. Lorsqu’on parle du Code électoral et de la loi portant Charte des partis politiques, j’ai pris part à des séminaires organisés par l’Assemblée nationale et au cours desquels, opposants et mouvanciers ont échangé et participé ensemble à des travaux en ateliers.

Vous parliez tantôt des séminaires parlementaires. Nous savons que la société civile est également associée à ces rencontres. Mais tout porte à croire qu’elle n’est jamais satisfaite. Alors, qu’est-ce que la société civile est devenue au Bénin ?
J’observe tout aujourd’hui avec beaucoup de prudence parce que je sais ce qu’est le débat politique. Ce qui est important est que le débat se fasse que ce soit par les acteurs politiques ou par les membres de la société civile. Il faut que chacun donne sa part de vérité. La société civile s’adapte à la situation actuelle. Lorsqu’on parle de la mouvance, de l’opposition ou de la société civile, il n’y a pas de cloisonnement étanche. Nous sommes tous des Béninois. Dès que la société civile donne des avis sur des questions politiques, selon que ces avis arrangent un camp, l’autre camp taxe la société civile de tous les mauvais noms. Nous l’avions vécu pendant que nous étions acteur de la société civile.

Nous allons évoluer dans cet entretien pour parler des actions du gouvernement. Croyez-vous vraiment que le président Patrice Talon est sur la bonne voie pour la réalisation du Programme d’actions du gouvernement (PAG) ?
Je vais remonter dans le temps pour dire qu’en 2015, le candidat Patrice Talon a posé un diagnostic de la situation politique, sociale et économique du Bénin. Par rapport à ce diagnostic, il a fait des propositions concrètes dans un document de campagne dont les populations qu’il a rencontrées ont pris connaissance. Il faut surtout savoir que ce sont ces choses qu’il avait promises qu’il est en train de réaliser. Ceux qui s’y opposent aujourd’hui sont pour la plupart, ceux qui n’étaient pas en accord avec ce qu’il proposait. Alors, que ceux-là qui s’opposent à tout ce que fait le président Patrice Talon souffrent qu’il réalise son programme. C’est lui qui a reçu mandat pour le faire. C’est parce que le président Patrice Talon refuse de céder aux chantages pour dévier de la ligne sur laquelle il a été élu que nous assistons à tous ces grincements de dents. Les actions du gouvernement suivent leur cours normal. Sur le plan politique, le président Patrice Talon est en train de remplir son contrat. Sur le plan économique, il y a un certain nombre de fondamentaux qui sont en train d’être mis en place. On ne peut pas poser la fondation et commencer par monter les murs le même jour. Aujourd’hui, les fruits des efforts du gouvernement sont palpables. Le pays est en chantier, des projets commencent par être concrétisés et d’autres sont sur le point de démarrer. Je peux citer le projet ‘’Eau pour tous’’, les mesures sociales dans nos universités publiques, les cantines scolaires qui couvrent aujourd’hui 51% de nos établissements scolaires publics du primaire, l’autonomie énergétique avec le chantier très avancé de Maria-Gléta 2 et la fin du délestage dans le pays, pour ne citer que ces projets. Le président Patrice Talon est en train de poser les conditions pour que chaque citoyen puisse se sentir à l’aise et travailler pour créer la richesse nationale. J’en aurai fini en disant que pour mobiliser les ressources, il faut aller les chercher quelque part. Il y a des poches d’imposition que le président Patrice Talon sollicite pour renflouer les caisses de l’Etat. C’est en cela que je dis qu’il y a des sacrifices à consentir pour développer notre pays.

Vous parlez de tout ce que le gouvernement Patrice Talon est en train de faire. Mais il y a un volet qui tient à cœur aux Béninois et qui leur fait grincer les dents. Je veux parler du social. D’aucuns estiment que rien n’est fait dans ce domaine.
C’est mal connaître le programme d’actions du gouvernement que de penser que rien ne se fait sur le plan social. Il y a dans ce programme, le projet Assurance pour le Renforcement du Capital Humain(Arch), un paquet de quatre services de protection sociale à savoir l’assurance-maladie, la formation, le micro-crédit et l’assurance-retraite. Il s’agit d’un projet destiné aux couches les plus vulnérables de notre pays et autres acteurs des secteurs de l’agriculture, du commerce, du transport, de l’artisanat, de l’art et de la culture ainsi qu’aux personnes démunies sans activité. Dans ce projet, l’assurance-maladie en est le volet principal parce qu’elle offre la prise en charge des pauvres extrêmes et la prise en charge partielle des pauvres non extrêmes. D’ici la fin de l’année, le projet Arch va rentrer dans sa phase active et ce sera une première dans notre pays. Le social, ce n’est pas aller de maison en maison pour distribuer des billets de banque aux ménages. L’une des choses qui me plaisent dans la gouvernance du président Patrice Talon, c’est la méthode dans le travail. Même ceux qui critiquent aujourd’hui le savent très bien. Je ne dis pas non plus que tout est rose. La perfection n’est pas de ce monde.

Quel message vous tient actuellement à cœur et que vous souhaitez lancer à l’endroit de vos compatriotes ?
Ce que je tiens à dire à mes compatriotes et particulièrement à ceux de ma génération, c’est que nous avons aujourd’hui la chance d’avoir un président qui a le courage de soumettre le Bénin à des réformes profondes pour consolider sa démocratie et concrétiser nos rêves pour ce pays. J’invite donc mes concitoyens à accepter consentir les sacrifices qu’il faut pour que nous puissions véritablement connaître le développement durable.
Propos recueillis par Karim Oscar ANONRIN
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