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Affaire “faux médicaments“ et rébellion à décision de justice : Atao écope de 6 ans de prison et 3 milliards d’amende

Publié le mercredi 7 novembre 2018  |  Matin libre
Atao
© Autre presse par DR
Atao Mohammed Hinnouho, Président du parti politique RESOATAO
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(La justice échappe à un “piège“)

Le verdict est rendu dans l’affaire “faux médicaments“ dans laquelle se trouve impliquer, le député Atao Hinnouho. Incarcéré depuis plusieurs mois et après plusieurs comparutions au tribunal de première instance de première classe de Cotonou, l’élu de la 15ème circonscription électorale a été reconnu coupable et condamné à six (06) ans de prison ferme et une amende de trois (03) milliards de francs Cfa. Son ralliement à la mouvance n’a pu lui éviter la sentence et la justice béninoise se voir à l’abri des critiques en échappant à un “piège“…

Cinq (O5) ans d’emprisonnement ferme et une amende d’un milliard de franc Cfa et deux milliards de franc Cfa de dommages et intérêts à verser à la douane béninoise. C’est la peine prononcée contre le député Atao Hinnouho dans l’affaire faux médicaments puis fraudes douanières. Jugé également pour rébellion à décision de justice lors de la perquisition à son domicile, le président du parti Réso Atao est aussi condamné à 12 mois de prison ferme. Ce qui fait au total, six années à passer derrière les barreaux pour le jeune député. C’est ce qu’il convient de retenir du délibéré prononcé par le juge Rodolphe Azo lors du procès de ce mardi, 06 novembre 2018. Cependant, les ennuis judiciaires pourraient se poursuivre dans les prochains jours pour le député contre qui, pèsent toujours plusieurs autres chefs d’accusation. Livré à la justice après la levée de son immunité, Atao Hinnouho risquerait gros. Notons que dans le cadre de cette affaire de faux médicaments impliquant le laboratoire New Cesamex, plusieurs responsables de sociétés grossistes ont été incarcérés et condamnés. Il a été reproché à ces derniers d’avoir violé les dispositions de l’ordonnance 75-7 du 27 janvier 1975 portant régime des médicaments au Bénin et celles de l’ordonnance 73-68 du 27 septembre 1973 portant définition des conditions d’importation de produits pharmaceutiques et objets de pansement au Dahomey et du décret 2450 du 11 septembre 2000 portant fixation des conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales et relatives à l’ouverture des sociétés de grossistes répartiteurs en République du Bénin.

Le changement de camp politique n’aura pas suffi…

Député membre de l’opposition, Atao Hinnouho a voté contre l’adoption du projet de révision de la constitution au parlement. Un vote que l’élu du peuple a fièrement assumé à travers plusieurs sorties médiatiques et interventions. Chose curieuse, une fois incarcéré à la prison civile de Cotonou, le député n’a pas hésité à donner procuration pour exprimer un vote favorable à la seconde tentative de modification de la loi fondamentale. Si cela a surpris plus d’un, certains opposants avaient estimé qu’il s’agissait d’une stratégie. Atao Hinnouho allait-il retrouver sa liberté ? Beaucoup y pensaient ! Mais pour le député, il fallait sûrement faire plus pour être à l’abri des ennuis judiciaires. Il y a quelques jours seulement, à la faveur d’un meeting politique, son parti “Réso Atao“ déclarait officiellement son appartenance à la mouvance présidentielle notamment dans la “Dynamique républicaine“. Fallait-il encore faire plus ? En tout cas, cela n’a pas suffi pour tirer l’élu d’affaires. Il est condamné et son séjour carcéral s’étend désormais sur six années en attendant l’issue des autres accusations formulées à son encontre. Atao Hinnouho et ses militants se mordraient-ils le doigt d’avoir changé vainement de camp politique ? Bien malin qui pourra répondre.

Le piège qui guettait la justice béninoise…
L’affaire faux médicaments n’a pas épargné à la justice béninoise, de vives critiques et invectives venant de toutes parts. Si pour certains ténors de l’opposition et autres acteurs de la société civile, il s’agissait d’un dossier politique, la justice jouait sa crédibilité. Le verdict était attendu de pied ferme. La justice relâchera-t-il Atao Hinnouho après son vote favorable à la modification de la loi fondamentale et son ralliement à la mouvance politique ? L’impartialité de la justice était en jeu. Et beaucoup d’observateurs ne lésineraient pas sur les mots pour la traiter de tous les noms. La justice a-t-elle tranché en toute impartialité ? Nous ne sommes pas habiletés à en apporter la réponse. La seule évidence était que la justice était attendue dans ce dossier. Et pour beaucoup, elle échappe bel au piège qui la guettait.

Aziz BADAROU
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