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Bénin : floraison des partis à la veille des consultations électorales
Publié le dimanche 27 octobre 2013   |  Xinhua


L`ancien
© AFP par DR
L`ancien Premier ministre togolais et responsable de l`opposition, Agbéyomé Kodjo


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COTONOU, A quelque mois des consultations électorales au Bénin, notamment des élections locales, communales et municipales de décembre 2013, des législatives de 2015 et des présidentielles de 2016, certaines catégories d'hommes politiques du pays, surtout les dissidents de la majorité au pouvoir comme ceux de l'opposition, se sont lancés, dans la création tous azimuts, de nouveaux partis politiques, soit pour aller à la conquête du pouvoir, où pour négocier des postes politiques auprès des formations qui sortiront victorieuses de ces différents scrutins.

Selon la plupart de ces nouveaux dirigeants de partis politiques, les anciennes formations politiques existantes n'ont pas pu depuis l'avènement du renouveau démocratique de février 1990, combler les attentes de la population béninoise, notamment celle de leur garantir une meilleure condition de vie.

"La conférence nationale de février 1990 a sorti le Bénin d'une longue nuit d'incertitudes, puis nous a donné un nouvel espoir. Malheureusement, les attentes nées de cet espoir ne sont pas encore comblées, et les craintes d'un nouveau désespoir sont de plus en plus grandes", ont-ils affirmé.

Ainsi, la création de ces nouvelles formations politiques pourrait se définir, selon ces nouveaux dirigeants, comme un creuset pour mûrir, cultiver, activer les grandes orientations, notamment l'instauration d'un Etat de droit et de démocratie pluraliste garantissant les libertés fondamentales, définie à la conférence des forces vives de la nation de février 1990.

Interrogé par Xinhua, Mme Laure Zinsou, professeur assistant de Droit public dans une Université privée de Cotonou, a laissé entendre que ce phénomène de floraison des partis politiques s' observe depuis le renouveau démocratique de 1990 et s'accentue à chaque veille d'une consultation électorale.

"Depuis 1990, et plus précisément à la veille de chaque consultation électorale, nous assistons à la prolifération des partis politique au Bénin", a-t-elle indiqué, ajoutant que si de nos jours, le pays ne comptait pas encore 250 formations politiques, qu'il n'en est pas loin.

"Chaque jour, chaque week-end nous réserve la surprise de nous faire comprendre que certains citoyens croient que nous n'avons pas encore assez de partis politique et qu'il faudrait ajouter et donc aussi avoir leur propre formation politique à eux" , a-t-elle déclaré.

Pour ce professeur de droit public, cette prolifération des partis politiques peut être perçue comme un signe de vitalité de la démocratie béninoise.

Ainsi, en citant la constitution béninoise du 11 décembre 1990, elle a rappelé que "les partis politiques concourent à l' expression du suffrage.

Ils se forment et exercent librement leurs activités sur l' étendue du territoire nationale. Cependant, ils doivent respecter les principes de la souveraineté nationale, de la démocratie, de l' intégrité territoriale et la laïcité de l'Etat". Mais pour le sociologue Moïse Kintohou, ce phénomène de multiplication tous azimut des partis politique à la veille des consultations électorales peut également constituer un handicap au processus de démocratisation en cours au Bénin.

"Cette prolifération des partis politiques peut mettre du plomb dans les ailes de la démocratie, parce que tout simplement s'il y a trop de partis, on n'avantage finalement qu'une seule formation politique", a-t-il déclaré, expliquant que dans ce cadre, c'est déjà un signe pas nécessairement d'encouragent vis-à-vis de la démocratie, mais un signe qui suscite beaucoup d'inquiétude.

"La réalité est que nos élites sont obligés de créer des partis politiques pour tout autre raison que de proposer un nouveau projet de société", a-t-il fait observer, soulignant que la création de parti devient une stratégie de lutte contre la misère individuelle plutôt.

Selon M. Aristide Assogba, un administrateur civil à la retraite, l'intérêt personnel des hommes politiques béninois constitue la motivation principale de ce phénomène de multiplication des partis politiques.

"Des considérations personnelles sont le plus souvent à la base de l'éclatement des alliances et de la formations de nouvelles formations politiques. Il est rare que de telles divergences aient pour fondements véritables, des raisons idéologiques ou encore des causes liées à la mise en oeuvre d'un programme politique", a-t-il expliqué.

Pour ce haut fonctionnaire béninois à la retraite, l'influence de cette floraison des partis politiques sur le développement du pays révèle plus d'aspects négatifs que positifs.

"Les arguments de liberté retrouvée, libre expression de la parole avancés pour souhaiter le laisser faire, le laisser aller, révèlent aujourd'hui d'un truisme dans la mentalité de tout béninois", a-t-il précisé.

Selon les analyses faites par les observateurs de la vie politique béninoise, il ressort que le partis politique est un instrument qui permettra à son leader de se positionner sur l' échiquier politique national.

"On crée actuellement son parti politique pour négocier un poste politique, ou entrer en concertation avec les autres formations politiques existantes", ont-ils révélés.

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