Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Annonces    Femmes    Nécrologie    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Faits Divers
Article
Faits Divers

Procès Icc-services à la Criet/2ème journée : Les révélations se poursuivent, Koupaki et Yayi accusés

Publié le mercredi 19 decembre 2018  |  Matin libre
billets
© Autre presse par DR
billets de banque
Comment


Le procès sur le scandale financier Icc-services s’est poursuivi ce mardi, 18 décembre 2018 à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet). Déposant à la barre en premier, Guy Akplogan, cofondateur de Icc-services a estimé que la structure n’était pas en manque de liquidité pour rembourser ses clients. Quant à l’origine de la crise, ce dernier affirme que l’ancien Chef de l’Etat, Boni Yayi pourrait mieux répondre à l’interrogation. Il déclare également qu’une somme de 27 milliards disposés dans des conteneurs a été enlevée au domicile d’un responsable d’Icc services au moment de la crise avant d’avouer que sa vie était en danger. « Je me suis retrouvé à Kandi à 22h, cagoule, gilets par balle, menottes depuis Cotonou » a-t-il poursuivi. Et à Emile Tegbenou de comparaître pour expliquer les circonstances dans lesquelles les milliards disposés dans des conteneurs ont été enlevés. Ce dernier précise qu’il s’agit de 27 milliards 250 millions. Interrogé, il affirme que ses avoirs proviennent de ses investissements dans le secteur BTP, de forages et même le leasing. Ce dernier affirme disposer même d’un contrat de location de voitures avec le ministère des finances qui reste lui devoir encore 27 millions de Francs cfa. Evoquant l’enlèvement des 27 milliards à son domicile, Emile Tegbenou affirme qu’il était à Lomé lorsque l’ancien Président Boni Yayi, de retour à Cotonou, s’est rendu au commissariat de Cotonou où il a été arrêté. On lui aurait ensuite demandé les 61 clés des lieux où se trouvaient ses avoirs. Il déclare avoir été conduit chez lui par des officiers et commissaires. Il a cité des noms de Adjovi Pépin, Barnabé Adounsiba, Dieu-donneLissagbé, Commandant Mohamed Saké. Et à Me Kassa, avocat des accusés de souligner la nécessité de faire comparaître toutes les personnes citées dans l’affaire tout en appelant au renforcement des mesures de surveillance au niveau des frontières. « Que des instructions soient données aux frontières terrestres et aériennes pour que les gens ne quittent pas le pays », a lancé Me Olga Anassidé. Quant à l’origine des 27 milliards 250 millions de francs gardés dans une maison sous surveillance des éléments de l’Etat-major, Guy Akplogan affirme qu’il ne s’agit pas de l’argent de Icc-services. L’argent de Icc-services proviendrait, selon ses propos, d’une autre société de Tegbenou appelée Snab. Icc-services investit dans Snab, selon lui. Mais, dans sa déposition, Emile Tegbenou va contredire son associé en affirmant « les fonds de Icc-services ne sont pas dans Snab mais les fonds de Snab sont utilisés pour payer les clients de Icc ». Et de préciser que sa société Snab a des contrats avec l’Etat béninois. Emile Tegbenou révèle également qu’un frère du président Boni Yayi, un certain “Salomon Abou Yayi“ est agent de Snab et que c’est ce dernier qu’il envoie dans les communes et ministères. Après une suspension de plus d’une heure de temps, c’est l’ancien procureur Georges Constant Amoussou qui est invité à la barre. Pour ce dernier, Icc est une situation de flagrance. A l’entendre, « Icc-services a été conçu sur la base d’un pacte entre Boni Yayi et Pascal Koupaki pour tenir le pouvoir pendant au moins 20 ans ». Poursuivant sa déposition, il révèle que la justice a été mise de côté au profit du comité de crise et de son bras opérationnel qu’est le comité de suivi. Il a accusé davantage le ministre Koupaki de manquer de franchise dans ses déclarations. « Il ne peut jamais vous faire une déclaration franche. Il ne pourra que faire juste des allusions. Sinon ça va lui tomber là-dessus. Je dis que c’est lui, le système…c’est le lessiveur » a-t-il soutenu. Pour avoir été détenu dans l’affaire, le procureur général Amoussou estime avoir été une victime, un bouc-émissaire. « Les institutions de l’Etat ont été utilisées par Boni Yayi. Je ne me suis pas contenté de subir, j’ai écrit au moins trois memoranda pour expliquer ce qui était Icc et qui était le promoteur… » a-t-il martelé. Il affirme également avoir échappé bel à une tentative d’assassinat. Le nom de l’ancien ministre Nicaise Fagnon a été également cité. Le procès se poursuit ce mercredi.

Aziz BADAROU
Commentaires